Est-ce bon de mélanger les aliments crus ?
Idéalement, on ne mangerait que des aliments bruts et sans mélange, comme un grand singe le ferait en allant d’arbre en arbre.
Seulement, après des décennies d’alimentation traditionnelle, passer à cette alimentation idéale serait trop intense pour le corps, cela pour deux raisons :
- L’alimentation est aussi un plaisir et quand on est habitué à certaines textures et goûts il peut être difficile de s’en passer.
- Manger que fruits et légumes bruts va vous faire vivre des crises de détox intenses qui seront difficiles à gérer, surtout si vous n’en comprenez pas l’origine et que vous n’avez pas les outils naturopathiques idoines pour les traverser.
Comme tout changement majeur dans la vie, on le réalise par étape en fixant des priorités ou des paliers.
Evitez de faire trop de mélanges :
Notre corps est équipé de nombreux capteurs au niveau de la sphère ORL et dans nos intestins qui nous permettent de mesurer la qualité nutritionnelle d’un aliment. En réponse à cette analyse corporelle très complexe et quasi instantanée, notre corps nous donne une réponse :
- Si on aime, c’est que notre corps en a besoin.
- Si on n’aime pas, c’est que notre corps n’en a pas besoin ou que c’est inapproprié.
Le hic, c’est que notre instinct peut nous tromper lorsque l’aliment est cuit (une partie de l’information contenue dans l’aliment est détruite, d’autant plus que la cuisson se fait à haute température) et/ou lorsqu’il y a trop de mélanges (même en cru) et que les capteurs sont, de ce fait, brouillés. En outre, tous les aliments ne nécessitent pas les mêmes sucs digestifs dans l’estomac ce qui contrarie la bonne assimilation des nutriments et alourdit la digestion, en particulier les mélanges avec les fruits qui, eux, ne se digèrent pas dans l’estomac.
Pourquoi les fruits se mangent-ils avant les repas ou entre les repas ?
Car les fruits se digèrent uniquement dans les intestins et non dans l’estomac. Si vous les mangez alors que votre estomac est en pleine digestion, ou si vous les mangez avec d’autres types d’aliments, les fruits ne pourront se rendre directement dans les intestins et seront exposés à des acides qui vont potentiellement les rendre indigestes. Il est donc préférable de manger ses fruits en début de repas (attendre 20 minutes à une heure pour leur digestion complète) ou entre les repas.
Toutefois, certaines combinaisons alimentaires sont très bien tolérées par le corps et il est judicieux de connaitre les principes illustrés dans le diagramme ci-dessous :
Voici mes recommandations :
Premier palier : Mangez le plus possible vivant ! Selon mon point de vue, il est préférable de faire de la CRUsine (même si les associations ne sont pas très physiologiques) que de manger des aliments cuits ou des produits animaux. Du moment que c’est végétal et vivant, dirigez vous vers des combinaisons alimentaires (sans vous soucier si c’est physiologique ou pas) qui vous font plaisir du moment que vous les digérez bien. Toutefois, il est préférable de ne pas mélanger plus de trois ou quatre aliments différents (condiments mis à part) dans une même recette.
Deuxième palier : Une fois que vous êtes bien investi dans la démarche et si votre vitalité le permet, pratiquez des techniques naturopathiques de détox pour détoxifier en profondeur votre organisme. Vous verrez alors, mois après mois, année après année, que vos envies alimentaires vont s’alléger. Vous vous dirigerez alors naturellement et sans effort vers une alimentation de plus en plus brute sans faire intervenir le mental, simplement en vous reconnectant à votre ressenti. Mais cela ne peut se faire que si vous faîtes sortir couche après couche les toxines accumulées.
Quelques astuces pour éviter les inconforts digestifs :
- Évitez de manger vos fruits à la fin du repas.
- Évitez de mélanger des fruits acides avec des fruits sucrés (comme datte – citron).
- Évitez de mélanger des aliments de densités différentes (comme melon – noix).
- Évitez tout mélange contenant à la fois du gras, du sucré et du salé.
Mon avis sur le gras végétal :
Certains auteurs conseillent de limiter autant que possible la consommation d’oléagineux secs (amandes, noisettes, etc) et d’huiles pour ne consommer que ponctuellement (2 à 3 fois par semaine maximum) des avocats et de la chair de noix de coco fraiche.
Mon expérience m’a montré que, effectivement, moins on consomme de gras et mieux on se sent. Cependant, je déconseille à toutes les personnes en transition de se priver de gras végétal (quelle que soit sa forme) s’ils elles en ont envie. Car manger que des fruits sucrés ou doux (à la croque ou en smoothie) et des légumes (à la croque ou en jus) si c’est très bénéfique sur quelques jours (ce que l’on appelle une vitalisation), cela entraine aussi des détox trop intenses et difficiles à gérer. Ce n’est pas forcément un problème en soi sauf si cela vous dissuade de poursuivre l’alimentation vivante…
En outre, un apport de gras conséquent est parfois nécessaire au début de la transition pour différentes raisons. En effet, le gras :
- Favorise les détox de colles et de mucus.
- Limite la perte de poids chez les sujets maigres.
- Amène la sensation de satiété dans les estomacs habitués à la nourriture cuite.
- A un rôle anti-inflammatoire (via la production de bon cholestérol), tamponne l’acidité et il agit comme un baume.
- Contribue à la régénération et l’entretien du système nerveux, de la peau, des cheveux et du système immunitaire & glandulaire.
- Remplace les graisses blanches et jaunes (graisses de mauvaise qualité) par des graisses brunes (lire l’article sur les bienfaits du froid pour en savoir plus).
Comme pour les associations alimentaires, ce n’est pas par le mental que vous arrêterez de consommer trop d’aliments gras, mais en remplaçant les mauvaises graisses par des bonnes, tout en revitalisant, reminéralisant et détoxiquant votre organisme sur le long terme. Vous verrez alors que vous envie d’oléagineux secs disparaitront naturellement, et que vos besoins en gras digeste comme l’avocat et la coco diminueront.
Comme le dit lui-même le Dr Robert Morse, nos besoins physiologiques sont globalement méconnus, en particulier nos besoins en matières grasses. En outre, je suis convaincu que nos besoins dépendent aussi de notre taux vibratoire (cf cet article sur le lien entre alimentation vivante et taux vibratoire) & de nos croyances, ce qui expliquerait la difficulté à établir des règles générales. Selon moi, le principe le plus important à retenir est celui-ci : « Du moment que c’est végétal (y compris algues, champignons & bactéries) et cru, même si c’est un principe extrait ou concentré (dans ce cas il sera nécessaire d’être particulièrement à l’écoute de l’arrêt sensoriel, cf cet article sur l’alimentation sensorielle) notre instinct est toujours juste. »
Quid des huiles ?
Les huiles (toujours bio, de qualité et de première pression à froid car elles entrent directement dans le sang et le système lymphatique contrairement aux aliments ayant des fibres qui retiennent une bonne partie des substances toxiques !) sont parfois décriées car elles ne sont pas naturelles puisqu’elles sont concentrées. Dans ce cas, suivons la logique jusqu’au bout et décrions aussi la spiruline, les jus de légumes & les huiles essentielles… Cela fait beaucoup de choses à remettre en cause ! Même si, effectivement, on ne trouve pas l’huile telle quelle dans la nature, la substance n’en demeure pas moins naturelle et vivante, quand bien même est elle débarrassée de ses fibres. Pour cette raison, notre système sensoriel et olfactif est en mesure de nous dire, via le ressenti gustatif et corporel, si telle huile est bonne pour nous ou pas. Cela lui demande juste une adaptation pour prendre en compte la concentration, c’est pourquoi il est préférable d’être plus attentif que d’ordinaire aux signaux corporels que l’aliment nous envoie. Comme pour tout ce qui est concentré (spiruline, jus de légumes, huiles, etc), il convient donc de bien insaliver & mâcher, bref, de prendre le temps de manger.
Quant aux huiles dont vous avez besoin, oubliez les « bons » rapports préconisés en oméga 3 et oméga 6 car nous ne connaissons pas intellectuellement nos vrais besoins, nous pouvons seulement les appréhender à travers les ressentis du corps. C’est pourquoi je recommande de consommer uniquement et sans modération (autre que l’arrêt sensoriel) les huiles que l’on aime !
Pour information : Les aliments & les huiles riches en oméga 3 (comme le lin, cassis onagre, etc) aident le système nerveux à se régénérer. Quant aux aliments & huiles riches en oméga 6 (comme le tournesol, pépin de raisin, noix, etc) aident la peau, les cheveux et le système immunitaire & glandulaire à se régénérer. Selon la science actuelle, les oméga 3 et oméga 6 sont les seuls acides gras dits « essentiels » que le corps doit trouver dans l’alimentation.
Je pense que les huiles sont décriées car leurs effets sont mal compris. Personnellement, je les vois comme des substances puissantes pour se détoxifier des colles & mucus. En effet, à l’instar de l’huile de ricin, toutes les huiles ont la propriétés de faire sortir les colles et les mucus. Il suffit de nettoyer un objet collant avec un simple tissu enduit d’huile de tournesol pour s’en convaincre. Cependant, elles demandent un travail supplémentaire au foie qui, si les besoins en gras sont importants ou si le foie manque de vitalité, pourront gêner le bon fonctionnement de cet organe et causer des désagréments. Ceci ne sera pas une contre-indication à la consommation de gras mais simplement une invitation à diminuer les quantités. Bref, le maître mot est et sera toujours : « être à l’écoute de soi ! ».
Suggestion de lecture pour aller plus loin :
- L’article : Quid de L’alimentation sensorielle ?
- « Les combinaisons alimentaires et votre santé » de Herbert Shelton
- « Le miracle de la détoxination » du Dr Robert Morse
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Merci pour ces précisions