Comment lâcher prise ?

« Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut pas être changé et le courage de changer ce qui peut l’être, mais aussi la sagesse de distinguer l’un et l’autre. » L’empereur Marce-Aurèle

« Alors même que l’on nous a conduit à croire que si nous lâchons prise, nous nous retrouverons les mains vides, la vie elle-même révèle sans cesse le contraire : le lâcher prise est le chemin de la vraie liberté. »Sogyal Rimpoch

« A vingt ans, je n’avais qu’une prière :  » Mon Dieu, aide-moi à changer ce monde si malade. » Vingt ans durant, je me suis battu comme un lion pour constater qu’en fin de compte rien n’avait changé.

A quarante ans, je n’avais qu’une seule prière : « Mon Dieu, aide-moi à changer ma femme, mes parents et mes enfants ! » Pendant vingt ans, j’ai lutté comme un fauve pour constater qu’en fin de compte, rien n’avait changé.

Maintenant, j’ai soixante ans et je n’ai qu’une prière : « Mon Dieu aide-moi à me changer moi-même…et – ô miracle ! – voilà que le monde change autour de moi ! »

Le lâcher prise n’est pas quelque chose que l’on peut faire, c’est quelque chose qui se fait lorsque certaines conditions sont réunies. Nous allons voir lesquelles dans cet article, afin de favoriser cet état d’être auquel on aspire parfois désespéremment sans qu’il ne se manifeste !… Pour cela, nous allons résumer un excellent livre : « Lâcher prise – Dire oui à la vie » de Rosette Poletti. 

« Lâcher prise ce n’est pas seulement rester calme, accepter les éléments, c’est beaucoup plus que cela ! C’est tout d’abord accepter l’idée que nous sommes, en quelque sorte, programmés par notre éducation, par notre culture, par notre religion, par notre formation professionnelle. C’est accepter de s’ouvrir à ce qui vient, de changer son regard, de modifier son interprétation, c’est aussi parfois faire le deuil de quelque chose à quoi on tenait, c’est encore pardonner et mettre son attention sur ce qui est ici et maintenant. » Rosette Poletti 

Quels sont les mécanismes internes qui nous empêchent de lâcher prise ?

Apprendre à s’accepter et à s’aimer soi-même, deux préalables au lâcher prise, exigent que l’on soit prêt à lâcher prise de ses illusions et à modifier nos programmations mentales.

Nos influences éducatives nous ont amenés à développer trois grandes illusions :

  1. Croire que l’on peut être à la hauteur de ce que nous pensons devoir être.
  2. Croire que l’on peut rendre les autres heureux, que l’on peut être aimé de tous, que l’on peut vivre sans conflits et « réussir » son couple, l’éducation de ses enfants, sa vie personnelle et professionnelle.
  3. Désirer le bonheur comme un dû, comme la juste récompense de nos efforts et de nos actions.

C’est lorsque l’on peut abandonner ces trois illusions qu’il devient possible de vraiment lâcher prise.

« Lâcher prise, c’est accepter la finitude et l’impermanence, c’est changer le regard que l’on pose sur soi-même, les autres et les événements, c’est dire oui à ce qui est, non pas pour s’y résigner, mais pour se poser les deux questions suivantes :

  1. Que puis-je faire de ce qui arrive ?
  2. Que puis-je en apprendre pour la suite de ma vie ?

Répondre à ces deux questions, c’est faire cesser les ruminations, le ressassement et la rancune, c’est le coeur du lâcher prise, c’est exercer sa liberté de choisir son interprétation face aux événements. »

Les obstacles au lâcher prise :

  1. Nos croyances et nos habitudes.
  2. Faire dépendre le bonheur des circonstances extérieures.
  3. La codépendance (croire que quelqu’un peut nous apporter la joie).
  4. L’attachement aux buts que nous nous fixons pour nous-mêmes.
  5. Les émotions « négatives » que l’on nourrit, le plus souvent sans s’en rendre compte.
  6. L’impossibilité de terminer des situations, de laisser derrière soi ce qui n’a plus lieu d’être.

 

Comment transcender ses mécanismes internes ?

Lever les obstacles 1 & 2 : Identifier nos schémas internes et trouver la solution en soi

Pour surmonter ces obstacles qui sont autant de barrières qui empêchent le lâcher prise de se manifester, il y a potentiellement 12 interdictions que nous avons intégrées au cours de l’enfance et qui nous mettent des bâtons dans les roues :

  1. Les 4 interdictions concernant la dimension de l’être : N’existe pas / Ne sois pas un enfant / Ne grandis pas / Ne sois pas toi-même
  2. Les 4 interdictions concernant les sentiments : N’exprime pas ce que tu ressens / Tu n’as pas le droit d’exprimer tel ou tel sentiment / Ne sois pas proche (intime) / N’aie pas de plaisir
  3. Les 4 interdictions concernant l’action : N’agis pas / Ne réussis pas / Ne sache pas / Ne pense pas

A ces 12 interdictions potentiellement inculquées pendant l’enfance, peuvent s’ajouter 5 valeurs morales sociales contraignantes

  1. Sois fort
  2. Sois parfait
  3. Acharne-toi
  4. Dépêche-toi
  5. Fais plaisir

Le chemin pour retrouver son libre arbitre se fait en trois étapes :

  1. Identifier ses propres interdictions et valeurs morales.
  2. Se donner des permissions nouvelles, lâcher prise sur certains interdits. Les nouvelles expériences seules permettent d’abandonner les chaînes mentales qui nous retenaient prisonnier.
  3. Chercher une aide extérieure : un groupe de développement personnel ou un thérapeute.
 
Il est important de toujours avoir présent à l’esprit que le lâcher prise est tout d’abord une question de regard sur les événements, c’est une question d’interprétation. Ce sont les images de la réalité qui nous affectent et non pas la réalité. En outre, c’est en expérimentant de nouvelles permissions que l’on modifie les chaînes de pensées aux origines de nos rigidités. 
« Au moment où je me donne la liberté de ne pas avoir à être parfait, à être fort, à m’acharner, à faire plaisir à tout prix ou à me dépêcher, je peux porter un regard serein sur les circonstances de la vie. Je n’ai pas à être autre chose que ce que je suis, ma seule responsabilité est de vivre pleinement et harmonieusement. »
Lever l’obstacle 3 : se défaire de la codépendance
L’un des plus grands freins à la capacité de lâcher prise consiste à donner la responsabilité de sa vie et de son bonheur aux gens qui nous entourent. La première démarche pour sortir de la codépendance consiste à prendre conscience de cette condition.
 
Lever l’obstacle 4 : Lâcher les buts dépassés
Ce n’est pas le fait d’avoir des buts qui est problématique, c’est la force de l’attachement à ces buts, à l’identification aux buts que l’on poursuit. Tenir à ses buts plus qu’à tout le reste rend fragile. L’angoisse et la peur peuvent s’infiltrer dans l’esprit, la paix ne règne plus et le bonheur s’en va. Il est nécessaire d’être ouvert au fait qu’il y aura peut-être à modifier ses buts, à renoncer à ses buts, à en changer. Paradoxalement, lâcher prise à propos d’un but, c’est parfois mieux l’atteindre, dans l’accueil et l’ouverture à ce qui vient.
 
Le principe consiste à ne pas être dépendant de la réalisation de ses buts mais de les avoir choisis comme des préférences dont la réalisation ou non n’entraîne pas de tensions.
 

Lever l’obstacle 5 : lâcher prise des émotions négatives

Les 4 étapes sur le chemin de cette libération sont :

  1. Identifier les émotions négatives qui nous habitent et les nommer.
  2. Réaliser que ces sentiments négatifs sont en nous et n’ont rien à voir avec la réalité, donc ça ne sert à rien de vouloir la changer. 
  3. Ne pas s’identifier avec le sentiment négatif.
  4. Se changer soi, lâcher prise du désir de voir les autres changer.

« Réaliser que ce n’est pas lorsque ceux que l’on côtoie auront changé que nous nous sentirons mieux, c’est lorsque nous aurons changé le regard que l’on porte sur eux, lorsque nous aurons lâché prise du désir de les voir devenir autres. »

« Rien au monde ne peut nous « rendre » malheureux, ni un événement, ni une situation, ni une personne ; c’est nous-mêmes, à cause de nos attentes, parce que nous nous agrippons à nos illusions, à des buts irréalistes, qui nous rendent malheureux. »

Lever l’obstacle 6 : Lâcher prise du ressentiment

« Celui qui vit la douleur d’avoir subi l’offence ne peut atteindre la paix intérieure qu’à travers le lâcher prise que représente le chemin du pardon. Il permet d’éviter de perpétuer en soi et chez les autres le mal subi, d’éviter également de rester accroché au passé et de vivre dans un ressentiment constant. »

Ce qui retient les personnes offensées d’avancer sur le chemin du pardon, ce sont le plus souvent les croyances éronnées suivantes :

  1. Pardonner signifierait oublier. Au contraire, c’est laisser de côté le désir de vengeance, de ne plus réagir émotionnellement tout en se souvenant de l’offense afin d’éviter de se retrouver dans une situation semblable.
  2. Pardonner signifierait se réconcilier. Pardonner ne veut pas dire se retrouver comme avant l’offense.
  3. Pardonner signifierait que l’on renonce à ses droits. Faire valoir ses droits représente un aspect important du respect de soi-même. Pardonner ne veut pas dire excuser, nier l’offense, ou encore que l’offense continue.

Le lâcher prise que représente le pardon contient en germe la guérison de celui qui a été offensé, indépendamment de l’attitude de l’offenseur.

Les 12 étapes du pardon :

  1. Décider de ne pas se venger et faire cesser les gestes offensants.
  2. Reconnaitre sa blessure.
  3. Partager sa blessure avec quelqu’un.
  4. Bien identifier la perte pour en faire le deuil.
  5. Accepter sa colère et son envie de se venger.
  6. Se pardonner à soi-même.
  7. Commencer à comprendre son offenseur.
  8. Trouver le sens de la blessure dans sa vie.
  9. Se savoir digne de pardon, c’est déjà pardonner.
  10. Cesser de s’acharner à vouloir pardonner.
  11. S’ouvrir à la grâce de pardonner.
  12. Décider de mettre fin à la relation ou la renouveler.

5 principes pour changer ses croyances limitantes qui entravent le lâcher prise :

  1. Une fois ses croyances identifiées (grâce à ce qui précède), posez des intentions pour les transformer. Là ou vont vos pensées va votre énergie !
  2. Déposer ses anciennes habitudes limitantes derrière soi en mettant l’accent sur ce que l’on désire. 
  3. Par la visualisation, déposez la colère et l’amertume qui nous relie à un passé mort, pour ensuite envoyer de l’amour aux personnes concernées.
  4. Bien choisir les mots que vous employez car ils sont porteurs d’énergie.
  5. Restez concentré sur ce que vous voulez plutôt que sur ce que vous voulez abandonner.

Nous vivons la vie que nous avons imaginé vivre et nous attirons vers nous le fruit de nos pensées. Si nous désirons vraiment lâcher prise de quelque chose qui nous fait souffrir, nous pouvons commencer à le faire en cet instant, en pensant que nous pouvons le faire, en posant une intention qui va dans le sens de ce que nous désirons. Pour en savoir plus sur comment poser des affirmations : lisez l’article : « Comment poser des intentions ? ». Pour savoir comment visualiser ce que l’on veut et le matérialiser, lisez l’article : « La loi de l’attraction et le pouvoir de la pensée ».

Toutefois, ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’une affirmation ne change pas une croyance de base, ce n’est pas son but, au contraire, elle change positivement le ressenti émotionnel lié à cette croyance. Le lâcher prise devient alors beaucoup plus réalisable dans un ressenti émotionnel positif.

Des rites pour faciliter le lâcher prise :

« Les rites existent dans notre société depuis le fond des âges. Ils contribuent à donner un sens aux événements de la vie. Ils offrent des moments et des espaces durant lesquels les humains ont la possibilité de s’arrêter et de méditer sur les transformations de leur vie. Ils sont une partie centrale de nos vies. Ils nous connectent au passé, ils définissent notre présent et nous montrent le chemin du futur. »

Les différents rites qui existent contribuent à modifier notre perception de la réalité, celle-là même dont dépend notre bonheur. Quelques chercheurs postulent que la résistance au changement provient très probablement de l’absence de rites facilitant le changement. A nous d’utiliser des rites anciens ou d’inventer les nôtres.

Il existe quelques rites principaux :

  1. Les rites funéraires
  2. Les rites du divorce
  3. Les rites pour les regrets
  4. Les rites pour les grands changements

En conclusion 

Parmi les moyens d’aller vers le lâcher prise nous retiendrons :

  1. La prise de conscience et de responsabilité.
  2. Reconnaître ses croyances limitantes.
  3. Les changer à l’aide d’affirmations et de visualisations.
  4. Créer des rites qui facilitent le changement.

Ayons aussi à l’esprit qu’il est indispensable de lâcher prise des préoccupations de notre être existentiel pour accéder à la spiritualité. C’est en lâchant prise doucement de tout ce qui n’est pas essentiel que petit à petit la dimension spirituelle en nous peut croître et se développer.

« Pour être en contact avec son être essentiel, il est indispensable de lâcher prise de toutes ces catégories, de tous ces jugements de valeurs. L’autre, mon partenaire, mon ami, mon collègue, mon voisin, est autre, je n’ai aucun droit sur lui. Ma seule responsabilité à son égard est de l’accueillir dans l’ouverture d’esprit la plus grande en l’encourageant à vivre son chemin, même si ce chemin n’est pas le mien et que je ne comprends pas son itinéraire. Personne n’a plus raison que l’autre ! Chaque personne a la responsabilité de sa vie. »

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Cette approche multidimensionnelle de l’être a pour objectif d’harmoniser les différents corps afin d’optimiser sa santé et son épanouissement.

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