Quels sont nos besoins en protéines ?

Introduction

Tu les prends où tes protéines ?” est sans doute la question la plus fréquente qui m’ait été posée, c’est pourquoi elle méritait bien une réponse circonstanciée sous forme d’article. De leurs découvertes en 1835 jusqu’aux mythes infondés qui se sont emparés de l’inconscient collectif, je vous invite à découvrir nos réels besoins en protéines selon la science actuelle.

Note : Toutes les valeurs des protéines exprimées en % dans cet article indiquent un rapport calorique. Ainsi 10% de protéines dans l’alimentation d’une personne consommant 2000 Kcal correspond à 200 Kcal issues des protéines soit 50 g de protéines (car il y a 4 Kcal pour 1 g de protéines).


La chimie et le rôle des protéines

Découvertes en 1835 aux Pays-Bas par le chimiste Gerardus Johannes Mulder, les protéines sont des macromolécules biologiques présentes dans toutes les cellules vivantes. Elles sont codées par une séquence d’acides aminés, liés entre eux par des liaisons peptidiques, qui adopte une structure tridimensionnelle selon un repliement spécifique précis qui leur permet d’assurer diverses fonctions biologiques vitales. On parle généralement de protéine au-delà d’une cinquantaine d’acides aminés dans la molécule, de peptide jusqu’à quelques dizaines et de microprotéine en deçà de 10.

Toutes les protéines de tous les êtres vivants connus sont constituées de 22 acides aminés différents dit acides aminés protéinogènes. L’être humain, comme la majorité des espèces, ne comptent que 20 acides aminés protéinogènes différents. Mais, en tout, il existe quelque 500 acides aminés qui jouent un rôle central dans la physiologie de l’organisme, indépendamment de leur contribution aux protéines. 

Les protéines sont classées dans différentes catégories : 

  • Les protéines structurelles qui permettent à la cellule de maintenir sa structure et sa forme (kératine, collagène, etc).
  • Les enzymes qui modifient la vitesse des réactions chimiques dans la cellule.
  • Les protéines motrices qui permettent la mobilité (actine, myosine, etc).
  • Les protéines régulatrices qui modulent l’activité d’autres protéines et qui contrôlent l’expression des gènes.
  • Les protéines de transport qui assurent le transfert des différentes molécules dans et en dehors des cellules (hémoglobine, albumine, etc).
  • Mais aussi les protéines de défense (anticorps), de stockage, de signalisation, de communication (hormones), d’énergie (ATP), etc.

L’importance du rôle des protéines dans le corps humain explique son étymologie venant du grec “prôtos”, qui signifie “premier”.


Nos besoins en protéines

Dans les années 1950, le Dr William C. Rose a mené des expérimentations sur des humains (cf cet article) pour déterminer les acides aminés protéinogènes dits “essentiels”, ceux dont nous avons besoin mais que notre corps n’est pas capable de métaboliser. Selon ses travaux, les 9 des 20 acides aminés essentiels sont (avec les besoins moyens par jour) : l’histidine (700 mg), l’isoleucine (1 400 mg), la leucine (2 730 mg), la lysine (2 100 mg), la méthionine (1 050 mg), la phénylalanine (1 750 mg), la thréonine (1 050 mg), le tryptophane (280 mg) et la valine (1 820 mg). 

Le corps à la capacité de produire lui-même certains acides aminés, notamment les 11 acides aminés dits “non essentiels” qui sont : l’alanine, l’asparagine, l’aspartate, le glutamate, la glutamine, la glycine, la proline, la sérine, la tyrosine, la cystéine et l’arginine. Il est également capable de convertir certains acides aminés en d’autres acides aminés, un mécanisme qui joue un rôle important dans la synthèse et le recyclage des protéines. Ensuite, en fonction de ses besoins, le corps fabrique lui-même toutes ses protéines via les acides aminés qu’il produit lui-même, recycle ou qu’il tire de la digestion des aliments. Avec la contribution indispensable de l’insuline, les acides aminés sont assemblées en protéines au sein des cellules selon les instructions enregistrées dans notre ADN.

Notes :
– Le statut “essentiel” de l’histidine est toujours débattu car le corps est capable d’en produire mais pas assez selon les experts.
– Les résultats du Dr Rose sont à relativiser car les valeurs obtenues sont celles qui maximisent la croissance de l’organisme sans tenir compte de la santé.
– Seules les plantes produisent des acides aminés essentiels. Ainsi, tous les animaux trouvent leur acides aminés essentiels en mangeant des plantes ou d’autres animaux.


Les recommandations officielles en matière de protéines

Depuis les années 80, l’ANSES, la FAO, l’ONU et l’OMS ont publié des rapports sur nos besoins en protéines qui s’appuient sur les expérimentations du Dr Rose. Selon ces organismes officiels, nos besoins journaliers en protéines sont en moyenne de 0,66 g de protéines par kilo de poids corporel et les apports nutritionnels conseillés, données avec une marge de “sécurité”, sont de 0,83 g/kg pour avoir son quota d’acides aminés essentiels. Même si nos besoins en protéines sont variables, suivant notre âge (cf tableau ci-dessous), ils sont naturellement comblés par un ratio calorique de 10% de protéines. C’est-à-dire que pour une personne ayant besoin journalier de 2000 Kcal, 160 g de protéines sont suffisants. De nombreux autres groupes officiels tels que le U.S. National Academies’ Institute of Medicine et le National Research Council suggèrent également qu’il est largement suffisant de ne consommer que 10% de protéines.

Estimation de nos besoins en protéines par kilo de poids corporel

Source : Massimo Nespolo, professeur à l’université de Lorraine

La teneur en protéines (ratio calorique) des aliments

Source : Le régime 80/10/10 de Douglas Graham

Ces estimations coïncident avec ce que l’on observe chez nos cousins les grands singes qui sont frugivores. En effet, selon les primatologues, les chimpanzés, les bonobos, les orangs-outangs et les gorilles consomment environ 7% (ratio calorique) de protéines. A savoir que les fruits contiennent en moyenne 4-8% de protéines, et les légumes 30% (cf le tableau ci-dessus avec des valeurs de protéines calculées en fonction du rapport calorique de l’aliment). Ce n’est pas une coïncidence si les fruits et les légumes contiennent la quantité exacte de protéines nécessaires à notre corps. Et ce n’est pas une coïncidence non plus si les minéraux qu’ils apportent sont surtout des minéraux alcalins : calcium, sodium, magnésium et potassium. En outre, comme nous le verrons plus loin, et contrairement à ce que l’on peut lire dans les magazines, tous ces acides aminés essentiels sont présents dans les fruits et les légumes.

Dans son livre, « Le Rapport Campbell », T. Colin Campbell, célèbre professeur en biochimie nutritionnelle à l’Université de Cornell, déclare que nous n’avons besoin que de 5-6 % de protéines afin de remplacer celles que nous perdons de façon naturelle. Il ajoute que « l’on recommande depuis une cinquantaine d’années un chiffre d’environ 9-10 % de protéines afin de s’assurer que les gens consomment bien les 5-6 % “requis”. En plus de la marge de sécurité, cette recommandation part du principe que la plupart des gens consomment des protéines cuites. Puisque la cuisson modifie les protéines et les autres nutriments, on peut en consommer bien moins à l’état cru et être sûrs que ce sera quand même une quantité suffisante. On comprend donc qu’un maximum de 10 % de protéines est un chiffre suffisant et raisonnable.” Le régime 80/10/10 de Douglas Graham

Note : Les protéines chauffées s’assemblent entre elles et créent de nouvelles molécules (une réaction chimique appelée polymérisation), ou bien elles s’assemblent avec des sucres (réaction de Maillard). Or, notre système digestif ne dispose pas des enzymes requises pour entièrement décomposer en acides aminés ces molécules non naturelles créées par la chaleur. C’est pourquoi les protéines cuites sont moins digestes et libèrent moins d’acides aminés utilisables par le corps. En outre, elles peuvent endommager les intestins et provoquer certains troubles comme la perméabilité intestinale, les allergies, l’arthrose, etc.

Les protéines dans le lait maternel

Une observation simple nous permet de valider ces recommandations, c’est celle du lait maternel. Tout le monde est d’accord pour dire que c’est le meilleur aliment qui convient aux bébés, à un âge où le corps est en pleine croissance et exige le meilleur. Pourtant, le lait maternel ne contient que 6% de protéines. C’est donc un fait, l’humain n’a pas besoin de plus de 6% de protéines dans son alimentation, comme l’a déduit T. Colin Campbell. 

Notes

  • Le lait de vache est trois fois plus concentré en protéines que le lait maternel. Il est conçu pour les veaux et non pour les petits d’humains ce qui entraîne douleurs et indigestions chez ces derniers. 
  • Le lait pasteurisé que l’on donne aux enfants tuerait un veau. Il contient des protéines altérées par la cuisson et certaines sont associées à des sucres (réaction de Maillard) ce qui crée des viscosités toxiques. 
  • Le lait, cru ou cuit, contient également des hormones de croissance, comme l’IGF-1, qui ressemble à l’insuline, perturbe le métabolisme du sucre et est, pour cette raison, suspectée de provoquer le diabète. Ces hormones visent surtout à faire grossir le squelette et les muscles et non le cerveau et les nerfs comme c’est le cas du lait humain qui est plus riche en gras.

La digestion des protéines

Les protéines que nous consommons avec les aliments ne sont pas absorbées telles quelles : la barrière intestinale, sauf états pathologiques, est imperméable aux molécules de grande taille comme les protéines. Pour être utilisée par notre organisme, une protéine doit être d’abord scindée en différents acides aminés qui la composent : ceux-ci sont ensuite absorbés et utilisés pour synthétiser de nouvelles protéines.

Les protéines de l’alimentation sont décomposées en acides aminés via l’action de peptidases qui brisent les liaisons peptidiques. D’abord digérées dans l’estomac par l’action de l’acide chlorhydrique et de la pepsine, les protéines sont dégradées en peptides. Puis, une fois arrivées dans le duodénum, diverses enzymes pancréatiques et intestinales décomposent les protides en acides aminés qui, seulement alors, peuvent entrer dans le sang via la veine porte pour arriver jusqu’au foie qui va les redistribuer ou les transformer en autres acides aminés, un processus appelé transamination.

Une fois digérées en acides aminés, les cellules les rassemblent pour fabriquer leurs propres protéines. Le corps en produit environ 1600 différentes, un processus d’assemblage qui requiert de l’insuline. Cette hormone pancréatique qui pose problème aux diabétiques n’est donc pas produite uniquement pour digérer les sucres ! Par exemple, la digestion de 100 g de viande nécessite autant d’insuline que 50 g de sucre. C’est pour cette raison qu’un excès de protéines animales favorise l’insulino dépendance.

En plus de ces protéines digérées quotidiennement, le corps recycle chaque jour environ 200 g de protéines provenant des cellules mortes et des protéines dégradées. La perte inévitable en protéine (environ 25 g par jour) de l’organisme issue des protéines usées non réutilisables, ainsi que les protéines excédentaires apportées par l’alimentation (tout ce qui est consommée au-delà de 0,66 g par kg de poids corporel), sont dégradées par le foie en ammoniac (une substance toxique) puis en urée avant d’être éliminées par les reins lors de la miction.

Protéines animales VS protéines végétales

L’analyse biochimique démontre que tout aliment contient le cortège complet d’acides aminés, y compris les essentiels, contrairement aux affirmations qu’on peut lire ou entendre un peu partout en France, y compris sur le site officiel du PNNS (Programme National Nutrition Santé). Même si de nombreuses protéines végétales contiennent moins un peu moins de certains acides aminés essentiels (comme la lysine et la méthionine) que les protéines animales, elles en contiennent toujours assez pour répondre aux besoins, même en ayant une alimentation exclusivement végétale.

Selon l’American Heart Association, il n’est pas nécessaire de consommer des protéines animales pour avoir suffisamment de protéines dans son alimentation : les protéines végétales peuvent fournir suffisamment d’acides aminés essentiels et non essentiels, pourvu que les sources de protéines alimentaires soient variées et que l’apport calorique suffise à répondre aux besoins énergétiques. Il n’est pas nécessaire de les combiner dans un même repas.” Wikipédia

Une affirmation que l’on peut vérifier aisément via l’application Cronometer en mesurant les acides aminés contenus dans les fruits et légumes qu’un crudivore végétalien consomme sur une journée. Pour faire simple, prenons : 1,5 kilos d’oranges, 1,5 kg de bananes et 200 g d’épinards. Ces aliments représentent 2069 Kcal avec 31g de protéines soit un apport protéique de 6%. Comme on peut le vérifier dans le tableau suivant, tous les acides aminés essentiels sont présents et dans des proportions supérieures aux besoins estimées par la FAO/ONU/OMS/ANSES.

Les acides aminés contenus dans 1,5 kilo d'oranges, 1,5 kilo de bananes et 200g d'épinards

Source : Cronometer

Note : J’ai volontairement choisi un échantillon de fruits et légumes en omettant graines & noix, très riches en protéines (cf le tableau ci-dessous), afin de montrer qu’elles ne sont pas nécessaires. Elles ne sont également pas nécessaires pour répondre à nos besoins en lipides (cf cet article).

Avec ce simple exemple (que vous pouvez reproduire à l’infini en combinant des fruits, légumes et noix de votre choix) on voit que nos besoins en protéines sont comblés avec le végétal cru, sans avoir besoin d’ajouter des céréales et des légumineuses dans les “bonnes” proportions. Quant à la digestibilité de ces protéines (quelle part est réellement absorbée par le système digestif ?), même si elle n’est pas de 100%, cela n’a pas vraiment d’importance puisque tous les apports de ces 9 acides aminés essentiels sont largement supérieurs aux besoins. De surcroît, comme elles sont consommées crues, elles sont nécessairement plus digestes et assimilables que si elles étaient cuites, en raison du phénomène chimique de polymérisation qui a lieu sous l’effet de la chaleur et qui produit des amines hétérocycliques cancérigènes (cf le paragraphe sur les recommandations officielles).

“Dans les années 70, les gens tentaient d’associer les protéines de telle façon qu’ils consommaient tous les acides aminés à chaque repas. Des années plus tard, des études ont démontré que cette démarche n’était pas nécessaire. D’ailleurs, 20 ans après avoir écrit « la théorie de la protéine incomplète », son auteur, Frances Moore Lappé, a retourné sa veste en admettant qu’elle avait commis une grosse erreur. Nous avons bien besoin de tous les acides aminés essentiels, mais nous ne sommes pas obligés de tous les consommer en un repas ou même en une journée.” Le régime 80/10/10 de Douglas Graham

Pour finir le comparatif, le tableau suivant montre sans équivoque que, contrairement aux croyances populaires, ce sont les végétaux qui sont les plus riches en protéines : 

Teneur en protéines des aliments pour 100g d'aliments

Source : Massimo Nespolo, professeur à l’université de Lorraine

Le danger des protéines animales

a) Les acides aminés indésirables des protéines animales

En revanche, toutes les protéines ne se valent pas et celles d’origine animale prédisposent aux maladies cardiovasculaires, et ce, pour plusieurs raisons. D’une part la méthionine, un acide aminé très présent dans les protéines animales et aussi dans les légumineuses, se transforme en homocystéine qui endommage le système cardiovasculaire (elle participe à la formation de caillots sanguins) et favorise le cancer et le vieillissement. D’autre part, les protéines animales sont le plus souvent accompagnées de lipides saturés et de résidus d’antibiotiques et de vaccins. Par ailleurs, les amines hétérocycliques produites lors de la cuisson des protéines animales sont également un facteur de risque pour certains cancers (côlon et vessie). Selon l’OMS, manger cinquante grammes de viande transformée (salaison, maturation, fermentation, fumaison, etc) par jour augmente le risque de cancer colorectal de 18 %. Pour finir, les protéines animales sont riches en acides aminés non essentiels cystéines et cystine qui sont impliqués dans la formation des cristaux d’acide urique et de calculs rénaux.



b) Les protéines animales contiennent des purines acidifiantes

Une autre différence notable entre les protéines végétales et animales, c’est la présence de purine chez ces dernières, une molécule azotée que l’on retrouve dans leur ADN et ARN. Les purines sont surtout présentes dans les protéines animales mais on les retrouve dans une moindre mesure dans les légumineuses, le café, le cacao, le thé et les boissons alcoolisées. Le corps élimine les purines en les transformant en acide urique, un acide faible peu soluble qui acidifie la salive (caries), l’urine (cystite et lithiase) et le sang.

Et si le sang s’acidifie même légèrement, alors les acides aminés ont tendance à se lier aux minéraux, métaux et lipides ce qui entrave leur bonne assimilation et crée des composés toxiques, des coagulations (le sang s’épaissit avec risque d’hypertension et d’AVC) et des lithiases (calculs d’urates, oxalates et phosphates). Contrairement aux animaux carnivores, nous ne produisons pas d’uricase (une enzyme) pour solubiliser l’acide urique en allantoïne, un composé 5 à 10 fois plus soluble que l’acide urique. En excès, le corps stocke l’acide urique sous forme de cristaux d’acide qui provoquent des douleurs et des inflammations là où ils se déposent. C’est l’acide urique qui, entre autres, est responsable de la goutte, de l’arthrite, des calculs rénaux, etc, et qui, progressivement, déminéralise l’organisme (risque d’ostéoporose et de caries) en provoquant une fuite de minéraux alcalins, notamment le calcium et le magnésium.

“En règle générale, les aliments riches en protéines favorisent la formation d’acidité dans le corps. Ceci est vrai également des végétaux riches en protéines comme les légumineuses. En fait, les minéraux présents dans les protéines sont les minéraux acides comme le chlore, le phosphore et le soufre. Pour maintenir une homéostasie, le corps doit compenser l’acidité causée par une surconsommation de protéines. Malheureusement, pour ce faire, il doit en partie extraire des minéraux alcalins – le calcium – précieux pour les os. Par conséquent, il faut un niveau de calcium toujours constant dans le sang, le corps remplace alors le calcium absent en allant en chercher dans les dents ou les os, ce qui marque le début d’une ostéoporose ou de l’apparition de caries.” Le régime 80/10/10 de Douglas Graham

Outre ces inconvénients liés à la nature des protéines animales, on peut encore ajouter que : 

  • Les protéines animales génèrent, en plus de l’acide urique, des pyrimidines, des acides sulfuriques et phosphoriques.
  • Certaines protéines exogènes des produits animaux (caséine, homéoprotéine, albumine, etc) peuvent irriter les tissus et créer de l’inflammation et du mucus endogène.
  • Si le temps de transit des aliments d’origine animal dans le système digestif est supérieur à 24h (ce qui est le plus souvent le cas), alors des bactéries anaérobies décomposent les résidus des aliments non digérés (putréfaction) et produisent des ptomaïnes (cadaverine, muscarine, neurine, ptomatropine, putrescine, etc), de l’indole, des leucomaines, du scatol, des mercaptans, de l’ammoniaque, du méthane, de l’hydrogène sulfuré. Voilà pourquoi la consommation de protéines animales provoque des gaz putrides et des selles nauséabondes. En outre, ces substances toxiques vont progressivement s’accumuler dans le côlon et provoquer un état toxémique généralisé dans l’organisme.
  • Des corps cétoniques sont également produits lors de leur digestion et sont éliminés via les poumons ce qui donne une haleine chargée.

Tout ceci explique pourquoi pendant la seconde guerre mondiale les maladies cardiovasculaires ont diminué de 50% en Europe. Tout simplement parce que la population a mangé beaucoup moins de protéines animales, de sucres et de graisses, tout en étant plus active.

c) L’addiction aux protéines animales

Pourquoi, en dépit de toutes ces conséquences fâcheuses pour la santé, les humains continuent-ils de consommer des produits animaux ? Pour faire bref, c’est parce que les protéines animales (et aussi les légumineuses et certaines céréales, cf cet article), par leur toxicité, stimulent le système immunitaire ce qui revigore et accélère le transit sur du court terme. En outre, les produits animaux apportent de l’adrénaline (produite par le stress lié à leurs conditions d’élevage et leur mort en abattoire ou à la chasse) qui procure une trompeuse sensation d’énergie qui, à la longue, affaiblit les surrénales (comme avec le café). En résumé, la consommation de protéines animales agit comme un excitant qui vient stimuler les organismes en manque de vigueur.

Pour aller plus loin sur l’inutilité (hors période de survie) et la nocivité des protéines animales, lire ces 4 articles :
« Pourquoi manger végétal et vivant ? »
« Quelle est la bonne alimentation ? »
« Quid de la B12 en alimentation vivante ? »
« Alimentation vivante VS régime céto-carné »

Les mythes autour des protéines

a) Les carences improbables

La peur de manquer de protéines a décidément des origines mystérieuses que dénonçait déjà le célèbre hygiéniste Herbert Shelton il y a 60 ans ! On peut certes mourir de dénutrition, mais certainement pas d’un manque de protéines, cela ne s’est jamais vu… Tout simplement parce que les protéines sont partout et en quantité suffisantes, y compris dans les fruits et légumes.

“Dans les pays en développement où il n’y a pas assez de nourriture disponible et où les gens meurent littéralement de faim, on trouve bien des maladies liées à une carence en protéines/calories, comme le marasme ou le kwashiorkor. Mais ces maladies n’existent pas dans des pays développés. Les symptômes — maigreur extrême, las… Il est bien plus probable qu’une personne rencontre des problèmes sociaux, nutritionnels ou sanitaires bien avant de développer une déficience en protéines. La déficience en protéines n’existe pas chez nous.” Le régime 80/10/10 de Douglas Graham

b) Les protéines végétales seraient de mauvaise qualité

L’origine du mythe des protéines de mauvaise qualité est à rechercher dans des études effectuées sur les rats au début du XXème siècle. Dans une série d’expériences sur les rongeurs, les chercheurs, qui à l’époque étudiaient la nature et la composition des protéines, avaient trouvé que les rats grandissaient mieux avec de la caséine (protéine du lait) qu’avec la zéine (protéine du maïs). C’est cette expérience qui a ouvert la porte au mythe des protéines végétales dites « protéines de qualité inférieure ». Il y a eu ensuite l’évaluation de qualité des protéines en fonction d’une protéine de référence proche de celle que l’on retrouve dans les œufs. Ce qui à fait naître le mythe que les protéines végétales seraient inférieures aux protéines animales. Sauf qu’à suivre cette logique jusqu’au bout, c’est la chair humaine qui serait la plus nourrissante (cf cette vidéo passionnante avec Miguel Barthéléry)…

“La science nutritionnelle populaire définit la qualité des protéines selon l’efficacité avec laquelle celle-ci favorise la croissance plutôt qu’en se préoccupant de savoir si elle permet d’être en bonne santé. Ainsi, selon ces critères, le lait et les œufs sont considérés comme les meilleures sources de protéines. Cependant, comme le dit T. Colin Campbell, « il y a une pile énorme de résultats d’études qui montre que les protéines végétales dites ‘de faible qualité’… sont en fait les protéines les plus saines »” Le Régime 80/10/10 de Douglas Graham

Pour en savoir plus au sujet de la qualité des protéines végétales, lire ce dossier.

c) Des protéines pour faire du muscle

Toujours selon les rapports officiels de l’ANSES, la FAO, de l’ONU et de l’OMS, nos besoins en protéines (en ratio calorique) varient peu en fonction de notre activité (cf tableau ci-dessous), pour la simple raison que plus l’on est actif et plus on mange ! Par conséquent, un sportif n’a pas besoin d’aliments plus protéinés qu’un sédentaire, il a juste besoin de consommer plus de calories.

Source : Massimo Nespolo, professeur à l’université de Lorraine

“Les bodybuilders seront sans doute intéressés de savoir qu’une étude de l’Institut de Médecine/Comité de Nutrition et Alimentation sur les besoins en protéines a conclu qu’il n’y avait pas besoin de consommer plus de protéines que le nombre recommandé par les AJR lorsque l’on pratique une activité physique.” Le régime 80/10/10 de Douglas Graham

Pour mieux comprendre l’origine des mythes autour des protéines, lire “L’enquête Campbell” de T. Colin Campbell, un scientifique américain qui a grandi dans une ferme avant de devenir docteur et de révolutionner nos croyances sur les protéines animales.

d) Le jeûne fait perdre du muscle

Encore une fausse croyance ! Le Dr Valter Longo, chercheur italo-américain, a étudié les effets du jeûne sur la santé, le vieillissement et les maladies. Selon ses travaux qui font référence dans le domaine, les pertes protéiques sont minimes sur des jeûnes de quelques jours (3 à 5 jours), et tant que les réserves de graisses sont suffisantes (au-delà de 5% de la masse corporelle). Cela contredit l’idée que le corps « dégrade le muscle » dès qu’on arrête de manger. C’est même le contraire, le jeûne stimule la production d’hormones de croissance et donc la prise de masse.

Les pertes de volume musculaire qui sont parfois observées lors d’un jeûne ou lors du démarrage de l’alimentation végétale et vivante concernent l’élimination d’eau (contenue sous forme de rétention) et de graisses de mauvaise qualité qui gonflent artificiellement les muscles (muscles persillés) sans leur octroyer plus de force..

Pour en savoir plus à ce sujet, lire le guide pratique du jeûne et voir ce film d’ARTE sur le jeûne.

Les risques liés à la surconsommation de protéines

Comme on l’a vu précédemment, les protéines animales sont par nature très acidifiantes et sources de putréfactions dans le côlon. En outre, selon les découvertes du  Dr T. Colin Campbell, le développement des cellules cancéreuses s’enclenchent quand la quantité de protéines animales dépasse la barre des 10%. Ce qui laisse songeur quant aux recommandations officielles et celles de la presse…

“Les recommandations que l’on retrouve dans la presse sont comprises entre 10 et 35% de protéines et les américains en consomment 16% en moyenne.” Le régime 80/10/10 de Douglas Graham

En outre, lorsqu’il y a une consommation excessive de protéines (au-delà de 6% comme on l’a vu), le corps peut en brûler une partie sous forme de glucose ou le stocker sous forme de graisses, mais la majorité sera éliminée par les reins (⅔) et les intestins (⅓) en produisant, au passage, tout un florilège d’acides, dont l’acide urique. La fraction de protéines excédentaires que le corps n’aura pas pu éliminer de cette manière, par exemple si les reins ne sont pas assez forts, viendra épaissir le sang en attendant d’être stocké dans les vaisseaux sanguins. Ce mécanisme de stockage des protéines (hélas peu connu) est à l’origine des varices et de l’épaississement de la paroi des vaisseaux sanguins (augmente le risque d’athérosclérose) qui, à terme, prennent une couleur rouge prononcée (comme la couperose). C’est pour cette raison que les personnes dites “sanguines” pour avoir le teint rouge ont un sang chargé en acides et en protéines excédentaires. Outre les problèmes cardiovasculaires que cela engendre, cette accumulation de protéines rend les capillaires moins perméables aux nutriments et à l’oxygène. Ce qui peut entraîner congestions, frilosités et carences car c’est au niveau des capillaires que les échanges cellulaires ont lieu.

“Trop de protéines dans notre alimentation causent toutes sortes de problèmes de santé. Parmi ceux-ci, on constate des symptômes tels que la constipation et d’autres troubles digestifs qui conduisent souvent à la toxémie (sang et tissus toxiques) et, éventuellement, au cancer. D’autres conséquences d’un régime trop riche en protéines sont : le dysfonctionnement auto-immun, l’arthrite, et toute autre maladie auto-immune, le vieillissement prématuré, l’insuffisance hépatique, l’insuffisance rénale, d’ostéoporose, et de nombreuses autres affections dégénératives et pathogènes. ” Le régime 80/10/10 de Douglas Graham

Pour en savoir plus sur les conséquences liées à l’excès de protéines, lire “Secrets éternels de santé et de jouvence” d’Andréas Moritz.

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