Sommes-nous prêts à changer ?

« Et ceux qui dansaient furent considérés comme fous par ceux qui ne pouvaient entendre la musique. » Nietsche

« L’une des choses les plus difficiles n’est pas de changer la société – mais de vous changer vous-même. » Nelson Mandela

Tout le monde en parle comme une nécessité, individuelle et collective, mais prenons-nous la pleine mesure de ce qu’implique un véritable changement ? Si nous tournons notre regard vers les changements de civilisation qui ont eu lieu par le passé, on observe qu’ils sont allés de pair avec un changement de régime alimentaire.

Les changements de régime alimentaire du passé

Pour rappel :

– il y a environ 2 millions d’années, l’humain passe progressivement de cueilleur (95% de fruits avec quelques pousses et 5% de petit carnivorisme) à cueilleur-chasseur. Il augmente alors de manière significative (tout d’abord sur des restes de carcasses puis en inventant des outils et des stratégies de chasse) la part carnée de son alimentation.

– il y a environ 12 000 ans, entrée dans le Néolithique, l’humain se met à manger des céréales et des produits laitiers en plus de la viande. 

– il y a environ 50 ans, l’humain se met à manger des produits d’origine industrielle tandis que des groupes d’individus se mettent à (re)manger principalement végétal vivant, comme nos lointains ancêtres.

Avec les changements de société observés qui paraissent inéluctables à court terme, il est raisonnable de croire que nous sommes ni plus ni moins en train d’assister à un changement de civilisation qui, comme dans le passé, va passer par un changement important dans notre manière de nous alimenter. En effet, face aux problèmes climatiques, éthiques, sanitaires et environnementaux liés à la consommation de produits animaux, (cf ce documentaire), c’est comme si la vie ne nous donnait plus le choix que de changer radicalement nos habitudes, avec une exigence de temps (environ 30 ans) inhabituelle au regard des changements précédents.

Tout le monde est d’accord pour dire qu’il y a un problème avec la nourriture. On mange trop de viande ou on mange trop tout court ! La nourriture est trop dénaturée ! Il y a trop de poisons dans l’alimentation ! Il n’y a plus assez d’eau douce et de terres arables sur la planète ! Mais concrètement, quelles solutions sont réellement mises en avant ? Produire de la nourriture bio et locale, le tout pas cher, tout en faisant quelques économies de bout de chandelle au moyen de douches écourtées et en mettant un panneau solaire sur son toit pour recharger sa voiture électrique (cf ce documentaire) ! 

Et si ces expédients ne donnent pas les résultats escomptés ce sera la faute de l’autre, de ceux qui polluent ou qui consomment mal, la faute aux lobbys, aux PDG, aux actionnaires, aux gouvernements, à la crise, etc etc.

Les conséquences de la consommation de produits animaux

Ce mode de pensée a ses propres bénéfices cachés, celui de nous placer ipso facto au rang des victimes, des gentils, tout en nous maintenant dans l’illusion que l’on a fait notre part du travail. Mais, en ce qui concerne la production de nourriture pour l’avenir, est-il vraiment possible que seuls le local et le bio (lire cet article) soient la solution à nos problèmes de santé et environnementaux ?! Le documentaire Cowspiracy (à voir en cliquant ici), résumé dans cet article (à lire en cliquant ici), montre sans équivoque que la réponse est non !

Le changement qui ne soit pas superficiel et inefficient, c’est celui qui consiste à remettre en question le type d’aliments que nous consommons, de remettre en question le type d’aliments dont nous avons besoin physiologiquement. Et cela touche à nos croyances les plus profondes, celles qui gravitent autour des produits d’origine animale que nous consommons depuis que l’humain existe sous sa forme anatomiquement moderne. La viande est-elle une nourriture de survie ou bien est-elle nécessaire ? Sommes-nous prêts à réévaluer nos croyances ? Sommes-nous prêts à transmuter les repères et traditions culturels qui, pour certains, remontent à la nuit des temps ? La question est superflue tout comme notre réponse car la vie ne nous laissera pas le choix, pour le plus grand bien de notre évolution individuelle et collective !

Quid des médecines ancestrales ?

Ce que j’observe, c’est que notre résistance au changement se manifeste également à travers nos difficultés à prendre du recul avec les médecines ancestrales comme la médecine hippocratique, ayurvédique ou chinoise. Pourtant, cette remise en question est nécessaire car tout dans la vie évolue. Les préceptes, quand bien même pertinents, vieux d’il y a quelques milliers d’années, doivent être réactualisés à notre époque. Dans un contexte de changement comme le nôtre, le passé peut être une source d’inspiration mais l’évolution et l’innovation ne doivent pas être négligées sous peine de scléroser la pensée et les pratiques.

En effet, si, comme il y a plusieurs siècles, nous vivions encore dans un environnement naturel non pollué, sans stress, au contact des éléments et avec une vie active physiquement, alors une alimentation dite “méditerranéenne”, c’est à dire essentiellement végétale et crue (mais pas que) serait pleinement satisfaisante. Les zones bleues (cf cet article) du monde où vivent de nombreux centenaires en bonne santé en est la preuve. Si nous vivions dans ce même contexte, nous ne poserions pas toutes ces questions sur l’hygiène de vie et l’alimentation idéale. Tout cela coulerait de source et les traditions n’auraient qu’à se répéter pour le plus grand bien de tous.

Simplement, dans notre contexte moderne avec les différentes sources de pollution, la surmédication et vaccination, la nourriture industrielle et le manque d’activité physique, les pratiques de santé ancestrales valables à une époque s’avèrent, à mon sens, insuffisantes pour régénérer nos organismes contemporains dévitalisés, déminéralisés et saturés de toxines en tout genre. D’où la nécessité de faire évoluer l’hygiénisme pour répondre aux caractéristiques modernes de notre environnement et des individus.

Nous sommes également à une époque où ne pouvons plus appliquer des préceptes sans les comprendre et sans se reconnecter à son ressenti. On sent bien, par exemple, que les conseils alimentaires ayurvédiques qui font la part belle aux aliments cuits avec des protocoles diététiques très précis ne font plus sens pour de plus en plus de personnes. Tous les animaux sur cette planète mangent cru et s’en portent bien, alors par quelle intervention divine devrions-nous cuire nos aliments pour être en bonne santé ? Pourquoi seraient-ils contre-indiqué pour certains individus de manger cru ? Les praticiens de santé naturelle ne semblent pas considérer que les profils naturopathiques (ou autres) sont avant-tout des profils de maladies et non de personnes, et que ces profils peuvent évoluer avec l’amélioration du terrain.

Beaucoup de pratiques ancestrales (hippocratique, ayurvédique et chinoise) cherchent l’équilibre via des cures, des détox douces, du jeûne, de la phytothérapie, hydrothérapie etc qui en soient sont efficaces mais sont manifestement insuffisantes pour traiter des pathologies modernes, régénérer en profondeur des organismes ou, plus simplement, pour aller à la rencontre de notre plein potentiel humain. Je considère que la vie apporte toujours une solution quand un problème apparaît. Et selon mon expertise, se rapprocher le plus possible d’une alimentation végétale et crue, utiliser des purgatifs (cf cet article), la pratique régulière de l’hormèse (cf cet article) et tout autre pratique puissante peuvent être vues commes des techniques de biohacking, les antidotes à nos maux modernes.

Notre seul maître & enseignant : la nature

L’enseignant du praticien hygiéniste est avant-tout la nature et celle-ci nous montre bien qu’aucun animal n’a recours à un diététicien ou thérapeute pour se nourrir. Comment s’y prennent-ils ? C’est simple, ils ne mangent que des aliments crus et non mélangés qu’ils peuvent attraper. D’abord ils regardent l’aliment, ensuite ils le sentent, puis, éventuellement le goûtent. Si le ressenti est bon ils en mangent jusqu’à ce qu’un arrêt sensoriel se manifeste naturellement. Et parfois ils mangent volontairement des aliments qui les rendent malades quand ils ressentent le besoin de se purger. Certes, l’humain moderne ne peut pas revenir du jour au lendemain à cette alimentation idéale mais tout conseil hygiéniste sensé devrait guider vers un retour progressif à cette alimentation instinctive. 

Les changements de civilisation en cours passent aussi, il me semble, par le rejet de toute forme d’autorité sensée nous expliquer comment l’on doit vivre et se nourrir. Quand bien même elle soit estampillée ayurveda ou d’une autre école renommée. Les écoles sont sclérosantes et empreintes des limites et de l’ego de ceux qui les ont créées. Les grands principes hygiénistes sont là pour donner des directions et éventuellement un cadre mais en aucun cas pour être suivis à la lettre comme si la vérité pouvait être trouvée à l’extérieur de nous. L’essentiel de l’approche hygiéniste consiste à se reconnecter à notre ressenti et à apprendre à donner de l’amour (en conscience) à notre corps.

L’heure n’est-elle pas venue de remettre en question ces pratiques ancestrales pour les faire évoluer et voir aussi leurs zones d’ombres ? Qu’en est-il des cures de riz préconisées en Asie ? On sait très bien que l’amidon cuit est source de colles (cf cet article) dans l’organisme. Certes, l’amidon aide à tamponner l’acidité, mais pour des organismes saturés de toxines, quand il y a trop d’acides mieux vaut les faire sortir que de vouloir trouver l’équilibre en ajoutant des colles. Encore une fois, les pratiques de santé naturelles doivent être adaptées à notre époque. Il est aussi légitime de s’interroger sur les motifs politiques et les conséquences psychologiques qu’une alimentation à base de riz peut avoir sur une population où l’on souhaite maintenir une hiérarchie injuste avec des castes. Ceci-dit, la naturopathie tirerait bénéfices à s’inspirer de l’ayurveda qui adapte ses recommandations hygiéniques en fonction du mode de vie (en lien avec ses pratiques spirituelles) de la personne.

L’évolution du terrain à travers les âges et ses conséquences

Cela fait des millénaires (surtout depuis le néolithique) que, globalement, le terrain et la constitution (au sens naturopathique du terme) de l’humain se dégradent inexorablement. Or, plus un organisme accumule de toxines et plus ses envies alimentaires vont se dénaturer, dévier son instinct (qu’il faudra rééduquer), et attirer un individu vers des aliments qui l’empoisonnent en dépit des conséquences sur sa santé. Ce mécanisme, propre aux addictions, a amené “l’art culinaire” à se “perfectionner” génération après génération jusqu’à proposer de la nourriture industrielle hautement toxique.

Nous arrivons au monde avec un héritage toxémique légués par nos parents lors de la conception et la grossesse. Ensuite, lorsque l’on n’a pas conscience que les maladies fonctionnelles (celles qui donnent saignement, fièvre, diarrhée, vomissement, etc) sont déclenchées par le corps pour libérer des toxines et assainir le terrain, on va naturellement fuir les sensations désagréables de la détox via la nourriture cuite. En effet, pour échapper au mécanisme naturel de la détox (qui est inévitable lorsque l’on mange végétal et cru), il est nécessaire d’introduire des aliments qui vont apporter des toxines ou ralentir le système immunitaire. Ainsi le corps va passer du mode détox au mode “intox” au cours duquel il stocke les toxines indésirables dans les tissus.

L’heure de passer de l’intox à la détox

Ainsi, génération après génération, les individus naissent (globalement) avec un héritage toxémique de plus en plus lourd et une santé de plus en plus dégradée. Comme l’écrivait Léon Tolstoï dans Anna Karénine : “Il n’existe pas de conditions auxquelles l’homme ne puisse s’habituer, surtout s’il voit que tous ceux qui l’entourent vivent de la même façon.” Le seul moyen d’inverser cette tendance consiste, en premier lieu, à prendre conscience de ce mécanisme malsain qui nous pousse inexorablement, au fil des générations, à manger de plus en plus transformé pour, ensuite, inverser la vapeur en rentrant progressivement dans une démarche consciente de détoxication de l’organisme. Pour s’être trop éloignés de nos besoins physiologiques, je pense que ce mécanisme de détox et de régénération, d’abord induit par des personnes isolées, gagnera petit à petit l’ensemble de la population.

Nous vivons donc une grande époque de nettoyage où l’heure est venue de déposer aussi bien des couches de toxines, que des conditionnements, des habitudes malsaines ou des croyances limitantes, pour nous diriger vers une humanité plus libre et consciente. Je considère que c’est le but d’un Hygiénisme Holistique et Humaniste (cf cet article) que d’apporter des connaissances et des savoir-faire pour accompagner ce changement de société en passant de l’intox à la détox. Toute la subtilité de cet art, les 3H, consiste à trouver la bonne mesure, le bon rythme, qui variera d’un individu à l’autre, et d’une période à l’autre. Vouloir aller plus vite que la musique sera contre productif (cf cet article) et l’écoute de soi sera toujours de rigueur pour ne pas s’égarer. 

Sur ce chemin qui prendra plusieurs générations, il sera primordial de garder à l’esprit que l’important n’est pas où on se trouve mais où l’on va. Car si prendre soin de son corps est plus que jamais une nécessité, cela ne sera jamais une fin en soi. Car, au bout du compte, n’est-ce pas toujours l’Amour qui guérit ?

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