Quid des jus de fruits frais en alimentation vivante ?

“Les jus de fruits frais purifient l’organisme, les jus de légumes frais le restaure.” Dr Norman Walker

Le sucre naturel est la première source d’énergie du vivant

Nous avons tous besoin d’énergie pour vivre, assurer nos fonctions biologiques, nous défendre des agressions, pour nous régénérer, etc, et la source d’énergie la plus efficace qui soit pour nos cellules est le sucre que l’on trouve sans transformation dans la nature. Même si le corps est capable de produire de l’énergie à partir des lipides (comme c’est le cas en jeûne), cette voie de secours alourdit grandement la digestion et elle est coûteuse en énergie, c’est pourquoi elle n’est pas optimale pour le corps (cf l’article sur le régime céto-carné).

Si nous ne tirons pas principalement notre énergie via les sucres simples des fruits, nous irons les chercher dans les amidons (producteur de colles, cf l’article sur les méfaits de la cuisson) ou dans les produits animaux (qui contiennent des hormones de stress qui sur-excitent l’organisme en lui donnant une fausse sensation d’énergie, ce qui atrophient les surrénales, cf l’article sur le régime céto-carné) ou bien dans des excitants, qui épuisent le système nerveux et conduisent au burn-out, tels le sucre raffiné (que l’on retrouve dans les sodas, les gâteaux, les confitures (y compris « fait maison »), etc), le café, le thé, l’alcool, etc. Ces trois autres sources d’énergies secondaires sont toutes addictives, acidifiantes et délétères.

Dans les années 1970, le célèbre hygiéniste Herbert Shelton déplorait déjà cette peur du sucre naturel des fruits, instillée malignement par les lobbys (agro-alimentaires et pharmaceutiques), qui se propage jusque sur les bancs des écoles de naturopathie par manque de pratique de l’alimentation vivante et par perte du bon sens. Jeter le discrédit sur l’innocuité des fruits, cet aliment de prédilection pour notre organisme, est une manière de priver le consommateur de l’accès aux informations qui lui permettraient d’opter consciemment pour une alimentation pourvoyeuse de vitalité, de joie et de santé. Pourquoi nous priver de ces informations capitales pour notre santé ? Tout simplement parce que ceux qui ont le pouvoir de publier des “études” et de nous informer à grande échelle sur l’alimentation ont davantage intérêt (comme on peut l’entendre sur Sud Radio avec le Pr Raoult) à ce que le consommateur achète des céréales, des produits animaux et de la nourriture industrielle plutôt que des fruits & des légumes. Produire de fausses études pour étouffer celles qui sont pertinentes est une stratégie parfaitement rodée qui était déjà à l’œuvre dans les années 1950 au sujet des dangers du tabac (cf le film d’ARTE : « La fabrique du mensonge »).

Des conflits d’intérêts qui brouillent les pistes

Quand bien même il existe des cliniques (comme celle de Gabriel Cousens et du Dr Robert Morse aux USA) qui soignent les diabétiques avec l’alimentation vivante (en faisant la part belle aux fruits), de fausses études (motivées par des conflits d’intérêts) induisent en erreur.

« À une époque, le fructose était conseillé aux diabétiques, car le fructose a un faible impact sur le taux de glucose dans le sang. S’appuyant sur cette caractéristique, un avis scientifique de la EFSA a conduit l’Union européenne à autoriser en 2013 une allégation de santé sur le fructose. Mais la réputation du fructose s’est ensuite dégradée. Simone Lemieux de l’Institut des nutraceutiques et des aliments fonctionnels (INAF) affirme que « lorsqu’il est consommé en grande quantité, le fructose fait augmenter le taux de triglycérides dans le sang, ce qui constitue un facteur de maladie cardiovasculaire et de résistance à l’insuline. » Wikipédia

Il est important de comprendre que toutes les études qui prétendent que le fructose serait dangereux pour la santé sont réalisées sur des rats à qui on injecte de fortes quantités de fructose pur. Il s’agit-là d’une expérience aussi absurde que d’injecter à des humains de l’oxygène pur (ce qui est mortel) et d’en conclure que ce gaz est toxique ! C’est pourquoi le fructose pur que l’on retrouve dans le sirop de maïs (qui est chauffé et ne contient aucune fibre) n’est pas comparable à celui que l’on retrouve dans les fruits.

Ce sont ces rumeurs absurdes au sujet du fructose qui ont motivé un de mes amis, Hervé Deschamps, à mener des expériences sur sa glycémie. A l’aide d’un capteur (marque FreeStyle), il a suivi pendant plusieurs jours l’évolution de sa glycémie au fil des repas et de son activité physique.

Jus de fruits frais VS jus de fruits pasteurisés

Expérience n°1 : Avec un litre de jus de pomme frais (13 pommes Gala passées à l’extracteur)

Contrairement à ce que l’on peut entendre bien souvent, y compris dans le milieu de la naturopathie, les jus de fruits frais sont les aliments les plus vitalisants et détoxifiants (Lire Robert Morse « Le miracle de la détox » et Norman Walker « Des jus de fruits et de légumes frais » pour en savoir plus) qui soient. Les jus de fruits frais sont même utilisés avec succès dans certaines cliniques (comme celle du Dr Morse aux USA) pour régénérer le système nerveux (car il est très gourmand en énergie) et revitaliser les personnes épuisées. Même si cela peut paraître contre-intuitif, les jus de fruits frais ne déstabilisent pas la glycémie (c’est-à-dire qu’elle reste entre 0,7 et 1,6 g/l, une fourchette saine). Ceci pour au moins 3 raisons : 

  • Les jus (de fruits ou de légumes) contiennent toujours quantité de fibres solubles et insolubles qui ralentissent l’absorption des sucres et avertissent le foie que du fructose arrive afin qu’il se prépare à le recevoir.
  • Lorsqu’ un aliment est cru, le corps métabolise, assimile et élimine beaucoup plus facilement les nutriments, les différents sels, les minéraux et les principes phyto-actifs présents. En outre, selon certaines sources (cf Georgia Knap, génie autodidacte connu pour sa méthode de rajeunissement), les fruits crus contiendraient une insuline naturelle.
  • Les fruits contiennent majoritairement du fructose qui est métabolisé par le foie en lactate (25%), glycogène (15%) , triglycéride (10%) et glucose (50%) en fonction des besoins de l’organisme (cf diagramme 1). En outre, la régulation de la glycémie sanguine (via l’insuline) est beaucoup plus efficace quand le sucre n’est pas mélangé à des graisses. 
Diagramme 1

Diagramme 1 que l’on peut retrouver dans cet article sur le fructose publié le site planète et vie.

Tout un chacun peut vérifier cette l’expérience suivante par lui-même : buvez un litre de jus de fruits frais et voyez si vous faites une hypoglycémie. Car s’il y a hyperglycémie, elle est forcément suivie d’une hypoglycémie réactionnelle. Quant au pic de glycémie, il est normal dès que l’on consomme quelque aliment qui contient du sucre et ce n’est pas un problème. C’est ce que confirme l’expérience n°1 menée par Hervé au cours de laquelle il a bu à jeun le matin et en l’espace de 6 minutes le jus de 13 pommes Gala fraîchement pressées à l’extracteur. A l’issue de ce repas de fruits, Hervé est resté physiquement peu actif (rangement de sa maison et travail devant l’ordinateur) pendant 2h au cours desquelles il s’est senti bien.

Comme on peut le lire dans le diagramme 2, il n’y a pas d’évolution problématique de la glycémie et le shot de sucre est géré en l’espace d’une heure seulement.

glycémie
Diagramme 2, évolution de la glycémie après un litre de jus de fruits frais (13 pommes Gala)
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Diagramme 3, évolution de la glycémie après un litre de jus de fruits pasteurisé

Expérience 2 : Avec un jus de pomme pasteurisé de Carrefour

Voici la même expérience que la 1 mais avec un litre de jus de pomme pasteurisé de chez Carrefour.

A l’issue de cette consommation d’un litre de jus de pomme pasteurisé, Hervé est resté physiquement peu actif (comme au cours de l’expérience n°1) pendant 2h au cours desquelles il s’est senti nauséeux. Sur le diagramme 3 on peut observer qu’il y a eu cette fois une hyperglycémie (> 1,8 g/l) suivie d’une hypoglycémie réactionnelle (< 0,70 g/l).

La différence de réponse glycémique entre les expériences n°1 & 2 illustre qu’un aliment vivant (ou cru) est bien mieux métabolisé et digéré qu’un aliment mort (ou cuit). Plus précisément : La filtration du jus de pomme du commerce évince la quasi totalité des fibres solubles et insolubles (qui ne manquent pas de rester avec un jus obtenu à l’extracteur, même s’il est ensuite filtré à la passoire) ce qui lui donne une couleur plus vive mais empêche le foie d’être prévenu que du fructose arrive (c’est un des rôles des fibres solubles), de surcroît plus vite que quand le jus contient encore des fibres. En outre, la perte de l’énergie chimique, la destruction des enzymes digestives (naturellement contenues dans un aliment frais) et les réactions chimiques qui sont induites par la chaleur (lors de la pasteurisation le jus est soumis à des températures comprises entre 70 et 100°C) compliquent et ralentissent la transformation du fructose en lactate, glycogène, triglycéride et glucose qui a lieu dans les cellules hépatiques (cf diagramme 1). La digestion est alors plus lente (2h au lieu d’1h), moins bien gérée (apparition d’une hyper et d’une hypo glycémie) et coûteuse en énergie (en lien avec la destruction des enzymes et l’effet yoyo de la glycémie qui fatigue le pancréas), l’ensemble avec des effets secondaires indésirables (nausées).

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Diagramme 3, évolution de la glycémie avec un repas composé de glucides et de lipides

L’incompatibilité digestive entre les glucides et les lipides

Expérience 3 : Repas de crusine avec pommes et noix mélangées (recette du crumble cru)

D’après certains spécialistes américains du diabète (cf le film « What the health ? »), ce n’est pas le sucre (raffiné ou non) qui est le principal coupable de l’épidémie de diabète de type 2 mais la consommation de graisses animales qui perturberaient l’assimilation des sucres. En effet, les graisses animales auraient la capacité à se fixer sur les récepteurs à insuline des cellules, empêchant alors le glucose d’être absorbé à l’intérieur de celles-ci. Ces mauvaises graisses stimuleraient donc indirectement le pancréas à produire plus que nécessaire de l’insuline et seraient le mécanisme sous-jacent aux troubles de la glycémie. En outre, une association alimentaire particulièrement indigeste (cf « Les compatibilités alimentaires » de Désiré Mérien), et pourtant courante dans nos habitudes alimentaires, est la consommation de sucres et de graisses au cours du même repas (comme un plat avec des pâtes et du fromage par exemple).

Ces deux habitudes malsaines susmentionnées (les graisses animales et les mauvaises combinaisons alimentaires) provoquent des hyper et hypo glycémies à répétition, ce qui, à la longue, fatigue le pancréas et favorise le diabète de type 2.

Une théorie qui est validée par cette expérience n°3 où l’on observe que la digestion des sucres est plus compliquée. Hervé est proche de l’hyperglycémie (après avoir consommé l’équivalent de deux pommes seulement) et la digestion prend 3 heures contre 1 heure pour la digestion d’un litre de jus de pomme frais.


Les questions que vous vous posez peut-être

Les graisses végétales sont-elles incompatibles avec les sucres ?

Oui, les sucres ne peuvent pas être bien digérés et assimilés en présence de lipides (d’origine animale ou végétale). Lire cet article sur les combinaisons alimentaires pour en savoir plus.

Pourquoi comparer un repas de crusine (expérience 3) avec un jus de fruits (expérience 1) ?

Tout simplement pour montrer que le système digestif gère mieux l’afflux de sucre de 13 pommes (qui plus est sous forme de jus) que le mélange de deux pommes seulement mélangées à du gras (noix en l’occurence dans cette expérience).

Pourquoi faire les expériences 1 & 2 sur des jus de fruits et non sur des fruits directement ?

Car certaines personnes se privent des bienfaits (détoxifiants et vitalisants) des jus de fruits par peur d’ingérer trop de sucre et trop vite. En outre, si la glycémie est bien régulée par le corps avec des jus de fruits, elle le sera a foritori avec des fruits entiers.

Pour en savoir plus

2 Responses

  1. Bon ce n’est peut-être pas un commentaire très objectif, mais enfin un article avec de la véritable information ! bravo pour l’écriture et l’esprit de synthèse.

  2. J ai enfin la reponse à la question que je me posais depuis longtemps et je ne trouvais pas de réponse. Car on nous conseille souvent de manger un fruit avec des noix au goûter. Et il y a aussi le miam aux fruits qui est indigeste du coup…ou les bananes noix de cajou au mixer…super cet article. Merci infiniment !

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