En 2009, deux ans après avoir exercé le métier de prof de maths passionné d’astronomie, je tourne le dos à l’éducation nationale et à la science matérialiste pour m’installer à son compte dans les travaux forestiers. Un métier exigeant physiquement et au plus proche de la nature que je mets à contribution de mon nouveau rêve : traverser le Canada à pied.

Pour me préparer physiquement et mentalement, je compte sur le triathlon et mon travail forestier. En complément, je réalise chaque été pendant 6 ans de multiples expéditions sans moyen motorisé à travers des zones sauvages de l’Europe. Chacun de ces voyages préparatoires est un jalon posé en vue d’accumuler suffisamment d’expérience afin d’être capable, un jour, de traverser le Canada.

A partir de 2012, alors que je mène une vie en pleine air et sans stress à la campagne, que je ne bois pas, ne fume pas, que je cuisine tout maison en mangeant exclusivement bio et local, ma santé se détériore progressivement. Pourtant, plus de la moitié des produits que je consomme provienne de mon potager, verger et poulailler. Je souffre de plus en plus d’allergies aux poils de chat, aux pollens, de rhumes, de myopie, de problèmes de peau et, surtout, d’une sciatique qui me contraint à arrêter complètement le sport. Mon état de santé me permet à peine de poursuivre mon métier et la réalisation de mon rêve canadien devient plus qu’incertain.

En 2014, l’année de mes 30 ans, alors que je descends la Loire en kayak, je reste une semaine sans manger ni avoir faim suite à une forte insolation. Cette expérience bouleverse mes croyances sur l’alimentation et transforme ma vie. En l’espace de 6 mois, je découvre ensuite la méditation, le yoga, les respirations conscientes, l’exposition au froid, le jeûne, l’alimentation vivante et la course pieds nus. Une révélation.