Quid de la fréquence des repas ?

« Je ne vois qu’un moyen de savoir jusqu’où l’on peut aller : c’est de se mettre en route et de marcher. » Henri Bergson, « La conscience de la vie » (1911)

« Un quart de ce que l’on mange nourrit notre corps, le reste nourrit le médecin .» Inscription gravée sur une pyramide égyptienne, 3800 av J.-C.

«Pour atteindre à la Vérité, il faut, une fois dans sa vie, se défaire de toutes les opinions que l’on a reçues, et reconstruire à nouveau, dès le fondement, tout le système de ses connaissances ». René Descartes

«  Tant qu’il y aura des hommes qui n’obéiront pas à leur raison seule, qui recevront leurs opinions d’une opinion étrangère, en vain toutes les chaînes auraient été brisées. » Le marquis de Condorcet

Sauter un seul repas est en général inconfortable, et pour cause, le rituel des trois repas à heure fixe cache une dépendance. Étudions de plus près l’origine de cette addiction alimentaire ignorée du commun des mortels. Portons notre regard vers l’intérieur, vers notre intimité, lorsque notre corps nous dit « j’ai faim ».

Les céréales ont été introduites, avec les produits laitiers, au début du Néolithique, il y a 10 000 ans environ.
C’est à cette période que l’on observe l’apparition fréquente de caries dentaires alors qu’elles étaient quasi inexistantes chez les chasseurs-cueilleurs.
En outre, l’espérance de vie à chuté chez ces pionniers de l’agriculture dont la taille moyenne est passée de 1m73 (au Paléolithique) à 1m63 (au Néolithique), signes que les conditions de vie étaient moins favorables sous l’ère agricole.
Il a fallu attendre les années 1970 pour que l’homme retrouve sa stature initiale et ne la dépasse de 3 cm à l’heure actuelle, indéniablement grâce à l’amélioration des conditions de vie, au développement de la médecine et de l’agronomie, sans que l’on puisse pour autant ignorer l’effet collatéral des hormones de croissance données aux animaux d’élevage.

Si les céréales sont une manne pour affranchir l’humanité de ses besoins glucidiques, le revers de la médaille, c’est que l’amidon (une chaîne de glucose) des céréales raffinées (le fameux pain blanc) et à plus forte raison le sucre industriel (la consommation moyenne de sucre industriel par jour et par habitant en France est actuellement de 100 grammes, au XIXème siècle, elle était de seulement de 5 grammes), sans oublier les jus de fruits (il y a un parallélisme entre la consommation de fructose ajouté ou de jus de fruits et la fréquence de l’obésité), font grimper trop rapidement le taux de sucre dans le sang. A la différence des fruits et légumes dont la présence de fibres et d’eau change la donne en ralentissant l’absorption qui se fait en douceur.

Dans le langage courant, le terme « sucre » peut se rapporter à un ose quelconque. Sur un étiquetage nutritionnel, le terme « sucres » désigne tous les glucides ayant un pouvoir sucrant, essentiellement le fructose, saccharose, glucose, maltose et lactose. Le sucre blanc (ou saccharose) contient 50% de glucose et 50% de fructose, les fruits contiennent majoritairement du fructose. Le fructose qui a un pouvoir sucrant supérieur au saccharose, de 20 à 40 %, ne provoque pas d’hyperglycémie soudaine chez les sédentaires le consommant via les fruits.

Or l’augmentation rapide du taux de sucre dans le sang provoque une hyperglycémie, qui, si elle est répétée quotidiennement, est particulièrement néfaste pour les tissus corporels. C’est pourquoi notre pancréas réagit par une forte et urgente production d’insuline, souvent en trop grande quantité, qui va stocker ces sucres excédentaires sous forme de graisses, les triglycérides, au détriment de la bonne santé du foie.

Cette production élevée d’insuline, en réponse à la consommation d’aliments libérant trop vite du sucre, peut, à long terme, fatiguer le pancréas et, à court terme, elle provoque une hypoglycémie qui a lieu environ 4h après la prise alimentaire. Celle-ci coïncide avec une précision d’horloger à l’heure du repas ou de la collation suivante. 

Voilà le premier des trois rouages qui incite à manger à de multiples reprises au cours de la journée : l’hypoglycémie due à une alimentation contenant des céréales raffinées et du sucre industriel.

À cela, s’ajoute le processus d’auto nettoyage de l’organisme qui s’enclenche dès que la digestion est finie, un processus qui ne peut guère fonctionner que la nuit lorsque l’on mange trois fois par jour.

Lire à ce sujet « Et si on s’arrêtait un peu de manger…de temps en temps » de Bernard Clavière pour de plus amples informations sur les mécanismes du jeûne et ses effets sur le corps humain.

Ce nettoyage a des effets secondaires indésirables, plus particulièrement chez les individus qui n’ont jamais jeûné, et ce, d’autant plus que l’organisme est intoxiqué par de mauvaises habitudes alimentaires.

Esprit confus, manque d’entrain, anxiété, mauvaise humeur, vue trouble, langue chargée, acné, mauvais haleine, besoin de se moucher, visage tuméfié, raideurs, vertiges, fatigue générale, etc, sont des symptômes familiers à des milliards d’êtres humains au réveil, ceux-là même qui se croient favorisés par le progrès.

Le petit-déjeuner, en stoppant provisoirement ce nettoyage aux effets indésirables, apparaît alors comme le sauveur.
C’est pourquoi, contrairement à ce que prétend la sagesse populaire, le petit-déjeuner serait plutôt le repas le plus nocif de la journée puisqu’il interrompt un processus de nettoyage salutaire qu’il convient de laisser fonctionner un peu chaque jour.

Pour quelle raison étrange, après une nuit de sommeil, aurions-nous besoin de stimulants pour démarrer une journée ? En outre, on observe qu’un corps nourrit sainement n’a pas faim le matin.

D’ailleurs, tout le règne animal dort ou se repose après avoir mangé, il est contre nature et même contre-productif de partir travailler le ventre plein, les sportifs le savent bien.

La science a largement démontré que la réduction calorique accélère la neurogénèse. On croit généralement que des adultes ne fabriquent plus de neurones, mais c’est faux. Et ce processus est accéléré quand vous jeûnez. Davantage de neurones sont fabriqués dans l’hippocampe. Cela à même donné l’idée à une start-up californienne de faire jeûner ses employés pendant 36h pour booster la productivité. Si les fins sont discutables, la méthode elle a prouvé encore une fois son efficacité.

Le dernier mécanisme qui nous conditionne opère dans le domaine psychologique.
Lors du stade fœtale, le placenta qui nous a nourri était riche en glucides, tout comme le lait maternel (ou de substitution).
C’est pourquoi nous avons, au-delà de nos besoins physiologiques, une grande appétence pour le sucré, surtout en période de stress.
En stimulant la production d’hormones et de neurotransmetteurs, il nous rassure et nous ramène inconsciemment à une époque fusionnelle avec notre mère ou à des moments heureux de notre enfance, comme peut le faire une odeur.

Ensuite, il y a l’éducation, ou plutôt le dressage : repas à heure fixe et obligation de finir son assiette, un système qui heureusement est en train de vivre ses derniers jours.
Ce conditionnement opéré depuis la tendre enfance laisse des traces presque indélébiles dans notre disque dur mental si bien que changer ses habitudes alimentaires demande une volonté conséquente.

Mais toutes mes lectures et expériences personnelles m’avaient convaincu que manger trois fois par jour tous les jours était une aliénation symptomatique d’un corps mal nourri (en dépit de l’abondance) qui tôt ou tard finirait par « tomber malade ».

Suite à ces considérations, j’ai ainsi pris l’habitude de supprimer le petit-déjeuner pour ne faire que deux repas par jour en fonction de mon emploi du temps, ce que l’on appelle le jeûne intermittent.

3 réponses

  1. Oui Florian
    Oui oui sur toute la ligne
    Mais comment alors rester en relation reliance avec nos proches ? Comment ne pas tomber ou déchoir dans q chose qui s apparenterait à une nouvelle croyance et une attitude de supériorité de celui qui est au dessus de ces contingences ?
    Sommes nous d accord de dire que nous nous nourrissons aussi et avant tout de contacts , de paroles, d échanges ?

  2. Mais comment alors rester en relation reliance avec nos proches ?
    Faites-leur de la crusine et apprenez aussi à être avec eux (pour parler, partager une activité commune ou leur filer un coup de main) sans nécessairement manger, ça demande un temps d’adaptation et puis ça devient naturel !
    Comment ne pas tomber ou déchoir dans q chose qui s apparenterait à une nouvelle croyance et une attitude de supériorité de celui qui est au dessus de ces contingences ?
    Avec un peu de provoc’ j’ai envie de dire que l’on se moque de tomber ou non dans une autre croyance du moment qu’elle nous rend heureux et qu’elle est respectueuse de la vie qui nous entoure. En ce qui concerne un éventuel sentiment de supériorité, il serait vraiment malvenu dans la mesure où un changement d’alimentation constitue seulement un travail de base sur soi alors qu’il y a tant d’autres plans à travailler. Au lieu de se sentir supérieur, je crois qu’il est plus juste de se sentir chanceux de ne pas s’accabler inutilement avec une alimentation inappropriée…
    Sommes nous d accord de dire que nous nous nourrissons aussi et avant tout de contacts , de paroles, d échanges ?
    Bien sûr, mais ces contacts ne nous nourrissent que s’ils sont sources d’un enrichissement mutuel. Vivre en accord avec ses convictions et dans le respect de la vie, quelque soit les changements à court terme que cela peut provoquer, vous entrainera toujours vers une ouverture sur les autres.

  3. Bonjour Florent,

    Vraiment très intéressant tous ces articles que tu as écrits. Je suis heureuse que Dieu ait mis quelqu’un comme toi sur mon chemin, tu es d’une grande aide pour moi. Tu possèdes une grande sagesse. Un grand merci pour tout. Je te souhaite une longue vie avec Florence et tes deux enfants. Paix Amour Lumière. Que Dieu te bénisse et ta famille et tous les êtres sur Terre. Que Dieu bénisse la planète Terre et tout ceux qui y vivent, humains et non humains. Je vais m’efforcer de suivre ton exemple, mais la discipline pour moi c’est très difficile, je manque d’une soif de vivre, je manque d’un but, je sais que je veux aider l’humanité mais je dois commencer par moi-même pour commencer. J’ai 69 ans, bientôt 70 ans le 7 décembre 2021 et je cherche encore ce que je ferai jusqu’à ma mort. Je suis une solitaire, je l’ai toujours été. Je suis comme toi, un être à part. Je mange presque complètement des fruits et légumes crus, vivants depuis octobre 2013, j’avais à ce moment-là un surplus de poids de 100 libres, je pesais 258 livres et j’ai descendu jusqu’à 160 livres en mangeant seulement des fruits et légumes vivants et crus. Mais en janvier 2015 j’ai commencé tranquillement à reprendre du poids en mangeant de temps en temps de la salade de patates, puis ça a été des pizzas végétariennes. Je mange beaucoup pour compenser le manque de relations dans ma vie. Le cuit c’est vraiment de la drogue. Puis aujourd’hui je suis revenue à 258 livres. Depuis j’ai fait plusieurs jeûnes entre 1 à 3 jours dont deux purges en 2020 2021. J’écoute les vidéos de Irène Grosjean que j’adore, c’est mon rêve d’être comme elle à 91 ans (4 août 2021), c’est à dire être aussi en forme qu’elle et d’avoir comme mission d’aider l’humanité. Pour moi, prendre 6 cuillers à table d’huile de ricin, c’est pas très bon, mais je l’ai fait fait deux fois cette année. Mais avec la fausse pandémie, je travaille chez moi (télétravail) et je sors rarement dehors. J’ai dû prendre un 30 livres depuis le 18 mars 2020, que j’ai perdues, que j’ai reprises. Je joue au yoyo tout le temps comme ça. Je n’ai pas le choix, sinon, je pèserai sûrement 350 livres. Mais, en lisant ce que tu as fait, cela va me motiver à me prendre en main et à arrêter de jouer avec ma santé. Tu me prouves que la vie vaut la peine d’être vécu et à partir d’aujourd’hui, je vais faire une purge par semaine. Juste à y penser le coeur me lève. L’huile ricin ne goûte pas grand chose, c’est l’effet qu’elle fait quand je l’ai dans l’estomac. Je vais essayer tout en pensant que si tu as pu passer 2 semaines sans manger et à marcher tout en jeûnant, ce qui est tout un exploit, je devrais être capable de me faire une purge par semaine et de jeûner chez moi jusqu’à temps que je perde mon 100 livres de trop. Cela m’obligera à être minimum 2 jours au jeûne et je vais essayer 3 jours, je l’ai fait il y a deux semaines, j’ai besoin de me motiver pour le faire à toutes les semaines. Merci pour ton courage, ta grande motivation, je vais suivre ton exemple. Je suis de Montréal (Québec).

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