Dans cet article nous allons tâcher de mieux cerner les avantages et les inconvénients du jeûne hygiéniste et du jeûne actif.
Le jeûne hygiéniste est un jeûne qui se pratique dans le plus grand repos physique et mental. On reste le plus clair de la journée alité, sans activité physique autre qu’une petite balade journalière, et sans activité intellectuelle ni distractions. Les écrans sont donc bannis et on se retrouve seul face à soi.
Le jeûne actif, au contraire, se réalise souvent en groupe avec toutes sorte d’activités physiques douces comme la marche et le yoga. Activités auxquelles on peut ajouter des massages, des jeux, des soins, des douches froides, etc.
Les bienfaits du jeûne
Le jeûne est un moyen de guérison universel reconnu depuis des millénaires mais tombé dans l’oubli, tout comme ses bienfaits : nettoyage de lymphe, élimination des toxines, renouvellement cellulaire et autolyse (destruction des cellules vieilles, dysfonctionnelles ou endommagées). Sur un plan émotionnel, ce qui est refoulé remonte en partie à la surface comme les toxines du corps. Sur un plan mental, les conditionnements mentaux ont moins de prise ce qui permet de mieux accéder au Soi. Et sur un plan spirituel, les intuitions sont plus fortes et plus claires, ce qui aide à prendre conscience d’un besoin, de prendre certaines orientations pour l’avenir ou de faire des choix importants.
Pour en savoir plus : lisez cet article sur les bienfaits du jeûne.
Les difficultés à jeûner
Le jeûne est le moyen de guérison le plus efficace et bon marché qui soit, un véritable cadeau de la nature. Alors avec autant de bienfaits, celui-ci devrait être populaire. C’est sans compter sur les difficultés qu’il occasionne.
Pour les comprendre, ayons à l’esprit que nos conditions de vie modernes sont très éloignées des conditions de vie idéales au milieu desquelles nous pourrions nous épanouir et accéder au bien-être physique et psychologique. Actuellement, nos corps sont encrassés et affaiblis par une mauvaise alimentation (qui depuis notre naissance serait idéalement composée essentiellement de fruits et légumes crus). Et notre mental est pollué par des conditionnements, des peurs, des pensées négatives, des scénarios de vie et des croyances limitantes qui ont été propagés par notre famille (à son insu, croyant le plus souvent bien faire), l’école, et la société. Alors, pour la plupart, nous nous retrouvons à l’âge adulte sans savoir comment se nourrir et sans savoir diriger sa vie et gérer ses émotions. Des émotions le plus souvent refoulées dans réflexe de survie et de conformité envers la sphère familiale et sociale.
Ainsi, lors d’un jeûne, le naturel revient au galop et le corps va essayer de se dépolluer sur tous les plans. Au niveau physique, il va faire ressortir, couche après couche, les poisons stockés dans les liquides (sang et lymphe, 45 litres à eux deux) et les cellules. En parallèle, au niveau émotionnel, des traumatismes et des blessures vont essayer de remonter à la surface de la conscience en attendant d’être pleinement vécus puis, finalement, intégrés comme des expériences constructives. Enfin, au niveau mental, les pensées négatives, les peurs et les croyances limitantes vont plomber le moral car ce sont de véritables poisons et, mieux que jamais, ils seront ressentis comme tels. Nous prenons alors mieux conscience de l’importance d’avoir des pensées positives, de respirer en conscience et de méditer pour se reprogrammer (lire l’article « Respirer et méditer »).
En définitive, par notre passé en complet décalage avec nos besoins physiologiques (lire l’article « Définitions de l’hygiénisme ? »), nous revenons tous de très loin, c’est pourquoi le jeûne peut devenir une expérience désagréable et vite décourager les personnes non averties.
Le jeûne dans la nature
Dans la nature les animaux jeûnent de deux manières :
- S’ils sont malades, ils restent immobiles et se reposent jusqu’à la guérison. Ce qui correspond au jeûne hygiéniste.
- S’ils n’ont plus de nourriture, ils se déplacent jusqu’à un meilleur endroit. Ce qui correspond au jeûne actif.
Le contexte actuel
Aux difficultés déjà énoncées plus haut, s’ajoutent deux obstacles qui vont gêner le corps dans les éliminations qu’ils va tenter de faire :
- La digestion des produits laitiers et des féculents cuits a accumulé dans le corps des résidus que les naturopathes appellent des “colles” ou « déchets colloïdaux » (lire cet article pour s’en convaincre). Ce n’est pas une métaphore, la caséine du lait et l’amidon sont véritablement utilisés dans l’industrie pour fabriquer des colles. Ces résidus de digestion d’aliments cuits vont gêner, parfois grandement, le corps dans ses éliminations, ce qui peut rendre le jeûne partiellement inefficace et particulièrement désagréable. Voilà pourquoi il est recommandé par certains naturopathes de réaliser un lavement et de purger avant le jeûne, puis d’avoir une activité physique douce au cours de celui-ci, de recevoir des massages et de réaliser du breathwork.
- Il y a dans le corps des blocages au niveau physique, émotionnel et énergétique qui vont aussi gêner le corps dans ses éliminations. Comme, par exemple, le fait de garder rancune, de s’accrocher à des croyances, à des principes, de ne pas vouloir changer, préférer s’installer dans ses habitudes plutôt que se renouveler peut être à l’origine de la constipation.
Jeûne hygiéniste VS Jeûne actif
Il est fréquent d’entendre dire que le jeûne actif ne sert pas à grand chose et que seul le jeûne hygiéniste permet vraiment au corps de se nettoyer et de se régénérer. L’argument avancé est que le corps a besoin de toute son énergie vitale pendant le jeûne et que si elle est dispersée dans une activité physique alors les éliminations seront atténuées et, par là, le jeûne est moins efficace.
S’arrêter à ces considérations c’est oublié un peu vite le contexte actuel, à savoir que notre corps contient des colles et que de nombreux blocages sur différents plans interdépendants freinent, parfois grandement, les éliminations. Il est important de ne pas perdre de vue que si l’on se sent mal pendant un jeûne c’est que les éliminations se font difficilement où sont bloquées.
On a alors deux manières de voir les choses. Soit l’on considère que le caractère désagréable de l’expérience est gage d’efficacité. Il y a souvent en nous un penchant Judéo-chrétien qui se plaît à associer souffrance et efficacité… Soit on cherche une manière de soulager ces éliminations par les techniques naturopathiques de détox et/ou le jeûne actif.
Le jeûne hygiéniste dans les faits
- Si vous souffrez d’une maladie (qui n’est toutefois pas une contre-indication au jeûne) ou d’un manque de vitalité, le corps a besoin de se reposer et de se régénérer. Le jeûne hygiéniste est tout indiqué. Et avec des techniques naturopathiques de détox (lavement et purges) cela peut, dans certains cas, être plus profitable mais ce n’est pas « hygiéniste » au sens puriste du terme…
- Si vous avez une grande vitalité ou si, au préalable, vous avez fait bénéficier à votre corps de suffisamment de détox, alors le jeûne hygiéniste est une expérience à vivre et donnera probablement des résultats.
- Si vous ne souffrez pas d’une maladie mais que votre corps est encrassé (ce qui est le cas de 99,999 % de la population), alors le jeûne hygiéniste pourrait être une expérience désagréable et décourageante en raison de tous les arguments énoncés précédemment.
L’intérêt de l’activité physique pendant un jeûne :
L’activité physique favorise :
- Une meilleure circulation du sang, des énergies et de la lymphe (dont le rôle est d’évacuer les toxines).
- Le massage des muscles et des organes provoqué par les mouvements du corps. Ce qui entraîne aussi un relâchement des tensions.
- Une plus grande oxygénation du corps qui a une action alcalinisante bénéfique et augmente l’énergie vitale.
- La dégradation par oxydation de substances toxiques pour produire de l’énergie.
- Une consommation calorique plus élevée ce qui implique davantage de graisses et de cellules (autolyse) brûlées. On peut donc légitimement se demander si être actif pendant un jeûne ne permet pas d’accélérer les nettoyages et même d’optimiser le niveau d’énergie. Dans le cadre d’une transition alimentaire (lire l’article « La transition vers l’alimentation vivante ») vers le cru, les sportifs semblent bénéficier de cette accélération du nettoyage.
À cela s’ajoute, pendant un Jeûne & Trek :
- Des purges optionelles
- Plus de temps passé dans la nature, véritable baume alcalinisant et énergisant qui adoucit la détox.
- L’hormèse via des bains froids qui est un stress positif favorisant la détox par la mobilisation des fascias* et la décongestion des organes, en plus d’augmenter l’énergie vitale.
*Les fascias sont une membrane de tissu conjonctif tout comme les tendons et les ligaments. Cette fine membrane fibreuse est translucide, malléable et enveloppe l’ensemble des structures corporelles : les muscles, les os, les artères, les organes. Ils servent de matrice, de support au corps humain. On les retrouve partout dans le corps assurant une certaine continuité entre les différents systèmes. Les fascias sont innervés et vascularisés, et permettent également, grâce aux fibres tubulaires, de laisser passage au liquide lymphatique.
Le jeûne actif dans les faits :
- Il est facile de jeûner pendant un jeûne actif.
- Des crises d’éliminations ont fréquemment lieu après le jeûne, signe que des nettoyages ont eu lieu.
- On ressent un important regain d’énergie et de motivation post jeûne qui dure pendant des semaines.
- D’une fois à l’autre, il est de plus en plus facile de jeûner, signe que le corps est de plus en plus propre et régénéré. Ce qui, dans le fond, est bien le but !
En conclusion
Nous ne pouvons trancher pour savoir lequel des deux jeûnes (actif ou hygiéniste) est le plus efficace. Pour cela, il faudrait mener de véritables expériences scientifiques qui se réaliseront sans doute un jour. En attendant, nous pouvons simplement tester les deux pratiques et se faire sa propre opinion à la lueur des précisions que nous souhaitions apporter sur ce sujet.
2 Responses
Est il encore plus bénéfique de faire la marche afghane pendant un jeune actif?
Bonjour Laurent, personnellement je n’ai pas trouvé de bénéfices à pratiquer la marche afghane. D’une part, le souffle se cale automatiquement sur les pas quand on a l’habitude de marcher. D’autre part, forcer son corps à respirer sur un rythme que la tête lui impose n’est peut-être pas ce qu’il y a de plus judicieux. Et puis compter dans sa tête pendant des heures ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable…