Après mon séjour écourté à Bordeaux (cf article précédent), j’ai rejoint Gaspar, un ami qui m’a fait découvrir le massage thaï et qui s’est installé récemment en Dordogne, au bord de la rivière éponyme, dans une ferme qui développe l’agriculture syntropique. J’ai passé une semaine dans cette région où il fait bon vivre avec son charme bucolique, son calme, son climat doux et la présence de très nombreux arbres fruitiers. Entre la visite de la ferme, un atelier de lactofermentation, les bains dans la rivière, le renforcement musculaire et nos pratiques spirituelles quotidiennes, nous avons également échangé des massages thaïs, autant pour le plaisir de recevoir que celui d’avoir des retours précieux.
Après cette semaine fraternelle en harmonie avec les lois du vivant, j’ai conclu ce premier séjour en Dordogne par une journée de pleine conscience organisée par le village des pruniers. Cette communauté, fondée par le maître zen Thich Nhat Hanh, est connue mondialement pour sa pratique de la pleine conscience. On peut y suivre des retraites et des enseignements sur le bouddhisme et l’art de vivre en pleine conscience. J’ai ainsi découvert ce charmant domaine et assisté à des enseignements spirituels, à une marche silencieuse en pleine forêt et à un cercle d’écoute empathique. Avec en intermède, une pause casse-fruits sur les branches d’un cerisier et sous l’œil inquiet des moines.
J’ai ensuite rejoint la Lozère où habite mon père que je n’avais pas revu depuis mon voyage en Inde. Visite qui a été une occasion supplémentaire de pratiquer le massage thaï avec comme cadre les monts de la Margeride où j’ai enchaîné deux séances de 25 km en courant afin de finaliser ma préparation physique pour le jeûne et trek du Beaujolais. Après ce retour en Lozère, où j’ai vécu deux années suite à ma démission de l’éducation nationale, j’ai pris la direction de la Saône et Loire, une région elle aussi chargée de souvenirs où j’ai vécu une dizaine d’années, d’abord comme bûcheron, ensuite comme aventurier, puis comme organisateur de stages. Eh oui, j’ai déjà 40 ans et le vécu s’accumule…
En chemin, je me suis d’abord arrêté en bord de Loire, vers Firminy, un fleuve que j’ai descendu en kayak en 2014 dans l’optique de me préparer à la traversée intégrale de l’Amérique du Nord. J’étais ému et plein de gratitude de retrouver ce cours d’eau encore sauvage (avec des castors) qui a complètement changé le cours de ma vie. C’est ici, il y a 10 ans, que j’ai vécu une expérience initiatique en réaction à une forte insolation qui m’a totalement coupé l’appétit pendant une semaine tout en me donnant plein d’énergie. C’est ainsi que, de fil en aiguille, j’ai été conduit vers l’alimentation vivante. Heureusement que je n’ai jamais eu le mauvais réflexe de couper les fièvres (ou quoi que ce soit d’ailleurs) avec des médicaments, sans quoi je serais passé à côté de l’expérience… Une certaine nostalgie était latente et je sentais que le deuil de cette tranche de vie (celle de la trentaine) n’était pas terminé. C’est d’ailleurs pour cette raison que je souhaitais organiser un autre jeûne et trek dans les monts du Beaujolais où ont eu lieu mes tous premiers stages en 2019 suite à l’expédition de La Marche Sans Faim.
C’est ainsi que, du 18 au 25 mai 2025, un groupe d’explorateurs du vivant m’a rejoint pour une nouvelle édition dans le Beaujolais où, malgré des températures fraîches et l’humidité, nous avons parcouru à pied quelque 125 km avec 4800m de dénivelé +, le tout en jeûnant sans bouillon ni jus ! Une prouesse naturelle réalisée avec le concours des magnifiques massifs boisés, des innombrables fleurs, des hauteurs avec une vue imprenable, des eaux de source et une bonne cohésion de groupe. Un séjour hors du temps où l’on contacte à l’intérieur de soi sa part éternelle, celle qui nous donne des forces insoupçonnées ainsi que la guidance dont nous avons besoin pour ensuite retourner dans la civilisation, le corps & l’esprit détoxifiés, remplis d’énergie et de joie.
Les villageois rencontrés tout comme certains naturopathes se questionnent : comment est-ce possible de marcher en jeûnant ? Est-ce bien bon pour la santé (cf cet article sur les bienfaits du jeûne actif) ? Pour ma part, je jeûne toujours avec mes groupes (avec des âges compris entre 18 et 70 ans) et, loin d’être affaibli par la quinzième édition depuis 2019, je me suis surpris cette fois à être quasiment en jeûne sec (un litre d’eau sur la semaine). A ce jour, je ne connais rien de plus revigorant & purifiant pour le corps et l’esprit… Ce jeûne m’a également apporté l’inspiration et l’envie de reprendre les stages d’alimentation vivante et d’hygiène de vie (le dernier a eu lieu en 2022 sous le nom de “Reconnexion à la vie”) avec une nouvelle formule qui s’appellera “La pleine santé” et qui commencera (même si c’est à confirmer) en avril 2026 vers Toulouse.
A la suite de cette belle expérience complétée, à la demande, par différents soins (purge au Kambo et désarmement), je suis retourné dans le sud de la France pour participer au festival mantra joie qui s’est déroulé dans le magnifique camping Isis en Cévennes où nous nous étions quelque 500 âmes à se réunir autour d’artistes talentueux pour chanter des mantras. Un merveilleux moment de connexion et de communion entre humains, avec la nature et le divin, où l’on se prend à rêver à un futur (ou futé) lumineux pour reprendre l’expression du physicien Philippe Guillemant. Il ne manquait que l’alimentation vivante, de la biodanza, de l’hormèse et des massages pour que l’événement soit « parfait ». De quoi me donner des idées pour une éventuelle prochaine fête du vivant à l’horizon 2026 ou 2027…
C’est dans ce même camping qu’avait eu lieu les 2ème rencontres de la Régénération organisées par Thierry Casasnovas où j’avais eu la joie de diffuser La Marche Sans Faim de Damien Artero. Il semblerait que j’ai maintenant fait le tour des fantômes du passé et qu’il soit désormais temps d’aller de l’avant !
La suite au prochain épisode…