“C’est seulement quand on comprend que toutes les choses extérieures, toutes les constructions mentales, tous les efforts matériels sont vains, inutiles, s’ils ne sont pas entièrement consacrés à cette Lumière et à cette Force d’en haut, à cette vérité qui essaye de s’exprimer, que l’on est prêt au progres decisif. Quand on s’ouvre à l’esprit au-dedans de soi, il vous donne un premier avant-goût de cette vie supérieure qui seule vaut d’être vécue, alors vient la volonté de s’élever vers cela, l’espoir d’y atteindre, la certitude que c’est possible, et finalement la force de faire l’effort nécessaire et la résolution d’aller jusqu’au bout.” Mirra Alfassa alias “La Mère”, fondatrice d’Auroville en Inde.
Introduction
La souffrance est mal si universellement répandu que son origine, quand elle n’est pas vue comme une fatalité, est abscons. Curieux de nature et voulant prendre à bras le corps ma propre souffrance, j’ai consulté, au cours des 10 dernières années, plusieurs thérapeutes, des mentors, des médiums, des clairvoyants, des astrologues, numérologues, des chamans et j’ai participé à de multiples ateliers de développement personnel, de tantra, de désarmement, des cérémonies chamaniques et lu une centaine de livres sur la sphère psychologique. J’ai jusqu’ici rarement abordé mes expériences dans ce domaine (que j’étudie au moins à temps égal avec l’hygiénisme) car je considère que ce n’est pas ma spécialité.
Et puis, en décembre 2024, en Inde, j’ai participé à ma première retraite Vipassana et là, j’ai su que j’avais trouvé l’enseignement que je cherchais depuis 10 ans, celui qui va à la cause des causes de la souffrance tout en purifiant l’esprit. Une surprise de taille m’attendait car les principes qui sont au cœur de cet enseignement, transmis à l’origine par le Bouddha, complète à merveille l’enseignement d’Irène Grosjean qui vise à purifier le corps. Je vous livre dans cet article, avec mes mots, ce que j’ai entendu, retenu et compris de cette retraite Vipassana.
Définitions et préalables
Dans cet article, le terme “esprit” regroupe les concepts de “mental’ et de “conscience”, il désigne l’ensemble des faits ou phénomènes produits par le fonctionnement psychique et cérébral d’un être humain ainsi que leurs résultats (émotions, sentiments, états d’âme, désirs ou encore psychologie de l’individu).
Le mental (c’est-a-dire les fonctions intellectuelles, la pensée et le raisonnement) est un mécanisme d’interprétation de la réalité afin que l’individu puisse se positionner, s’adapter, se défendre, décider ou anticiper certaines situations.
Le Moi ou Ego est constitué de :
- La matière dont le corps physique est constitué.
- D’énergies mentales liées à ce que l’on pense, ressent, réagit et reconnaît.
L’éveil total est un état libre de souffrances ou l’on ne s’identifie plus au Moi, c’est à dire que l’on ne s’identifie plus à ses pensées, émotions et sensations. Il y aurait 4 stades progressifs d’éveil.
L’humain mode d’emploi
Un être humain est constitué d’un esprit et d’un corps qui sont intriqués, comme le yin et le yang. L’un influence l’autre et vice versa. Toute pensée a le pouvoir de créer dans le corps des sensations agréables ou désagréables.
Par exemple, les émotions (du latin movere qui signifie “ébranler”) que l’on ressent naissent du point de rencontre entre le corps et l’esprit. Elles sont le résultat de l’interprétation d’un événement factuel par le mental.
Comme l’écrit Eckhart Tolle dans “Le pouvoir du moment présent” : Les émotions ont trait à la perte de conscience de la nature spirituelle de qui nous sommes réellement. L’amour, la paix et la joie ne sont pas des émotions, ils constituent notre état de base lorsque l’on est équanime dans le moment présent, sans identification au Moi.
Toute négativité (peur, colère, aversion, etc) engendrent un changement de la respiration et une modification des sensations dans le corps dues à des réactions biochimiques (hormones). D’où l’importance de purifier l’esprit, sans quoi celui-ci peut nous faire vivre l’enfer sur terre.
Nous avons 6 sens qui créent notre réalité : la vue, le toucher, l’odorat, le goût, l’ouïe et, le sixième, la pensée. Les objets (au sens large) qui entrent en contact avec le corps créent des sensations via les 6 portes sensorielles nées de l’assemblage entre l’esprit et la matière. Le mental catalogue agréable (et crée alors un désir) ou désagréable (et crée alors une aversion) tout objet qui entre en contact avec le corps et crée des sensations.
Lois naturelles versus fausses croyances
Une des lois fondamentales de la nature est la loi de l’impermanence : tous les phénomènes physiques et mentaux apparaissent puis disparaissent dans le temps, ils n’ont pas d’existence propre (le non-soi).
Si l’on s’identifie à son Moi (ce qui est le cas à moins d’être éveillé) nous devenons l’esclave de nos 6 sens et des sensations impermanentes qu’ils génèrent. On crée alors des attachements (désirs) et des aversions, qui sont des stratégies du mental pour être heureux et se protéger. Alors qu’en réalité, en créant des désirs et des aversions, nous attirons à nous les situations où l’on va souffrir du manque et vivre ce que l’on craint.
Le principe précédent est une autre loi naturelle bien connue appelée loi de l’attraction, que l’on pourrait résumer en ces termes : “On est uni à ce que l’on ne veut pas. On est séparé de ce que l’on veut.” Autre principe à connaître : plus on crée de désirs et d’aversions et plus ils se multiplient, comme des arbres qui donneraient de nombreux fruits donnant à leur tour de nombreux arbres. Si bien qu’il devient à un moment donné vital de sortir de ce cercle infernal.
Nous avons la croyance que pour se prémunir du monde extérieur et répondre à nos besoins, nous avons besoin de réfléchir à nos problèmes récurrents et d’élaborer des stratégies. Voilà pourquoi nous laissons notre mental être le maître de la maison au lieu d’en être le serviteur. Hélas, cela est vain car la pensée est liée au passé et ne peut apporter des solutions à des problèmes qu’elle a elle-même créés. Comme le disait Albert Einstein : “On ne peut résoudre un problème avec les modes de pensées qui l’ont créé”.
Le mental crée finalement plus de problèmes qu’il permet d’en résoudre : les interprétations biaisées qu’il induit et le contrôle qu’il impose conduisent à une relation trompeuse avec soi-même, à des problèmes relationnels et à une perte de confiance en soi.
Nous avons aussi la fausse croyance que nous pouvons manipuler la réalité en étant dans la négativité (résistance) pour obtenir ainsi ce que l’on veut. C’est ce mécanisme sous-jacent qui, par exemple, nous fait réagir avec colère. La réalité est tout autre : si l’on s’abstient de réagir à une situation donnée en coupant court à nos vieux réflexes conditionnés et que l’on demeure un observateur équanime (sans attachement ni aversion) et non identifié vis à vis des sensations qui se déploient à l’intérieur de nous, alors on brise le cercle vicieux de nos schémas répétitifs. On laisse ainsi à l’intelligence de la vie la possibilité de nous apporter du nouveau, c’est ce que Eckhart Tolle appelle le pouvoir du moment présent. Sinon, on reste prisonnier du passé, ou du connu comme disait Krishnamurti.
La clef de compréhension consiste à considérer que nous n’avons pas à nous soucier de nos besoins pour que la vie y réponde. Le simple fait d’en être conscient suffit. Une loi naturelle que l’on retrouve énoncée dans les évangiles sous cette formulation : ”C’est pourquoi je vous dis : ne vous tracassez pas de ce que vous pourrez manger pour vivre, ni de quoi vous habillerez votre corps. Est-ce que la vie n’est pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Observez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moissons, et n’entassent pas de provisions dans les greniers. Et c’est votre père du ciel qui les nourrit. N’auriez-vous pas plus de prix que les moineaux ? “. Matthieu 6:25-34 NBS. Selon moi, l’art de vivre consiste à devenir un observateur équanime de l’existence comme si c’était un film au cinéma. Cela n’empêche pas de rire, de pleurer et de suivre ses élans, mais, dans le fond, on ne perd jamais de vue que cela est un jeu, une danse du vivant à laquelle notre âme a consciemment pris part.
Nous avons également la croyance que le malheur achète ce que l’on veut, ce qui nous donne inconsciemment des raisons de se victimiser avec des ruminations. La bonne stratégie consiste plutôt à devenir maître de l’instant présent, car c’est de là que part le futur.
L’origine de la souffrance
Ce que l’on appelle ignorance, c’est ne pas connaître les lois naturelles susmentionnées, ou les connaître intellectuellement seulement sans les vivre comme une réalité. C’est l’ignorance qui est à l’origine de la souffrance, une souffrance qui vient toujours de l’intérieur, car à l’extérieur il n’y a que les objets liés aux sens. Et plus l’attachement et l’aversion sont forts, plus la souffrance est forte.
L’origine de la souffrance provient donc de l’existence de nos désirs (ou attachements) et de nos aversions qui nous rendent esclaves de nos sens et qui impliquent une identification au Moi. L’identification au Moi ainsi qu’à la sphère qui tourne autour (constituée de “mon”, “ma”, “mes”) est une source majeure de souffrance puisque ce Moi est impermanent et que chaque jour nous rapproche un peu plus de la vieillesse et de la mort. Ce que nous sommes réellement, notre essence spirituelle, elle, est permanente et constitue notre véritable nature.
Notre esprit est devenu défaillant, pollué par l’attachement, l’aversion, la colère, les fausses croyances, les peurs, la négativité, etc, et souvent il se perd dans un passé subjectif ou un futur imaginaire constitué de projections. Les sceptiques ou personnes (trop) rationnelles pourraient se demander comment on peut vivre et s’épanouir sans bavardage mental et sans désir. En réalité, c’est lorsque l’on n’a plus d’attentes (ni désirs ni aversion) et que l’on est satisfait simplement en étant connecté au moment présent (source véritable d’amour, de paix et de joie) que l’on peut être vraiment actif (on perd énormément de temps et d’énergie à vivre dans le passé ou le futur) et créatif grâce aux développements de la connexion avec son intuition, son âme et avec l’intelligence de la vie.
Les bases indispensables d’une vie saine et heureuse
Selon les enseignements communs à toutes les religions, les fondations d’une vie saine s’établissent suivant un code de moralité reposant sur les 5 préceptes suivants que j’ai reformulés à ma manière :
- Ne pas tuer et considérer toute forme de vie.
- Ne pas voler et s’abstenir de prendre ce qui n’est pas donné.
- Ne pas mentir et avoir une parole impeccable.
- Avoir une sexualité saine et respectueuse.
- S’abstenir de consommer des intoxicants (drogues, alcool, porno et tout autre addiction).
L’idée fondamentale à retenir derrière ces 5 préceptes, qui peuvent être sujet à interprétation, c’est de cultiver une clarté mentale, exempte de culpabilité et de compulsion, qui soit orientée vers la compassion. L’objectif est de favoriser l’harmonie et la paix à travers notre conduite sachant que c’est l’intention véritable qui prime sur nos paroles et nos actes.
Sans cette moralité, il n’est pas possible d’apprendre à contrôler son esprit et encore moins de le purifier. En effet, aller à l’encontre de ces 5 préceptes génère des impuretés au niveau du mental, celles-là même dont on aimerait s’alléger.
Selon les enseignements du Bouddha, les trois étapes de l’art de vivre (le Dhamma) pour se libérer de la souffrance sont :
- La moralité (cf ci-dessus).
- La maîtrise de l’esprit.
- La purification de l’esprit et le développement de la sagesse.
Aux maux universels de l’humanité (colères, peurs, désirs, aversions, négativité et autres poisons mentaux), les remèdes se doivent d’être universels. Remédier à la cause des causes de toutes les souffrances était l’objectif du Bouddha lorsqu’il développa Vipassana, une technique de méditation non sectaire et universelle qui n’emploie aucune visualisation, prière ou invocation, ni aucun mantra, dogme, rite ou rituel.
Qu’est-ce que Vipassana ?
Vipassana est l’une des techniques de méditation les plus anciennes de l’Inde. Longtemps perdue pour l’humanité, elle fut redécouverte il y a plus de 2500 ans par Gautama le Bouddha. Le mot Vipassana signifie voir les choses telles qu’elles sont vraiment. C’est un processus d’auto-purification par l’observation de soi. On commence par observer le souffle naturel de la respiration afin de concentrer l’esprit. Avec une conscience aiguisée, on procède à l’observation de la nature changeante du corps et de l’esprit, et on fait l’expérience des vérités universelles de l’impermanence, de la souffrance et de la non-existence d’un Moi.
Vipassana est une science de la matière et de l’esprit qui vise à développer la conscience, la sagesse et l’équanimité dans le but de se libérer de la souffrance.
Comment purifier l’esprit ?
Les toxines de l’esprit, à l’origine de nos souffrances, sont appelées Sankharas en pali (ancienne langue religieuse de l’Inde du sud et du Sri Lanka). Un terme qui signifie “activités volitives”, “choses conditionnées” et “empreintes et formations mentales”, des notions qui font référence aux désirs et aux aversions, fruits de l’activité mentale, que l’on a en nous ou que l’on génère.
L’antidote à la souffrance consiste à développer une parfaite équanimité face aux désirs et à l’aversion, face aux sensations du corps. Lorsque l’on cesse, grâce à l’équanimité, de produire des sankharas de désir ou des sankharas d’aversion alors, naturellement, les anciens sankharas remontent à la surface.
Pendant une retraite Vipassana (10 jours dans le silence à méditer 10h par jour), ce mécanisme de purification de l’esprit est facilité et conscientisé grâce à une méditation particulière appelée Adhitthana (terme qui signifie forte détermination) ou l’on est tenu de méditer sur les sensations du corps en restant parfaitement immobile pendant une heure.
On acquiert alors sa propre sagesse qui provient de sa propre expérience et observations des interactions entre les sens, l’esprit et le corps. La sagesse, c’est de réaliser que toutes ces sensations arrivant par les 6 portes, qui provoquent attachements et aversions, apparaissent puis disparaissent (impermanence) et qu’elles n’ont pas d’existence propre. Cette pratique vise à nous rendre autonome, à savoir prendre refuge en soi et ainsi devenir son propre maître.
Les symptômes de la détox de l’esprit
Lorsque l’on médite assis sans bouger, des sensations désagréables apparaissent rapidement : démangeaisons, douleurs, tensions, picotements. Ce sont des anciens sankhras (impuretés de l’esprit) qui remontent et si l’on reste parfaitement immobile, équanime et sans réagir, alors ces anciens sankharas sont éliminés.
On est surpris de constater à quel point il est difficile de rester une heure sans bouger. L’expérience montre que ce n’est pas une question de souplesse, ces difficultés sont le reflet de nos tensions internes et de notre manque de maîtrise de l’esprit. Pour preuve, les animaux, eux, peuvent rester immobile de longue période sans problème. En outre, quand on s’identifie au Moi, une douleur physique devient une douleur mentale. L’expérience montre qu’une douleur diminue de 90% lorsqu’on l’accepte pleinement.
Ne plus réagir aux sensations permet d’inverser le processus de la souffrance et de libérer des sankharas. D’où l’importance cruciale d’être conscient des sensations si on ne veut plus y réagir. A terme, le développement de l’équanimité permet d’observer une douleur physique de manière totalement neutre, et même d’aimer cette douleur.
Des sensations agréables peuvent aussi apparaître. Si on s’y attache alors on crée un nouveau sankhara de désir. L’idée de la méditation vipassana n’est pas de créer des sensations agréables, des états particuliers ou autres mais d’observer ce qui est réellement en demeurant dans l’équanimité pour s’entraîner à l’être en toute circonstance, en particulier en dehors des temps de méditation.
Atteindre le niveau profond de l’esprit
La partie superficielle de l’esprit, ou conscience, est connectée aux 6 sens mais quand on travaille avec les sensations corporelles on se connecte à la partie la plus profonde de l’esprit, qui se réveille alors entièrement.
Les thérapies qui sont abordées à un niveau intellectuel et émotionnel mais qui n’utilisent pas les sensations corporelles ne sont donc pas à même d’atteindre les couches profondes de l’esprit. Elles sont, de ce fait, incapables d’opérer une transformation profonde de l’être en allant à la cause des causes de la souffrance. En réalité, lorsque l’on détourne son attention de sa négativité, ce que propose bien des techniques dites de gestion des émotions, on la refoule plus profondément.
Le parallèle entre l’hygiénisme et les enseignements de Vipassana
Ce qui m’a stupéfait au cours de cette retraite Vipassana c’est de constater les similitudes et la logique identique entre la purification de l’esprit (vipassana) et celle du corps (hygiénisme). Je vous laisse découvrir ce parallèle étonnant :
Vipassana tel que enseigné par S.N. Goenka | L’hygiénisme tel que enseigné par Irène Grosjean | |
Objet de la purification | Esprit | Corps |
Nom donné aux impuretés | Sankhara | Toxine |
Objectif de la méthode | Aller à la cause des causes de la souffrance | Aller à la cause des causes de la maladie |
Nature de ces impuretés | Désirs et aversions | Acides et colles |
Moyen naturel de purification | La méditation | Le jeûne |
Habitude quotidienne pour permettre la purification | L’équanimité | L’alimentation végétale et vivante |
Technique pour débloquer les impuretés | ||
Culture à l’origine des enseignements | Orientale | Occidentale |
Êtres éveillés qui l’ont enseigne | Bouddha | Jésus |
Textes de référence | Le sutra du Lotus | L’évangile essénien de la paix |
Interactions | Purifier l’esprit apporte une meilleure santé. | Purifier le corps apporte une plus grande conscience. |
Finalité | Devenir son propre maître pour atteindre le plein éveil. | Devenir son propre médecin pour atteindre la pleine santé. |
Les alliés sur la voie | Les plantes dites chamaniques | Les plantes dites médicinales |
Les correspondances ne s’arrêtent pas là, voici d’autres similitudes entre les deux méthodes de purification :
- Une période de bien-être est toujours suivie d’une détox de sankharas/toxines qui remontent des profondeurs de notre être.
- Les detox se font sur des durées de plus en plus courtes et sont globalement de moins en moins intenses.
- Elles développent la reconnexion aux sensations corporelles.
- Elles sont universelles, simples à comprendre et gratuites.
- Elles sont exclusives. On ne mixe pas la méditation Vipassana avec d’autres pratiques de méditation, pas plus que cela ne fait sens de pratiquer l’alimentation vivante et de suivre à côté une cure ayurvédique à grand renfort de féculents (cf cet article sur l’alimentation vivante versus les médecines traditionnelles).
Et l’Amour dans tout cela ?
S.N. Goenka, qui transmet un enseignement oral (à écouter en V.O.) via des vidéos et des audios au cours des retraites Vipassana, fait partie de ces rares personnes qui ont touché mon âme par l’amour et la compassion qu’il dégage. Comme il le dit lui-même : Tant que nous sommes identifiés à notre Moi, nous aimons plus les images que nous avons des êtres que les êtres en eux-mêmes. Il dit aussi que tant que nous ne sommes pas capable d’aimer notre propre souffrance, nous serons incapable d’aimer celle des autres.
D’une manière générale, nous confondons souvent amour avec gentillesse, peur de déplaire, limites non définies voire soumission suivant les stratégies que notre personnalité a choisies pour s’adapter à l’environnement qui nous a conditionné au cours de l’enfance. Nous ne savons pas ce qu’est réellement l’amour, nous sommes là pour apprendre. Le vrai Amour n’attend rien en retour.
L’amour est à l’esprit ce que la santé est au corps, si les toxines sont éliminées alors l’amour et la santé, qui sont notre état normal, jaillissent spontanément de notre être. Selon S.N. Goenka, l’amour, la compassion et la gratitude sont des qualités qui doivent se développer si l’on pratique correctement Vipassana. Un temps de méditation sur l’amour et la compassion (Metta Bhavana) est d’ailleurs dédié pour conclure chaque pratique.
Conclusion
D’aucuns se demandent peut-être comment avoir une vie normale si on pratique deux heures par jour la méditation (c’est le minimum recommandé en sus de 10 jours de retraite par an pour purifier efficacement l’esprit) et que l’on mange végétal et vivant (en plus de pratiquer au moins un jeûne par an) ?
Je dirais que c’est justement pour ne plus avoir une vie normale que l’on investit du temps et de l’énergie dans ces pratiques. Car ce que l’on appelle une vie normale (au sens statistique du terme) est une vie pathologique ou l’on empoisonne chaque jour son corps et son esprit. Ceux qui ont incarné ces enseignements (je pense a S.N. Goenka et Irène Grosjean) ouvrent la voie en montrant clairement que leur vie était loin d’être fade et renfermée mais, au contraire, ô combien riche et utile pour la société.
Le Dhamma, représenté sous la forme d’une roue, est un terme qui désigne le chemin à suivre selon les enseignements du Bouddha dans le but de se libérer de la souffrance. Comme énoncé précédemment, la moralité constitue les fondations de cette pratique de libération. A regarder de près le 5ème précepte : “Ne pas consommer d’intoxicants”, et qu’on le considère à la lueur de ce que nous enseigne l’hygiénisme, alors ce précepte exclut aussi toute consommation d’aliments non physiologiques. Tant et si bien que suivre le Dhamma devient une voie complète à elle seule, aussi bien pour l’esprit que pour le corps !…
Puisse cet article vous aider à atteindre ce que nous sommes tous en droit de prétendre : un esprit sain dans un corps sain.
Pour aller plus loin
- Le site de Vipassana France.
- Article sur l’art de vivre selon S.N. Goenka.
- Ecouter le cours du jour 5 pendant les retraites Vipassana.
- Lire “Le pouvoir du moment présent” d’Eckhart Tolle.
- Voir le documentaire “Doing Time Doing Vipassana”.
7 Responses
Merci beaucoup Florian pour cet article complet, riche en expériences et en connaissances. Le tableau faisant le parallèle entre les enseignements du Bouddha et les enseignements esseniens des Évangiles mettent en lumière nombre de points encore méconnus du grand publique. C’est très formateur et intéressant lorsque l’on pratique plus une voie que l’autre. Cela nous permet de nous rendez finalement compte que le but ultime est le même et les moyens semblables.
Merci !
Merci infiniment Florian pour cet article très profond et les vidéos vraiment intéressantes. Je voulais me mettre à cette méditation, admirant mes amis qui pratiquent, mais je remettais toujours à plus tard. Là je suis motivée, me rendant bien compte qu’après avoir vécu des états d’éveil de conscience, il y a encore des situations dans mon entourage qui engendrent du stress chez moi.
Merci pour tes partages et l’amour que tu es.
Merci Clémence pour ton commentaire. La prise de conscience du parallèle qui existe entre les deux approches a été mon cadeau de noël 2024 (la retraite s’est terminée le 25 décembre). 🙂
Merci Pascale pour ton message. Je suis ravi d’avoir pu contribuer à ce regain de motivation pour que tu t’inscrives à une retraite et découvre l’univers de Vipassana !
Super article !!! Ca me parle beaucoup et même me fait plaisir que tu l’aies écrit, car j’ai en tête d’apporter un enseignement mixé entre Eckhart Tolle et l’alimentation vivante depuis que j’ai commencé à mettre en pratique ces principes ! Notamment parce que le mental a une influence notable sur la gestion des detox et des addictions.
je suis heureux que tu aies pu faire cette expérience ! je l’ai faite moi aussi il y a un demi siècle et cela a aussi été l’un des éléments clés de transformation de me vie. du coup avec les éditions vivez soleil que je dirigeais nous avons édité, en 2003, » libérez l’esprit » de laurent huguelit consacré à vipassana.
dans lequel il dit
Libérer l’esprit n’est pas une démarche « mystique » teintée de religiosité et d’irrationnel. Libérer l’esprit signifie tout simplement retrouver l’inspiration et la liberté qui sont à la base d’une action harmonieuse et créative. Cette action harmonieuse et créative est l’immense pouvoir que nous avons tous et qui nous permet de construire un monde, de communiquer, d’évoluer et surtout, qui nous permet d’aimer. Lorsque l’esprit est libre, l’être agit conformément aux lois de l’univers : il est en harmonie avec lui-même et ce qui l’entoure. Avec un esprit libre, l’être est capable de voir, d’écouter, de sentir, de goûter et de toucher la réalité. Lorsque l’esprit est libéré, l’être développe naturellement l’inspiration qui lui permet d’agir spontanément, et cela sans parasiter le flux de l’action avec la relativité de la pensée et des prétendues « vérités » qui la conditionnent. Lorsque l’esprit est libéré, l’être pensant devient un être conscient : c’est là la suite logique de son évolution.
et voici un extrait de mon livre délivrez-vous des rhumatismes »:
Oui, moi aussi je trouvais que la douleur
était insupportable, car j’essayais de la fuir. La
méditation m’a appris à ne plus fuir, mais à faire
face, et à « traverser » la douleur. Alors, tout
change, une autre vision des choses se dessine.
Aujourd’hui je vis normalement. Si je suis plus
raisonnable que dans le passé, je suis loin de
mener une vie ascétique. Je sais « en gros » ce qui
convient à mon corps et je m’en tiens à cela. Ainsi,
sans forcer, sans faire spécialement ceci ou spécia-
lement cela — exception faite de la méditation
vipassana, que je pratique avec une assiduité qui
me surprend moi-même ! — je progresse et me
sens de mieux en mieux. Tous les eczémas, les
problèmes de peau, les allergies ont complètement
disparu. Les os de ma colonne se dessoudent, et
j’ai grandi de 4 centimètres.
témoignage de j.b qui souffrait d’une maladie de bechterew
Grand Merci Florian, ainsi que Tal.
Vos exprériences éclairent et font du bien, ouvrent un chemin ou remettent à jour des notions déjà découvertes… ça ravive, ça pétille !!! 🙂
Bien à vous, au Tout et à l’Un, à ce moment ! 🙂