Mon expertise
Toutes les observations que j’ai réalisées ces dernières années m’ont convaincu des grands bienfaits de l’hygiénisme sur l’ensemble de nos corps : physique, mental, émotionnel et énergétique. Cependant, l’hygiénisme le plus abouti, s’il optimise les capacités de notre corps physique (avec des répercussions non négligeables sur nos autres corps), n’est pas suffisant pour notre plein épanouissement si l’on ne s’occupe pas également de ce que l’on appelle couramment le “développement personnel” (cf « Les limites de l’hygiénisme »).
D’une part, l’aspect psychodynamique me paraît capital dans la mesure où les outils hygiénistes sont vains si des freins psychologiques en limitent, voire en bloquent, l’usage. Ce sont ces freins qui dissuadent bien souvent les personnes de s’engager dans le processus de guérison. Et d’autre part, parce que la pleine santé ne se limite pas à celle du corps, même si prendre soin de son véhicule terrestre influence grandement notre ressenti de la vie. Comme le disait (paraît-il) Socrate : “Existe-t-il un bien plus précieux pour l’humain que la santé ?”
La vie de chacun n’est dans le fond qu’une succession de sentiments c’est pourquoi le problème central qui demeure, quel que soit le nombre de jours de jeûne, de purges et de pratiques hygiénistes, est ce que l’on appelle les blessures de l’âme. Sous toutes les couches de nos toxines et émotions stockées dans le corps se cachent notre vision de la vie (nos croyances) qui crée notre réalité (pour en savoir plus à ce sujet lire l’article “La loi de l’attraction et le pouvoir de la pensée”). Et celle-ci est grandement déformée par nos blessures.
D’où proviennent ces blessures de l’âme ?
Lors de la naissance, nous passons du stade de fusion avec notre mère au statut d’être unique vulnérable et dépendant arrivant dans un milieu hostile où existe la sensation de froid et de faim.
Que nous ayons eu une belle enfance ou pas, la construction de notre individualité (ce passage de l’enfant à l’adulte) s’accompagne nécessairement de moments difficiles qui vont nous marquer. En fonction de ce qu’est venu expérimenter notre âme (une décision prise par notre Soi supérieur avant l’incarnation) nous allons être plus sensible à certains événements qu’à d’autres. C’est finalement plus notre ressenti d’une situation que la situation en elle-même qui créera nos blessures. Notre âme se montre en effet plus sensible à certaines injonctions, traumas, remarques, etc en fonction de ce que notre âme est venue expérimenter, apprendre puis guérir.
Un enfant est constitué d’une énergie pure d’amour et quand une personne ou une situation le blesse, il va développer une croyance (sur lui-même ou le monde) et un filtre sur la réalité qui va venir lui confirmer cette croyance, cela afin de justifier que ce qu’il a vécu était juste. Le trauma est parfois si intense pour l’enfant (abandon, maltraitance, violence, viol, etc) que la croyance qui en résulte aide l’enfant à accepter l’inacceptable. Il s’agit d’une attitude de survie sans laquelle l’enfant dépérirait.
Comme la survie de l’enfant dépend étroitement des personnes qui s’occupent de lui, l’enfant s’adapte à cet environnement (parfois hostile) en instaurant une croyance sur lui-même ou le monde. Pour s’adapter et survivre, l’enfant peut, par exemple, croire qu’il mérite d’être battu afin de rendre légitime le comportement de ses parents. Que ce soit dans des situations extrêmes de violence ou des situations anodines, nous trouvons toujours matière pendant l’enfance à établir des croyances dans le but de nous adapter à notre environnement mais aussi de forger notre identité.
L’inconvénient, comme nous le verrons plus loin dans cet article, c’est que nous conservons à notre insu ces croyances une fois à l’âge adulte alors que nous ne sommes plus dépendant de nos parents et que nous évoluons dans un tout autre environnement : celui du travail, amoureux, amical, de voisinage, etc. C’est à ce moment-là que l’on expérimente à quel point nous créons notre réalité lorsque l’on s’observe sélectionner dans La réalité les informations qui viennent confirmer nos croyances et qui nous rendent sensibles à certains sujets qui réveillent en nous la blessure non guérie.
Les 4 étapes de l’enfance selon Lise Bourbeau
Selon elle, la majorité des enfants passent par quatre étapes. “Après avoir connu la joie d’être lui-même, première étape de son existence, il connaît la douleur de ne pas avoir le droit d’être lui-même qui est la deuxième étape. Vient ensuite la période de crise, la révolte, la troisième étape. Afin de réduire la douleur, l’enfant se résigne et finit par se créer une nouvelle personnalité pour devenir ce que les autres veulent qu’il soit. Certaines personnes demeurent enlisées à la troisième étape durant toute leur vie, c’est-à-dire, qu’elles sont continuellement en réaction, en colère ou en situation de crise.
C’est durant les troisième et quatrième étapes que nous créons plusieurs masques (nouvelles personnalités) qui servent à nous protéger contre la souffrance vécue lors de la deuxième étape.”
Pour Lise Bourbeau, ces masques sont au nombre de cinq et correspondent à cinq grandes blessures de base vécues par l’humain.
Les 5 blessures de l’âme selon Lise Bourbeau
- La blessure de Rejet lorsqu’on ne s’est pas senti le droit d’exister dans sa première année de vie. Lorsque cette blessure est activée la personne porte le masque du Fuyant et son corps est mince et contracté. Sa peur est la panique. Elle est portée à fuir ou à s’isoler.
- La blessure d’Abandon quand, entre un et trois ans, on a manqué de nourriture affective. Lorsque cette blessure est activée la personne porte le masque du Dépendant et son corps est élancé et flasque. Sa peur est la solitude et elle est portée à s’apitoyer sur son sort.
- La blessure d’Humiliation quand, entre un et trois ans, on a manqué de liberté et que l’on s’est senti humilié par le contrôle de ses parents. Lorsque cette blessure est activée la personne porte le masque du Masochiste et son corps a tendance à l’obésité. Sa peur est la liberté et elle est portée à se soumettre et à se mettre au service de l’autre.
- La blessure de Trahison quand, entre deux et quatre ans, on a eu des attentes non répondues dans la connexion avec le parent du sexe opposé. Lorsque cette blessure est activée la personne porte le masque du Contrôlant et son corps est musclé en exhibant force et pouvoir. Sa peur est la séparation et elle est portée à se mettre en colère, à blâmer et à s’impatienter.
- La blessure d’Injustice quand, entre quatre et six ans, on s’est senti devoir performer et être parfait. Lorsque cette blessure est activée la personne porte le masque du Rigide et son corps est droit, rigide et le plus parfait possible. Sa peur est la froideur et elle est portée à devenir froide, ferme et à se mettre en position de contrôle.
Pour plus de détails à ce sujet, le mieux consiste à lire “Les 5 blessures de l’âme qui empêchent d’être soi-même” de Lise Bourbeau.
Selon d’autres auteurs & thérapeutes, il existerait d’autres blessures comme : l’exclusion, l’impuissance, l’inutilité, la culpabilité, etc.
Même si la description précédente reste un modèle approximatif de la réalité, il a le mérite d’apprendre à mieux se connaître et de comprendre comment l’on fonctionne. Il a aussi le mérite d’expliquer bien des situations en apparence dramatiques et répétitives.
En outre, nous pouvons apprendre à être juste, sociable et développer des qualités comme la CNV (communication non violente), etc, mais quand une blessure est activée par une personne ou une situation, nous mettons inconsciemment un masque. Nous entrons alors en réaction de manière irrésistible en mettant de côté les qualités que l’on essayait de cultiver.
C’est pourquoi il est si important de connaître ses blessures sous peine d’être éternellement en réaction excessive sur certains sujets comme si on réagissait au poids de toutes les fois où l’on avait vécu une situation similaire, faisant injustement payer à une personne pour toutes les autres. Voilà pourquoi on adopte des attitudes disproportionnées et inadaptées dans certaines situations particulières qui activent nos blessures.
L’autre intérêt de connaître ses blessures se présente quand il s’agit d’interpréter ce que l’on ressent pour évaluer une situation ou faire un choix. On nous apprend de plus en plus à écouter nos émotions et de les vivre, ce qui est bon en soi. Mais quand une blessure est activée de manière répétitive, cela peut devenir problématique pour soi et les autres. C’est là qu’il est important de se connaître, d’évaluer objectivement une situation, de comprendre d’où vient l’émotion et de l’accepter pleinement. Sans quoi on finit tôt ou tard par exploser. Finalement, nos émotions en disent plus long sur nous que sur un événement ou une personne. C’est là qu’il convient de différencier l’émotion du senti.
Emotion versus Senti
- Une émotion vient de l’ego, se vit dans le plexus solaire, elle est fatigante, cherche à accuser, crée des peurs ou de la colère et incite au contrôle.
L’émotion naît quand une blessure est activée et elle nous donne une information subjective, une information lue à travers un filtre déformant la réalité. - Le senti vient du cœur, se vit dans le corps entier dans une énergie circulante, observatrice, qui donne un sentiment de maîtrise.
Le senti naît d’une information objective.
Même si nos émotions nous donnent des informations justes sur notre environnement, le piège consiste à oublier qu’elles sont perçues à travers un filtre grossissant et déformant car en lien avec une blessure. C’est à ce distinguo, entre émotion et senti, auquel on songe quand on lit cette maxime de Socrate : “Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et ses Dieux”.
L’origine de la souffrance
La souffrance ne naît pas d’une émotion en elle-même mais de la résistance que nous lui opposons en nous empêchant de la vivre pleinement. Même le rire est une énergie qui, si elle est contenue, devient douloureuse. Toutes les émotions dites “négatives”, si elles sont pleinement acceptées (c’est-à-dire si on se laisse traverser par elles), peuvent engendrer un sentiment agréable. C’est finalement la peur et la fuite de la souffrance qui crée la souffrance. Comme le disait Roosevelt : “La seule chose dont nous devons avoir peur est la peur elle-même”.
Lorsque nous vivons un trauma et que nous nous empêchons de vivre pleinement les émotions associées (parfois c’est nécessaire car elles sont trop fortes) nous stockons énergétiquement dans notre corps une tension avec une fréquence bien particulière qui demandera, par la suite, à être revécue au cours d’une situation de la vie similaire au trauma initial. Ainsi, plus on vit ses émotions et plus on libère notre corps de ses tensions énergétiques, et plus on s’allège de ce poids, exactement comme les crises d’éliminations libèrent notre corps physique de ses toxines. Et une fois que notre organisme a vécu pleinement les émotions qui s’étaient stockées, notamment au moment où les blessures de l’âme sont apparues (mais aussi avec les mémoires cellulaires), alors la blessure ne s’active plus et on peut la considérer comme guérie.
L’intérêt de vivre -pleinement- ses émotions est qu’à terme on dépose donc certains masques et certaines croyances qui avaient leur raison d’être dans l’enfance en vue de nous adapter à notre environnement du moment, mais qui étaient inadaptées à notre quotidien d’adulte. De surcroît, lorsque l’on porte des masques, on crée inconsciemment des situations qui vont nous amener à revivre l’émotion dont on s’était coupée, comme si la vie nous servait sur un plateau des scènes de théâtre adaptées pour que nous guérissions nos blessures.
Ces émotions peuvent se vivre pleinement en pleurant, criant ou, quand le travail est dégrossi, simplement en étant pleinement conscient des sensations qu’elle suscite dans le corps.
Les étapes vers la guérison
Ces étapes sont décrites dans un autre tome de Lise Bourbeau : “La guérison des 5 blessures”. La clé de cette guérison, plus facile à dire qu’à faire, consiste à accepter nos émotions et cesser de se battre contre elles.
On pourrait décrire ce processus de guérison des blessures de l’âme en quatre étapes. Quand une émotion apparaît :
- Reconnaître et identifier cette émotion, savoir d’où elle vient et l’accepter sans pour autant être d’accord avec le fait qu’elle soit là.
- Exprimer cette émotion de manière pondérée une fois la pression retombée. Cette étape peut, au préalable, passer par un exutoire comme le sport où aller hurler en forêt. Il s’agit alors de “désamorcer les bombes”.
- Se convaincre que tout ce que l’on vit est normal, y compris dans les moments douloureux et quand on se sent perdu. Se souvenir aussi que c’est le désir de fuir l’émotion qui crée la douleur.
- Dire « Merci » à la vie même quand ça fait mal car c’est dans son infini amour qu’elle nous fait revivre toutes ces émotions afin que l’on se libère de leur poids.
Pendant tout ce processus il est important de ne pas chercher de coupable, sinon l’émotion se stocke à nouveau et la vie devra alors recréer une scène un peu plus forte pour que l’émotion soit vécue. Toutes ces blessures en voie de guérison nous gratifient, au passage, de qualités propres à nos blessures qui font qui nous sommes, riches de nos “réussites” comme de nos “échecs”. Les deux faces d’une même pièce qui aboutissent toujours à un peu plus d’amour et de conscience dans la matière.