Généralité sur les purges
Il y a une conviction qui rassemble tous les hygiénistes et les naturopathes, c’est celle qui fait le lien entre les maladies et la toxémie du corps humain. Selon ce principe, si on améliore la qualité du terrain chez une personne, c’est-à-dire si on diminue la toxémie, alors les maladies vont naturellement cesser leur progression et les symptômes diminuer voire disparaître.
C’est relativement mécanique et simple à comprendre mais cela s’oppose à la vision pasteurienne de la médecine qui considère qu’il y a des bons et des mauvais microbes responsables de nos troubles de la santé. Cela s’oppose aussi à la vision allopathique de la médecine qui considère les maladies comme des défaillances, des dysfonctionnements du corps humain. Là où la vision hygiéniste voit les maladies, selon leur nature, comme des crises d’élimination des toxines ou bien comme une adaptation merveilleuse du corps humain pour continuer de fonctionner avec une certaine charge toxémique afin qu’elle fasse le moins de dégâts possible dans l’organisme.
Selon ce point de vue, tous les symptômes contre lesquels on peste seraient orchestrés sciemment par la grande intelligence du corps, celle que l’on peut voir à l’œuvre, par exemple, quand un spermatozoïde rencontre un ovule pour donner vie à un nouvel être.
Si l’on regarde la santé sous cet angle, il apparaît crucial de réduire la toxémie. Or, l’outil le plus puissant pour faire sortir les toxines, avant même le jeûne puisque de toute façon il faut jeûner quand on en prend, ce sont les purges. Sous ces conditions, on pourrait croire que la catharizothérapie (la thérapie par les purges) fait l’unanimité dans le microcosme des médecines naturelles mais il n’en est rien, c’est même plutôt un sujet de division.
A mon sens, les avis sont partagés sur le sujet pour plusieurs raisons :
- Il est nécessaire d’avoir une vitalité suffisante et d’avoir les émonctoires suffisamment ouverts pour les utiliser, sans quoi leur utilisation s’avère éprouvante, parfois même contre-indiquée.
- Il est le plus souvent nécessaire d’en faire un usage fréquent et régulier sur plusieurs années pour qu’elle change en profondeur le terrain.
- Il ne fait sens de les utiliser que si l’on est motivé pour changer en profondeur et durablement sa façon de s’alimenter pour se diriger vers une alimentation essentiellement végétale et crue. Sinon purger ne sert qu’à faire sortir les poisons que l’on ingurgite au quotidien, ce qui ne permet pas de changer le terrain en profondeur. Il est donc important de se situer dans une dynamique où il y a significativement plus de toxines qui sortent que de toxines qui entrent dans l’organisme.
- Elles ne règlent pas tous les problèmes de santé car notre stock de toxines est trop important pour être vidé complètement. Les purges ne peuvent donc que servir à évacuer le trop plein en circulation (via la lymphe).
- Les troubles émotionnels et le stress sont capables eux aussi d’engendrer une production ou une accumulation de toxines, et donc de provoquer des maladies.
- Notre état de santé dépend aussi de notre état d’être, de notre équilibre émotionnel, de la joie que nous avons à vivre et de l’amour que nous déployons autour de nous.
Même en considérant ces divergences d’opinions et en prenant en compte l’importance de l’aspect émotionnel chez l’humain, il est important d’observer les faits suivants pour se faire son propre avis sur la question :
- Certains mammifères (canidés, félins, ours, primates, etc) eux aussi se purgent quand bien même leur nourriture et existence est 100% physiologique.
- Les purges étaient et sont parfois encore utilisées par les médecines traditionnelles chinoises, ayurvédiques et hippocratiques, pour ne citer qu’elles.
- Ailleurs sur la planète, d’autres peuples, à travers des traditions chamaniques séculaires, utilisent aussi la catharozothérapie, c’est ce que l’on va voir dans cet article.
Vertues présumées des purges
Mon expérience personnelle m’a incité à voir les purges comme des outils très puissants pour améliorer ma santé physique et mentale, et me défaire de mes addictions aux aliments cuits, industriels et d’origine animale. Un témoignage que je détaille dans cet article sur les purges. Même si je suis favorable à cette forme de thérapie, ce n’est pas pour autant que j’en ignore les limites, un sujet que j’aborde dans cet autre article sur les limites de l’hygiénisme. A mon sens, pour les utiliser en bonne intelligence, il est nécessaire d’attendre une période allant de plusieurs mois à plusieurs années pendant laquelle on va progressivement améliorer son hygiène de vie jusqu’à atteindre un palier que l’on n’arrive pas à dépasser. C’est à ce moment précis qu’elles prodigueront leurs plus grands bienfaits.
Même si cet outil n’est pas une panacée, je crois qu’il est le plus efficace qui soit pour faire sortir des toxines tout en faisant en parallèle un puissant travail de nettoyage émotionnel. Schématiquement, on observe clairement que certaines colères enfouies sortent avec les acides et il en est de même avec les peurs qui sortent avec les colles. Tout se passe comme si les mémoires énergétiques de certains événements traumatiques de nos existences (ou même transgénérationnelles) sont engrammées dans les cristaux d’acide et les colles et que ces mémoires se libèrent au moment où elles sortent du corps.
D’ailleurs, une purge ne devrait jamais être prise sans avoir au préalable posé une intention (cf cet article sur « Comment poser des intentions ? ») afin d’en orienter les bienfaits en fonction de nos besoins physiques ou émotionnels du moment, tout en gardant à l’esprit le caractère solennel de cette pratique.
En outre, les purges boostent le système immunitaire et ouvrent les émonctoires, ce qui participe à l’autonomie du corps pour, à terme, qu’il soit le plus possible à même de faire ses nettoyages de son propre chef.
Mon expérience au Pérou
Motivé pour approfondir mes expérimentations en matière de catharozothérapie, je suis parti au Pérou en mai 2021 pour me former en tant que praticien (chez Kambo Naturista) de l’une des purges les plus puissantes qui soient : le Kambo. Un voyage de trois semaines au bord de l’Amazone au cours duquel j’ai suivi une diète de 8 jours agréméntée de multiples purges. De quoi relativiser le caractère “violent” que l’on attribue souvent au ricin qui, à côté, fait figure de petit joueur… Comme le disait Deyan mon formateur chez Kambo Naturista : “Avec le Kambo soit ça se passe mal, soit ça se passe très mal !…” Je confirme !…
Voici ce que j’en ai retenu :
La purge au Kambo
Le Kambo est une substance naturelle extraite de la sécrétion cutanée d’une grenouille amazonienne appelée Bi-Phylomedusa Bicolore, aussi appelée la “géante grenouille – singe forestière”. Elle est appelée ainsi en raison de sa taille et de son inclination à grimper aux arbres. Grâce à la toxicité élevée du poison qu’elle exsude par la peau quand elle est stressée, elle n’a pas à se soucier des prédateurs ni des infections (on verra pourquoi par la suite dans le section « Ce que dit la science »).
A noter que cette grenouille produit un poison et non un venin. Un venin a besoin d’une plaie (via un dard ou des crocs) pour rendre malade alors qu’un poison non, il est actif par simple contact ou ingestion.
Il est bien évidemment déconseillé d’ingérer cette substance. Cependant, en appliquant à peine quelques gouttes de ce poison sur la peau après avoir écorché une partie de l’épiderme, cela provoque un effet purgatif très profond qui dure 30 minutes environ et qui provoque transpiration, vomissements, larmes et potentiellement diarrhée. Cette purge qui vient principalement solliciter le foie laisse place à une grande sensation de légèreté, de joie et de lucidité.
L’idée d’utiliser un poison ou un venin pour soigner n’est pas nouvelle (cf cet article) car les substances que l’on qualifie de toxiques ou de poison indiquent simplement qu’elles contiennent des molécules fortement actives même en très petites quantités. Que ce soit ceux d’une abeille, d’un serpent, d’une grenouille ou même d’un mollusque, les poisons et venins ont des vertus intéressantes pour la santé s’ils sont bien utilisés. Ce qui illustre bien, comme le disait Paracelse (le père de la toxicologie), que c’est toujours la dose qui fait le poison. Même de l’eau, si vous buvez plusieurs litres en l’espace d’un quart d’heure, peut provoquer la mort (par hyponatrémie).
L’usage traditionnel du Kambo
Quelques tribus seulement, au Pérou et au Brésil, utilisent cette “médecine” de manière traditionnelle depuis plusieurs siècles. Ces peuples utilisaient (avant qu’ils adoptent des moeurs occidentales) le Kambo pour deux raisons principales :
- Rendre les chasseurs plus forts. Pour bien se préparer physiquement et mentalement, ils purgeaient au Kambo la veille d’une expédition de chasse.
- En cas de maladie, ils avaient recours au Kambo (quelque soit l’âge et le sexe) pour nettoyer le corps de ses toxines physiques et énergétiques. Plusieurs sessions pouvaient avoir lieu jusqu’à ce que la santé chasse la maladie tout comme la lumière chasse l’obscurité.
Même s’il existe des variantes dans les protocoles selon les traditions, le Kambo était globalement utilisé pour avoir plus d’énergie, être en meilleure santé, et lutter contre la dépression et les problèmes d’infertilité.
La légende du Kambo
Mais comment en vient-on un jour à concevoir l’idée d’aller utiliser les sécrétions produites par une grenouille forestière géante pour se l’appliquer sur une peau préalablement écorchée ?!
D’après les indiens de Kaxinawá, une grande partie de la tribu est tombée un jour gravement malade. Leur chaman Kampu avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour essayer de les guérir. Il essaya toutes ces herbes médicinales, consulta ces ancêtres et procéda à des rituels, mais rien n’arrivait à guérir les membres de la tribu.
Kampu s’enfonça dans la jungle sous l’influence de plantes psychoactives et invoqua le Grand Esprit. Il lui montra comment suspendre la grenouille géante et comment récolter le liquide blanc toxique de sa peau. Le Grand Esprit lui montra ensuite comment appliquer le poison sur des brûlures de la peau. Après cette révélation, Kampu se précipita vers sa tribu pour traiter les membres malades comme lui avait enseigné le Grand Esprit. Le rituel du kambo parvint à guérir ses frères et sœurs.
D’après les Indiens, l’esprit de Kampu a été transmis à la grenouille géante après sa disparition, où il vit encore pour servir les Indiens d’Amazonie avec ses dons de guérison. Les différentes tribus ont des noms différents pour Kampu, comme Sapo, Kambu ou Vacina da Floresta. Les rituels dispensés au cours des cérémonies varient pour chaque tribu, bien que dans la majeure partie des cas, la couche supérieure de la peau soit brûlée et retirée et que le kambo soit appliqué sur cette blessure.
Le rituel du Kambo
Au préalable, il convient d’être à jeun depuis au moins 6h et de ne pas avoir consommé de drogues, médicaments ou d’excitants la veille et le jour même.
Quelques secondes après l’application du Kambo, le corps devient rouge et on ressent une vive sensation de chaleur due à la vasodilatation. Le sang monte à la tête, le visage peut gonfler et parfois la déglutition devient difficile. Le rythme cardiaque et la température du corps augmentent. Les participants commencent alors à transpirer et peuvent aussi avoir des frissons.
Vient ensuite une deuxième phase caractérisée par une pâleur générale, une froideur de la peau, une transpiration importante, un rythme cardiaque diminué et une sensation de faiblesse marquée. Le plus souvent une forte nausée intervient dans cette phase et pousse le participant à vomir jusqu’à ce que leur estomac soit vide. De la diarrhée ou des évacuations liquides sont possibles, surtout dans les cas où il n’y a pas eu de vomissements. Que soient pour les vomissements ou pour la diarrhée, ils se produisent en raison de l’effet de contraction sur les tissus musculaires lisses qui enveloppent les différents organes du corps humain et qui exsudent les liquides contenus à l’intérieur, parmi lesquelles la bile contenue dans la vésicule biliaire.
Vient ensuite la troisième et dernière phase qui se manifeste quand les symptômes susmentionnés commencent à disparaître progressivement. De la somnolence et de la fatigue peuvent survenir et généralement le participant est invité à se reposer pendant une période de 30 à 60 minutes.
Durant la session de Kambo, la plupart des chamans chantent ou jouent d’un instrument. Certains rituels de purification spirituelle peuvent également être impliqués, chaque chaman a ses propres rituels.
La première expérience du Kambo peut être très effrayante. Se renseigner sur cette pratique est une chose, mais l’expérimenter est vraiment intense. Ceci-dit, tout dépend de notre rapport au vomissement. Personnellement, j’en gardais un souvenir très négatif : celui de mon enfance des suites d’une otite particulièrement douloureuse et, plus tard, d’une période de ma vie où je buvais beaucoup d’alcool… Pour ces raisons, mon corps entrait en résistance avec l’action purgative du Kambo et c’était très pénible à endurer. Il m’a fallu une dizaine de sessions avant de complètement me réconcilier avec le vomissement et qu’il devienne aussi naturel que le fait d’aller aux toilettes !
Si les effets ne sont jusqu’ici pas très attirants, on se sent néanmoins complètement revitalisé et merveilleusement bien dans sa tête et dans son corps à la suite d’une session de Kambo. Cette sensation très agréable dure en général plusieurs heures. Le jour suivant, on se sent plus vibrant et les pensées sont plus claires que jamais. Certaines gênes physiques seront réduites voire complètement dissipées. Les chamans pensent que la répétition du rituel du Kambo sur plusieurs jours d’affilée peut même soigner des maux importants.
Comment récolter la Kambo ?
Avant de me décider à partir au Pérou pour découvrir cette médecine ancestrale et me former comme praticien, il était indispensable à mes yeux que la grenouille ne soit pas blessée lorsque l’on récupère ses sécrétions. Lors de mon voyage là-bas, j’ai eu l’opportunité d’aller attraper ces fameuses grenouilles géantes avec les Matsés (le nom de la tribu indigène où je me trouvais). Voici comment on s’y prend :
On trouve en général ces grenouilles près des étendues d’eau d’Amazonie où elles chantent nuitamment. Les indiens imitent le cri (un “Kwah” grave et sec) de la grenouille pour la repérer car elle se trahit en répondant ingénument à cet appel (s’il est bien fait…). Les attraper est assez facile étant donné que ces grenouilles géantes n’ont pas de prédateurs naturels et, de ce fait, elles se déplacent très lentement. Une fois qu’on a repéré un lieu où elles se trouvent, il suffit de grimper dans les arbres pour les attraper là où elles se sont perchées.
Elles sont ensuite délicatement attachées et étirées par les quatre pattes au moyen de cordes et de pieux plantés dans le sol, de manière à ce que leur corps prenne la forme d’un X. La substance empoisonnée de sa peau est ensuite récoltée par friction sur la peau et déposée sur des petites languettes en bois où la substance est laissée à sécher près d’un feu. Quand les Matsés ont récolté assez de sécrétions en prenant soin de ne pas la blesser, ils libèrent la grenouille dans la nature.
Bienfaits et contre-indications au Kambo
L’expérience montre que le Kambo apporte les bienfaits suivants :
- réduction des douleurs chroniques
- amélioration de l’humeur
- renforcement du système immunitaire
- amélioration de la digestion
- diminution des états de stress et d’anxiété
- augmentation de l’énergie du corps et de l’endurance physique
- bien être intérieur
- capacités cognitives améliorées
- plus de clarté mentale
En outre, il est reconnu comme étant un puissant antidépresseur et il aide à se défaire de certaines addictions et phobies. (cf cet article)
En revanche, il est contre-indiqué dans les cas suivants :
- maladies cardiovasculaires, hyper et hypo tension
- antécédent d’anévrisme
- antécédent d’hémorragie cérébrale
- thrombose
- maladie d’Addison
- lithiase rénale
- épilepsie
- problèmes graves au foie (hépatite, alcoolisme), les gros calculs biliaires
- varices abcès ou tumeur à l’oesophage, reflux gastro-oesophagien
- pancréatite
- traitement immunodsupresseur ou chimiothérapie
- prise de médicament quotidienne
- maladies mentales graves
- femmes enceintes
- allergie à l’une des substances contenues dans le kambo
De mon point de vue, le bénéfice le plus important qu’offre le Kambo est de booster le système immunitaire et, en parallèle, d’offrir au corps un nettoyage complet : vidange biliaire et lymphatique ; évacuation des acides et des colles. Pour ces raisons, c’est la purge la plus polyvalente que je connaisse. Sans parler de ses effets plus subtils, mentaux, émotionnels, mémoriels et énergétiques, qu’il est plus difficile de mesurer mais que l’on ressent néanmoins.
La puissance de ce nettoyage émotionnel, mémoriel, énergétique et le profond sentiment de soulagement que l’on ressent après la purge est probablement en lien avec l’acte de vomir. Comme s’il contenait en lui-même une forte charge symbolique, celle de faire ressortir des choses enfouies, ces choses en nous qui nous écœurent et qui sont à vomir, comme le dit le langage populaire. Par la vomition, le corps peut lâcher ses cuirasses émotionnelles et musculaires, et favoriser ensuite le relâchement profond des tensions.
Par la libération de certaines résistances & blocages, dont l’origine remonte à des stress ou traumas qui se sont cristallisés dans le corps sous forme de maladies, le Kambo agit aussi bien sur la cause des cause que sur les répercussions. Par son action sur le corps physique, la psychée et le corps émotionnel, le Kambo offre une solution holistique aux somatisations.
Comme tout outil puissant, le Kambo est une « médecine » à ne pas prendre à la légère qui doit être encadrée par un professionnel. Des dérives qui entraînent la mort existent c’est pourquoi il est important d’intégrer cette pratique au sein d’une vision holistique de la santé tout en respectant les consignes de sécurité.
Ce que dit la science
La science est portée sur le Kambo depuis les années 1930 quand l’anthropologue Peter Gorman, un Américain intrépide, a médiatisé les rituels au Kambo qu’il a observé et vécu en Amérique du Sud. Depuis les années 80, le Kambo est désormais connu comme thérapie alternative contre la dépression, l’anxiété, les douleurs & infections chroniques, les troubles auto-immunes, la maladie de Lyme, les addictions et autres problèmes de santé physique et mentale.
Vue initialement comme une médecine folklorique par le monde occidental, la science s’y intéresse maintenant de près. L‘université de Paris et de Belfast ont conduit des études à ce sujet et le Kambo s’est même invité dans les laboratoires les plus prestigieux aux USA en vue de créer de nouveaux traitements, notamment contre le cancer. A ce jour, plus de 70 brevets sur des composants isolés et synthétisés à partir du Kambo ont été déposés dans le monde.
Depuis lors, on sait que le Kambo est composé de nombreuses substances différentes, dont chacune a son propre effet sur le corps humain. Il contient un taux élevé de peptides de la famille des bradykinine, phyllokinin, tachykinines, phyllomedusine, caeruleine, sauvagine, tryptophyllines, dermorphines, deltorphines et bombesines (cf cet article) qui agissent en synergie sur le coeur, la rate, le sang et les vaisseaux sanguins, sur le système digestif, hépatique et pancréatique, sur les sécretions salivaires et lacrymales, sur le système nerveux central, sur le système immunitaire et lymphatique. Balèze la grenouille ! Ce n’est sans doute pas pour rien que les batraciens sont des animaux emblématiques des mythes, contes et légendes.
Ce qui intéresse particulièrement le milieu de la recherche médicale c’est que certains de ces peptides sont parmis les plus puissants anti inflammatoires, antibactériens et anti tumoraux connus à ce jour. Certains peptides du Kambo agissent aussi comme décontractant musculaire et peuvent ainsi être utilisés pour les maladies cardiovasculaires.
La science médicale, pâle copie de la nature
D’après la communauté Kambo France, la plupart des recherches ont seulement été faites in vitro sur certains composants du Kambo, sur des bactéries et des cellules cancéreuses. Il n’y a pas eu à ce jour de recherche sur un groupe test placebo concernant les propriétés curatives du Kambo.
L’industrie phamaceutique s’est déjà accaparée des connaissances ancestrales, en particulier celles des peuples vivant dans la jungle, pour concevoir des médicaments (cf cet article) à partir des molécules actives trouvées dans les plantes dont les bienfaits étaient connus de longue date par les indigènes. Seulement, à ce sujet, il est important de savoir deux choses :
1) La loi interdit de breveter le vivant sous sa forme originelle (cf cet article). Par conséquent, les laboratoires pharmaceutiques créent des isomères des molécules actives découvertes dans les plantes (ou les venins ou les poisons) qui sont jugées intéressantes. Ce sont donc des isomères que l’on retrouve dans les médicaments et non pas la molécule originelle que l’on absorbe en prenant directement la plante (le venin ou le poison) sous sa forme naturelle.
2) Les effets thérapeutiques des plantes (d’un venin ou d’un poison) ne s’expliquent pas par l’action d’une seule molécule active isolée mais souvent par la synergie de plusieurs centaines de molécules qui, combinées entre-elles, agissent avec une grande intelligence dans le corps, ce qui restreint les effets secondaires inhérents aux médicaments.
Pour toutes ces raisons, les bienfaits que l’on tire de l’usage traditionnel du Kambo ne se vendra jamais sous forme de médicaments. Ce qui pourrait en ressortir sous forme de pilule ne sera jamais qu’une pâle copie des effets que l’on peut obtenir avec le poison pris selon les règles de l’art.
Le lien entre chamanisme et hygiénisme
Face à l’impasse de la science à chercher toujours plus de molécules actives pour lutter contre les maladies de civilisation et les bactéries résistantes aux antibiotiques, l’approche hygiéniste s’avère fort intéressante pour expliquer les bienfaits du Kambo sans tomber dans les ornières de la pensée pasteurienne (cf cette vidéo sur les travaux de Béchamp) ou dans le mysticisme tribal.
De mon point de vue d’hygiéniste, le Kambo n’est qu’une purge parmi d’autres pour assainir le terrain, même si, grâce à ses fameux peptides qui intéressent les labos, elle s’avère particulièrement efficace pour stimuler le système immunitaire et faire sortir bon nombre de toxines, avec une action spécifique marquée pour nettoyer la sphère mentale, émotionnelle et énergétique.
Dernièrement, en septembre 2023, j’ai eu l’opportunité de tester une autre purge chamanique : la purge au Tabac.
La purge au Tabac
Elle comporte plusieurs ressemblances avec le Kambo, à savoir que c’est une purge vomitive qui a une forte incidence sur les libérations mentales, émotionnelles, mémorielles et énergétiques, et qu’elle aide à sortir des dépressions et des addictions (y compris envers la cigarette !) en tout genre. Certains thérapeutes l’utilisent même en complément des psychothérapies et autres analyses (cf cet article).
Le rituel de la purge au Tabac se déroule sur une journée complète de jeûne avec des restrictions alimentaires et l’abstinence sexuelle plusieurs jours avant et après la purge. Sa réalisation est beaucoup plus simple que celle du Kambo puisqu’il suffit de boire du jus de Tabac obtenu à partir de feuilles de Mapacho (le nom donné au Tabac Sacré, Nicotiana Rustica) que l’on fait infuser. Ensuite, il est nécessaire de boire plusieurs litres d’eau afin de provoquer des vomissements libérateurs.
Bien que le Tabac soit une plante chimiquement très complexe, il n’existe pas à ma connaissance d’études scientifiques qui traitent des bienfaits physiologiques de cette médecine chamanique. Sans doute est-elle trop impactée par l’image négative qu’elle renvoie dans nos sociétés, en grande partie parce que des adjuvants ont été ajoutés au tabac pour rendre les fumeurs accrocs (cf cet article). En revanche, ce que j’ai pu observer, c’est que la purge au Tabac provoque un nettoyage du foie (via la vidange de la bile au moment de la vomition) et, potentiellement, une diarrhée. Dans mon cas, j’ai eu la bonne surprise d’observer une grande élimination de mucus par voie orale, ce qui laisse à penser que le Ricin n’est pas le seul à avoir cette faculté ! Le Ricin et le Tabac sont d’ailleurs toutes les deux des plantes dites « maîtresses », c’est-à-dire qu’elles enseignent et ne font pas que purger. Ce qui me laisse à penser que l’on gagnerait à s’inspirer du cadre chamanique, empreint de déférence envers les Esprits, avant d’utiliser le Ricin. En effet, cette dernière est trop souvent utilisée négligemment comme une vulgaire substance fort désagréable sans la moindre considération à son égard. Dans ces conditions, il n’est guère étonnant qu’il y ait des incidents avec…
A l’issue de cette première purge au Tabac, j’ai connu un grand bien-être physique et psychologique pendant trois semaines qui m’a donné le déclic pour ne manger que des aliments de manière brute et dissociée (comme en alimentation sensorielle, l’objet de mon prochain article) et à laisser de côté la crusine et le gras sous forme d’huile et d’oléagineux secs. Ce que je considère comme étant l’alimentation idéale ! Affaire à suivre….
Pour aller plus loin à propos du Kambo
Livre
« Sapo in my soul » de Peter Gorman
Les sites internet
https://www.kambotherapie.com/
https://medicinefrogkambo.com
https://kambonaturista.com/
https://www.kambokang.fr/
Les articles
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/0196978185903432
https://ichi.pro/fr/le-kambo-est-il-vraiment-la-prochaine-tendance-bien-etre-150695913271670
https://www.iceers.org/kambo-a-traditional-remedy-2/
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/?term=phyllomedusa
https://www.europe1.fr/societe/roxy-sest-decouverte-grace-a-la-medecine-de-plantes-des-indiens-damazonie-3960921
Sur les réseaux
https://www.facebook.com/profile.php?id=100077169394767
https://www.facebook.com/profile.php?id=100072558361957
https://www.instagram.com/reset_kambo/
Pour aller plus loin sur la purge au Tabac
https://takiwasi.com/fr/usage-purges-tabac-therapeutique.php
https://agritab.fr/blog/la-purge-au-jus-de-tabac-n3#
https://lavapeducoeur.fr/la-nicotine-est-elle-reellement-une-addiction/
https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/02/25/les-conspirateurs-du-tabac_1647738_3224.html