Protéines animales et vitamines B12

« La seule chose dont nous devrions avoir peur est la peur elle-même. » Francklin Roosevelt

Voici le fruit de réflexions, au sujet des carences en vitamine b12, résumées en 8 étapes :

1ère étape : Revenons à la base avec quelques rappels jamais superflus sur nos origines

L’humain est un primate faisant partie de la famille des grands singes. Elle compte aussi dans ses membres le bonobo, l’orang-outang, le chimpanzé et le gorille. Ces espèces sont frugivores (entre 95 et 99%) et mangent occasionnellement des petits animaux et des insectes. Sauf les bonobos et le gorille, le plus grand des primates, qui, lui, est (presque) exclusivement végétalien (à quelques insectes près).

A considérer l’arbre phylogénique d’où est issu l’humain, il est dès lors sensé de considérer que l’humain est lui aussi, à la base, frugivore. La question est de savoir si la petite part de protéines animales mangées par les bonobos, les chimpanzés et les orang-outang est une nécessité biologique pour eux ou bien si c’est juste une capacité adaptative laissée à ces espèces pour s’adapter en cas de pénurie alimentaire, lié par exemple à un changement climatique, et ainsi augmenter leur chance de survie.

De mon point de vue, tous les grands singes peuvent se contenter d’une alimentation exclusivement végétalienne et, s’ils mangent autre chose, c’est simplement par opportunisme. Deux raisons incitent à penser que cette petite part de protéines animales chez les grands singes n’est pas une nécessité. D’une part l’exemple du gorille montre clairement que c’est possible de vivre en étant (presque) exclusivement végétalien, de surcroit sans être rachitique. D’autre part, il n’y a rien d’essentiel qui se trouve dans les produits animaux que nous ne trouvions dans le règne végétal ou qui ne soit produit par notre microbiote. Ce qui pose cette fameuse question de la b12….

En attendant, pour résumer, si vous avez peur de manquer de protéines et de b12, demandez-vous sérieusement où les gorilles les trouvent… Vous pourriez objecter que l’humain n’est pas un animal comme les autres et qu’il est devenu cueilleur-chasseur il y a environ 2 millions d’années. C’est vrai, mais son système digestif hérité d’il y a 65 millions d’années (apparition des primates) a conservé toutes les caractéristiques d’un frugivore. Si nous avons pu modifier dans une grande mesure notre régime alimentaire, c’est uniquement par le biais de nos inventions technologiques, les premières étant les armes de jet et les pierres taillées. Nous pouvons à la rigueur être fier de notre ingéniosité et grande adaptabilité, mais les changements alimentaires induits n’en reste pas moins contre nature. La technologie qui vient modifier notre alimentation n’est donc pas un phénomène récent, il remonte à l’apparition d’homo sapiens sapiens et non à la dernière révolution industrielle.

Pour en savoir plus sur ce sujet, lire :« Pourquoi manger vivant ? »

2ème étape : Quelques observations sur le lait maternel

S’il est bien un aliment qui fait l’unanimité, c’est le lait maternel. Tout le monde est d’accord pour dire que c’est le meilleur aliment qui convient aux bébés, à un âge où le corps est en pleine croissance et exige le meilleur. Pourtant, le lait maternel ne contient que 1% de protéines, pas plus que dans un jus de carottes. C’est donc un fait, l’humain n’a pas besoin de beaucoup de protéines et celles qu’ils trouvent dans les fruits et légumes sont largement suffisantes en quantité et en qualité. En outre, les protéines animales produisent de l’acide urique quand on les digère ce qui acidifie l’organisme. D’ailleurs, le Dr Colin Campbell a démontré que le développement des cellules cancéreuses s’enclenche quand la quantité de protéines animales dépasse la barre des 10% dans l’alimentation…

La peur de manquer de protéines a décidément des origines mystérieuses. On peut certes mourir de dénutrition, mais certainement pas d’un manque de protéines, cela ne s’est jamais vu… Tout simplement parce que les protéines sont partout et que l’on sait dorénavant que notre microbiote est capable de produire les acides aminés (briques de base des protéines) dit essentiels dont on a besoin et qui ne se trouvent pas dans les plantes et les fruits.

Ces considérations nous amènent à nous intéresser à la b12…

3ème étape : Qu’est-ce que la vitamine b12 et où se trouve-t-elle ?

La b12 est une vitamine qui participe au bon fonctionnement du système nerveux et à la production de globules rouges. Elle est donc importante mais pas plus que les autres vitamines. Si elle est aussi célèbre c’est qu’on ne la trouve pas dans les plantes ni les fruits, ce qui laisse à penser que l’on va être carencé en b12 si l’on est végétalien voire même végétarien.

Petite parenthèse : Être végétalien ne renseigne pas sur la qualité de notre alimentation et ce n’est pas du tout gage de bonne santé. En effet, on peut très bien être végétalien et manger des frites toute la journée. C’est pourquoi nous parlons ici d’alimentation végétale et vivante.

Les seuls organismes capables de fabriquer de la b12 sont les micro-organismes. Aucun animal ou végétal connu n’a les outils enzymatiques pour la fabriquer. Ce n’est qu’en ingérant bactéries, algues microscopiques et levures ou en s’associant à elles, qu’animaux et végétaux s’enrichissent en b12.

C’est pourquoi on va principalement trouver de la b12 dans les produits animaux mais aussi dans les algues. Si la source principale de cette vitamine se trouve dans les protéines animales c’est simplement parce que les animaux eux-mêmes sont supplémentés en vitamine b12 via leur alimentation et…leur microbiote ! Et pour cause (rappelons-le) : les seuls organismes vivants capables de synthétiser la b12 sont les micro-organismes.

Il existe 3 principales formes naturelles de vitamine b12 : la méthycobalamine, l’adénosylcobalamine et l’hydroxocobalamine. Ce détail à son importance car certains suppléments ne sont faits à partir des formes naturelles de b12 mais produits avec une forme synthétique : la cyanocobalamine.

4ème étape : Le rôle de notre microbiote

On estime que notre système digestif abrite environ 10000 milliards de bactéries, c’est ce que l’on appelle le microbiote intestinal ou flore intestinale. Ces bactéries qui nous colonisent vivent en symbiose avec leur hôte, c’est-à-dire nous. Une symbiose est une association biologique durable et réciproquement profitable entre deux organismes vivants. Le deal établi avec elles c’est que nous leur apportons un support où vivre avec de la nourriture (les fibres solubles et insolubles des végétaux) et, en échange, elles participent à la survie de leur hôte en soutenant notre système immunitaire et en nous apportant ce que nous ne trouvons pas dans nos aliments de prédilection, à savoir, les fruits.

Si on synthétise ce qui a été écrit précédemment, nous avons un système digestif de frugivore abritant quelque 10000 milliards de bactéries dont on sait qu’elles sont les seules capables de produire quelque chose de vital pour nous : la b12. Pensez-vous qu’elles aient oublié ce dont a besoin leur hôte pour survivre ? C’est peu probable ! D’ailleurs il a été prouvé que le microbiote produit de la b12 mais certains « spécialistes » estiment qu’elle n’est pas assimilable car elle serait produite trop en aval du système digestif. Comment peut-on penser une seconde qu’une vitamine vitale dans l’organisme puisse être produite et non assimilée ? Le corps n’est pourtant pas du genre à faire des choses pour rien…

En résumé, il est raisonnable de penser qu’un végétalien obtient sa vitamine b12 des bactéries vivant en symbiose dans le système digestif.

5ème étape : Les carences en b12

Actuellement, les carences en b12 concernent principalement les animaux d’élevage (nourris aux céréales et aux farines) et les humains qui mangent « de tout ». Cette carence n’est absolument pas l’apanage des végétaliens ! Chez l’humain comme chez l’animal, elle n’est que le reflet d’une flore intestinale déséquilibrée, résultat d’une absence de nourriture vivante et appropriée dans l’alimentation.

Il est important de comprendre que les bactéries de notre microbiote se nourrissent à travers les fibres (solubles et insolubles) des crudités, des fruits et des jus de légumes. Ce qui explique pourquoi les jus de légumes sont importants. Ils réparent cette flore intestinale vitale même chez ceux qui ont les intestins trop irrités pour digérer les crudités.

Pour résumer : Soyez assurés qu’en mangeant vivant et en consommant notamment des algues et des légumes lacto-fermentés, en jus comme à la croque, la vitamine b12 (comme les autres vitamines b) sera offerte par la flore intestinale (si elle est fonctionnelle), gratuitement en quantité, qualité et proportion selon les besoins de votre corps !

6ème étape : La supplémentation en b12

L’humanité produit chaque année 80 tonnes de b12 de synthèse, essentiellement pour l’élevage !

En effet, les animaux d’élevage intensif sont déficients en b12 puisqu’ils ne mangent plus de nourriture fraîche à même le sol. Ils sont nourris de farines et granules industrielles et pasteurisées, supplémentées en vitamines de synthèse… Par conséquent, quand on consomme des produits animaux d’élevage, c’est de la b12 de synthèse que l’on ingère.

En outre, une supplémentation en vitamine b12, n’est pas une solution en soi car rien ne garantit qu’elle soit absorbable par les tissus ni utilisable par les cellules (à ce sujet, lire l’article « Combler ses carences »). De surcroit, comme il existe 3 principaux types de vitamines b12, comment savoir celles dont on a besoin et en quelle proportion ? Ces considérations expliquent certainement pourquoi même ceux qui mangent « de tout » sont également sujets à la carence en b12.

Se supplémenter en b12 sur du long terme nous semble en contradiction avec les principes de l’hygiénisme qui revendiquent la syntonie avec la nature ! Si l’on croit avoir de besoin de b12 d’origine exogène, il est plus sensé d’en consommer avec des produits animaux (non issus d’élevage intensif) que d’avoir recours aux compléments de synthèse, sauf dans quelques cas très particuliers (carences avérées) et ponctuellement. Il est également possible de se supplémenter en spiruline (qui contient de la méthycobalamine, une forme assimilable) à raison de 1 cuillère à soupe par jour pour combler ses besoins journaliers (dans l’hypothèse où le corps ne serait pas à même de produire sa propre b12).

7ème étape : Je serais « carencé » en b12 et je me porte bien !

D’aucuns prétendent que les personnes qui ne mangent que végétal vivant sans se supplémenter en b12 finiront tôt ou tard carencés quand leurs réserves (dans le foie notamment) seront épuisées. En toute transparence, je vous livre mes analyses de sang prises en 2018 (à l’occasion de La Marche Sans Faim) et en 2020 (à l’occasion de L’Empreinte).

On peut y lire que mon taux de b12 est de 111pmol/l en 2018 et en 2020 (avec un passage à 117pmol/l en septembre 2018 après 2 semaines de jeûne) ce qui tend à prouver que mes réserves en b12 n’ont pas baissé. Ceci dit, la norme est comprise entre une fourchette de 141 et 2000 pmol/l. Je suis donc légèrement en-dessous du seuil. Quant à savoir si je suis carencé ou pas, tout dépend de la pertinence de cette fourchette basse. Elle a certainement été établie sur les bases d’une observation faite auprès d’une population ayant une consommation outrée en protéines animales et nous ne sommes pas certain qu’elle soit juste. En outre, puisque cette vitamine est vitale, je devrais me sentir mal si j’étais réellement carencé et je ne vois pas comment j’aurais pu réaliser toutes ces expéditions ! Pour être plus précis, et comme preuve de ce que j’avance, une carence vraie en B12 entraine automatiquement une diminution de la production de globule rouge, or ce taux est normal chez moi. CQFD.

8ème et dernière étape : Mon expertise

Quand on démarre l’alimentation vivante, on entre dans un processus alchimique de régénération qui va passer par des hauts et des bas. Les bas étant les crises d’éliminations pendant lesquelles on peut se sentir mal et faible. C’est pourquoi l’on utilise des techniques naturopathiques de détox, pour écourter ces mauvais moments.

Si l’on a encore la croyance que l’on va manquer de protéines ou de b12, notre mental va se persuader que l’on se sent mal parce que l’on ne mange plus de produits animaux et que c’est dangereux. On sous-estime à quel point les racines de cette croyance vont loin… Si, à ce moment-là, on fait une analyse de sang et que la b12 est en-dessous de la norme, alors on court manger des œufs, de la viande ou prendre de la b12 en fiole, etc. Éventuellement, on part en croisade sur les réseaux sociaux pour mettre en garde contre les carences en b12…

Si l’on écoute ses peurs en se supplémentant en b12, effet placebo oblige, il se peut que l’on se sente tout de suite mieux à l’instant même où l’on prend les gouttes (alors qu’un tel effet un biologiquement impossible). Mais pas pour longtemps, car on n’a toujours pas réglé la cause des causes de toutes les maladies : la toxémie (selon le point de vue hygiéniste). Que seule une alimentation à dominante végétale et vivante accompagnée de techniques naturopathiques de détox régulières permet de réduire efficacement.

Pour en savoir plus à ce sujet, lire « Les purges, la clef de voûte ».

Quelques sources sur la b12 :

https://lechoubrave.fr/vitamine-b12/

https://www.alimentationvivante.com/vitamine-b12-complement/

https://www.cahiers-antispecistes.org/les-animaux-emballages/

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