Combler ses carences

« Je pense que les dommages métaboliques insidieux se produisent, même avec seulement de très faibles déficiences en micronutriments et qu’ils vont augmenter le risque de cancer, de dysfonctionnement cognitif et d’autres maladies associées au vieillissement. » Dr Bruce Ames, biochimiste

« Il ne sert à rien d’avaler des compléments alimentaires s’ils ne sont pas absorbés. » Dr Marc François Paya

« On sait que le végétal emprunte directement à l’air, à l’eau et à la terre les éléments nécessaires à l’entretien de la vie, en particulier le carbone et l’azote : il les prend sous leur forme minérale. Au contraire, l’animal ne peut s’emparer de ces mêmes éléments que s’ils sont déjà été fixés pour lui dans les substances organiques par les plantes ou par des animaux qui, directement ou indirectement, les doivent à des plantes, de sorte qu’en définitive c’est le végétal qui alimente l’animal. » Henri Bergson dans son livre « L’évolution créatrice ».

Les éléments nutritifs vitaux

Les éléments vitaux que l’on absorbe via la nourriture sont classés en deux catégories : 

  • Les macronutriments : protéines, lipides et glucides.
  • Les micronutriments : minéraux, vitamines, enzymes et antioxydants.

« Il y a environ 40 vitamines ou quasi-vitamines, minéraux et acides aminés essentiels à la santé. Si l’on vous prive de l’un ou l’autre, vous mourez. » Dr Bruce Ames, biochimiste

Dans cet article, on va donc s’intéresser à la problématique des carences en minéraux et vitamines qui touchent la majorité de la population. 

– Les carences minérales les plus courantes sont en fer, magnésium, calcium, zinc, sélénium

– Les carences en vitamines les plus courantes sont celles du groupe B, C, D et E

La présence de minéraux est indispensable pour activer les nombreuses enzymes qui jouent un rôle clé dans l’organisme qui va de l’absorption des nutriments à la fabrication d’énergie en passant par le contrôle des systèmes hormonaux, musculaires, nerveux et immunitaires. En outre, les minéraux sont antioxydants et alcalinisants.

Quant aux vitamines, elles sont aussi impliquées dans de nombreuses fonctions biologiques : antioxydantes, construction de l’organisme (croissance, développement du squelette…), fonctionnement et entretien du corps (transformation et utilisation des macro-nutriments, vision, coagulation du sang, systèmes musculaire, nerveux, immunitaire, fabrication d’ADN, …). 

Diagnostiquer une carence ne va pas de soi. En effet, il faut bien distinguer les minéraux extracellulaires (ceux qui circulent dans nos liquides biologiques comme le sang ou le liquide interstitiel) et les minéraux intracellulaires (celui qui parviennent à pénétrer au cœur des cellules). C’est pourquoi les troubles caractéristiques des carences peuvent se manifester chez des personnes qui, par ailleurs, montrent des résultats d’analyse sanguine tout à fait satisfaisants. Ceci s’explique par le fait que tous les minéraux et vitamines ne sont pas biodisponibles (c’est-à-dire utilisable par l’organisme). S’ils ne parviennent pas à pénétrer dans les cellules ou s’ils ne sont pas utilisables (ce qui est le cas quand les micronutriments ne sont pas organiques), ils seront éliminés par voie hépatique et urinaire, ce qui n’aura pour effet que de donner un supplément de travail à l’organisme.

Quelques micronutriments et les carences associées

Une recherche sur internet permet de trouver les informations suivantes :

Le magnésium
C’est l’un des minéraux corporels les plus abondants. La moitié de la quantité de magnésium présente dans l’organisme se situe dans le tissu osseux. C’est également un régulateur du métabolisme glucidique et lipidique des tissus musculaires, cardiaques et nerveux. Il participe à plus de 300 réactions métaboliques dans l’organisme d’où son importance.
Les symptômes d’une carence en magnésium : fatigue physique et nerveuse, anxiété chronique, irritabilité, insomnie, crampes musculaires, tremblements.

Le calcium
La fonction principale du calcium est celle, bien connue, d’édification et de renouvellement du squelette. De plus, le calcium participe à la contraction musculaire et cardiaque, à la coagulation sanguine, aux échanges cellulaires, à la perméabilité membranaire, à la libération d’hormones et à la transmission de l’influx nerveux.
Les symptômes d’une carence en calcium : peau sèche et squameuse, des ongles cassants et des cheveux ternes, crampes des muscles du dos et des jambes fréquentes.

La vitamine C
C’est un stimulant immunitaire qui active la formation des anticorps. Son effet anti-oxydant protège contre l’accélération du vieillissement cellulaire et contribue à la cicatrisation des blessures cutanées et des brûlures. Elle a aussi un effet anti-fatigue important.
Les symptômes d’une carence en vitamine C : fatigue, fragilité immunitaire (infections à répétition), irritabilité, fragilité des capillaires (bleus), problèmes de cicatrisation.

La vitamine D
Elle est indispensable à la fixation osseuse des minéraux (notamment le calcium et le magnésium), d’où son impact direct sur la solidité des os. La vitamine D agit aussi au niveau musculaire (pour la contraction) et cérébral (c’est un agent protecteur des neurones). Elle module également l’activité du système immunitaire, le stimulant en cas d’infection et l’apaisant en cas de réaction auto-immune.
Les symptômes d’une carence en vitamine D : troubles osseux (notamment l’ostéoporose), faiblesse musculaire, fragilité immunitaire, sensibilité au stress, déprime.

Les carences sont, paradoxalement en apparence, une des causes de l’obésité. En effet, si notre alimentation apporte des macronutriments mais pas assez de micronutriments (comme c’est le cas avec la nourriture transformée) alors dès que le repas est digéré, quand bien même il était très calorique, la faim revient très vite. Une faim non pas de calories mais de vitamines et minéraux essentiels. Et si en réponse à cette faim on donne à nouveau une nourriture carencée en micronutriments biodisponibles, alors on entre dans un cercle vicieux qui peut conduire à la prise de poids.

Pourquoi sommes-nous carencés ?

Les raisons sont multiples et interdépendantes :

  • Consommation insuffisante de fruits et légumes crus qui sont la meilleure source de vitamines et de minéraux.
  • Fruits et légumes pauvres en micronutriments en raison d’une culture sur sol dévitalisé ou hors-sol (hydroponie).
  • Manque d’exposition solaire pour produire de la vitamine D, ce qui a pour effet collatéral de déséquilibrer l’absorption des autres micronutriments.
  • Proportion trop importante de nourritures cuites dans l’alimentation. La chaleur (au-delà de 42°) détruit les enzymes naturellement présentes dans les aliments bruts dont le rôle est de permettre l’assimilation des minéraux et vitamines.
  • Augmentation des niveaux de stress et des niveaux de pollution (pesticides, nanoparticules, ondes, etc) qui font augmenter le taux de radicaux libres. Cela entraine une consommation exagérée de micronutriments pour se défendre.
  • Consommation trop importante de protéines animales et d’excitants (thé, café, alcool, tabac, etc) qui acidifie le milieu et force l’organisme à utiliser ses réserves minérales pour rétablir l’équilibre acido-basique.
  • Consommation trop importante de sucres et farines raffinés. Ces calories vides de micronutriments épuisent les réserves minérales car l’utilisation de ces sucres requiert des minéraux qui, normalement, sont apportés par l’aliment (comme c’est le cas avec les fruits).
  • Des humeurs, ces 45 L de liquides dans lesquelles baignent les cellules, trop encrassées pour que les micronutriments parviennent aux cellules. C’est pour cette raison que jeûner est parfois le meilleur moyen de régler des carences.
  • Un microbiote intestinal déséquilibré (dysbiose) qui assimile mal les micronutriments apportés et en produit peu (un microbiote intestinal sain produit normalement de la vitamine K, de la B8 et de la B12 et trois acides aminés essentiels : la valine, la leucine et l’isoleucine.).

    « La prolifération de « mauvaises bactéries » ou de certains champignons va favoriser l’absence de certains nutriments que cette flore pathogène va dériver à son avantage, c’est-à-dire consommer pour son développement.» Dr Marc François Paya

Comment combler ses carences ?

S’il vous manque du fer, par exemple, la solution ne consistera pas à vous supplémenter avec des compléments alimentaires contenant du fer. Ceci pour plusieurs raisons. Pour appréhender la complexité du corps humain, il est important de connaitre les points clés suivants :

Principe 1 : On qualifie l’humain d’hétérotrophe, car il a besoin de se nourrir de constituants organiques préexistants. Contrairement aux autotrophes (plantes, algues et certaines bactéries) qui, eux, sont capables de se nourrir de matière minérale et inorganique et de mettre à disposition de celui qui les consomme des éléments transformés devenus biodisponibles. Ce qui veut dire que l’on ne peut pas assimiler, par exemple, les minéraux de l’eau et de la terre, et que toute complémentation réalisée à partir d’éléments non organiques a pour résultat une non-absorption ou une mauvaise absorption. Exemple : On ne se supplémente pas en magnésium en consommant du chlorure de magnésium car ce dernier est sous forme inorganique.

Principe 2 : Il existe une compétition et des interactions entre les différents minéraux. Si bien qu’un excès ou une carence dans la concentration d’un minéral entraine une mauvaise absorption d’autres minéraux. D’où la difficulté de connaitre l’origine d’une carence et d’y remédier de manière symptomatique.

Principe 3 : L’absorption de minéraux, au travers de la consommation d’un autotrophe (cf principe 1), fait qu’il n’y a pas de compétition (cf principe 2) mais une absorption optimale régulée par l’organisme en fonction de ses besoinsAinsi, si vous consommez beaucoup de spiruline et que vous apportez plus de fer à votre organisme qu’il en a besoin, alors celui-ci sera en mesure de ne pas l’absorber pour ne pas créer de déséquilibres entre les différentes proportions de minéraux. Ce qui n’est pas le cas avec des suppléments de synthèse contenant des Ligands (substances artificielles qui forcent les cellules à absorber les minéraux auxquels ils sont liés).

Principe 4 : Les carences minérales inactivent certaines vitamines. De plus, si l’apport minéral est insuffisant alors l’absorption correcte des vitamines ne se fait pas. La réciproque est vraie.

Exemple : « La vitamine D est nécessaire pour pouvoir absorber le calcium, tandis que la vitamine C influence l’absorption de fer. En cas de carence en vitamines C et D l’absorption de calcium et de fer diminue donc de manière significative. Par contre l’excès d’une autre vitamine comme la B3 peut inactiver la vitamine D qui est nécessaire à l’absorption du calcium. Un excès de B3 peut donc entrainer une hypocalcémie même si les niveaux de calcium et de vitamine D apportés sont suffisants. » Pr. Marc Henry

Bien que ces principes dévoilent certains rouages du corps humain, il ne s’agit-là que d’une simplification grossière de la réalité puisque certaines vitamines, comme la vitamine A, existent sous plus de 200 formes différentes. En outre, toutes ces formes n’ont ni le même rôle ni la même efficacité. Par exemple, la vitamine D surchargée que le corps produit lui-même est environ 1000 fois plus active que la vitamine D non surchargée. Enfin, sur les milliers de réactions biochimiques connues qui peuvent faire forte impression sur le néophyte, il s’agit de ne pas perdre de vue que bien d’autres restent encore à découvrir.

Principe 5 : Il convient que les liquides dans lesquels baignent nos cellules soient suffisamment propres afin que les micronutriments puissent être utilisés par les cellules. 

Autre principe :

Il existe aussi des mécanismes peu étudiés appelés les transmutations biologiques (voir les travaux du scientifique Louis Kervran) qui permettraient aux plantes et aux animaux de transformer un élément (comme le magnésium) en un autre (le calcium). Ce qui ajoute un niveau de complexité supplémentaire aux mécanismes de régulations des minéraux.

Conclusion

Comme on vient de le constater, l’origine des carences est trop complexe et multiple pour être appréhendée intellectuellement car elle est liée à de nombreux facteurs interdépendants. C’est pourquoi, répondre à un déficit en un minéral ou vitamine, quel qu’il soit, par la consommation de compléments alimentaires de synthèse contenant cet élément en quantité revient à jouer à l’apprenti sorcier. Car cela peut engendrer des désordres importants sans régler le problème de fond si celui-ci est lié, par exemple, à une mauvaise assimilation.

C’est pourquoi il est vital que toute reminéralisation et complémentation en vitamines soient réalisées avec des autotrophes offrant un large spectre de minéraux et de vitamines afin que le corps puisse choisir ce dont il a vraiment besoin et laisser de côté ce qui est en quantité suffisante ou en excès, sans créer d’inhibitions ou de compétions entre les minéraux et les vitamines. Certaines complémentations contenant des associations judicieuses de micronutriments peuvent être intéressantes sur du court terme en cas de carences importantes.

Le corps nous donne envie de manger les aliments vivants dont on a besoin. Il suffit donc de se laisser guider par son plaisir gustatif tout en jouant avec la diversité des fruits et légumes crus.

En cas de carence, on se dirigera en parallèle vers une consommation quotidienne d’aliments fortement reminéralisants et contenant une large palette de minéraux comme les jus de légumes et l’eau de mer, ou tout autre aliment riche en micronutriments comme la spiruline, la chlorelle, les plantes sauvages, l’herbe d’orge et de blé, etc. Les plantes sauvages comestibles, par leur richesse inégalée (en comparaison avec les fruits et légumes cultivés) en micronutriments, par leur abondance et leur gratuité, recèlent, comme pour l’eau de mer, une ressource d’une grande valeur pour l’humanité. En parallèle de la consommation de ces « super-aliments », il sera bien évidemment important de remédier aux causes générales des carences mentionnées précédemment, notamment la purification des humeurs.

Ainsi la grande intelligence du vivant pourra opérer et combler progressivement toutes les carences. 

Pour en savoir plus sur les carences : 

– Lire « Médicaments et carences » du Dr Marc François PAYA

– Ecouter https://youtu.be/-RhfAFA2hU4?si=TKpK-Sn8wxsjiVnY

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Aller plus loin avec un accompagnement hygiéniste :

Florian propose des accompagnements individuels en distanciel pour partager les clés d’une bonne hygiène de vie. Celles qui permettent de se reconnecter à son ressenti pour mieux répondre aux besoins de son corps physique, tout en l’équilibrant avec les autres corps (mental, émotionnel et énergétique).
Cette approche multidimensionnelle de l’être a pour objectif d’harmoniser les différents corps afin d’optimiser sa santé et son épanouissement.

Merci

Le formulaire a bien été envoyé