Les purges, la clef de voûte de l’hygiénisme !

Rien que le nom est inquiétant… un nom qui évoque le purgatoire, ce lieu de purification des âmes chez les catholiques. Selon wikipédia :

Ces deux mots ont la même origine étymologique qui vient du latin purgare, « purifier, nettoyer » – verbe qui a aussi donné le mot « purger » et l’expression « purger une peine de prison » ou encore du grec « pur », le feu par homophonie moyen de la purification.

Concrètement, une purge consiste à prendre un produit d’origine végétale ou minérale après avoir jeûné au moins 6 heures, puis d’attendre 12 heures minimum et d’être allé à la selle avant de se ré-alimenter. Cela requiert donc de rester 18h sans manger au minimum. L’effet le plus notable de ces purges est de provoquer une diarrhée qui vide complètement les intestins. Il n’y a rien de nouveau dans leur utilisation puisqu’au moyen-âge, les apothicaires en proposaient plus d’une centaine différentes.

« Les purges aident le corps à nettoyer les émonctoires qui sont en charge de l’élimination normale des acides (reins), des viscosités (foie et colon) et des cellules endommagées. De plus, elles facilitent le nettoyage de la lymphe pendant la crise curative. Les pathogènes indésirables n’auront plus rien à se mettre sous la dent et rentreront bredouilles là d’où ils sont venus… »

Nelly Grosjean & Miguel Barthéléry, La cure zen détox aromatic tome 1

J’ai fait connaissance avec les purges le jour du départ de La Marche Sans Faim l’été 2018. Je me définissais alors comme un hygiéniste « pur et dur », c’est à dire que je considérais qu’en donnant une alimentation adaptée à mon corps (cf l’article « Les origines de l’alimentation vivante ») avec la bonne hygiène de vie (cf l’article sur la loi de l’hormèse), ma santé tendrait naturellement vers un état optimal. Alors je ne voulais pas entendre parler de substances qui déclenchent des diarrhées sur commande, elles me paraissaient superflues voire même dangereuses… Sauf que l’équipe qui m’entourait dans la préparation de La Marche Sans Faim a lourdement insiste pour que je purge avant le départ. Je ne comprenais pas leurs arguments mais comme ils avaient l’air de trouver ça important et que moi, en face, je n’avais rien à arguer mis à part ma vision idéaliste de l’hygiénisme, je me suis résigné…

Peut-on durablement manger 100% végétal et vivant sans les purges ?

C’est ainsi que j’ai pris ma première purge et ce fut une révélation… Car j’ai constaté qu’entrer dans un jeûne suite à une purge est beaucoup plus facile. Après avoir effectué ultérieurement d’autres purges, comme autre effet positif, j’ai aussi remarqué avec étonnement que je n’étais plus du tout affecté par des périodes de fatigue récurrentes durant lesquelles j’étais fortement tenté par des produits d’origine animale. Quand bien même j’avais 4 années d’alimentation vivante derrière moi. Et puis, tout doute quant à leur éventuel nocivité me fut ôté à force d’observer un pic de forme physique et mental après chaque purge.J’en arrive au constat qui m’a motivé à écrire cet article sur les purges : L’alimentation vivante à 100% de fonctionne pas si l’on ne purge pas ! Je l’ai vérifié autour de moi et je le constate aussi via internet chez les « personnalités » véganes qui un jour virent leur cuti en avouant que finalement cette alimentation ne leur réussit pas, au grand dam de leurs milliers de followers… Car les puristes du 100% végétal cru finissent tôt ou tard par se sentir défaillants s’ils ne consomment pas à nouveau des produits d’origine animale ou de la nourriture cuite.

Sommes-nous faits pour l’alimentation vivante ?

Arrivé à ce point déterminant, il est temps de recentrer le débat sur des bases solides :

    • Nous sommes des primates, une famille vieille de 63 millions d’années, et plus particulièrement nous appartenons au clade des hominidés depuis 7 millions (dont font partie les gorilles, orangs-outans et les chimpanzés) dont le régime alimentaire est constitué principalement de fruits et de végétaux crus (entre 99 et 95% suivant les espèces). D’ailleurs, les métacarpes (ces os de la main) qui signifient en grec « derrière le fruit » sont davantage destinés à cueillir qu’à chasser.
      Une étude comparée que l’on doit au Dr Richard Lehne et au Dr suisse Bircher-Benner.

      L’exemple des Inuits ayant une part carnée proche des 90% dans leur alimentation montre simplement 1. la formidable adaptabilité du corps humain 2. qu’en pratiquant à l’extrême les 3F (cf cet article sur la loi de l’hormèse, car sur la banquise on a froid, on jeûne régulièrement et on ne ménage pas sa peine, pas grand chose en commun avec la vie du sédentaire lambda d’aujourd’hui… ) on parvient à limiter les effets délétères d’une alimentation inadaptée. Et puis personne n’envie la vieillesse qu’ils avaient pour ceux qui connaissent un peu leur histoire…
      Si le régime paléolithique produit des résultats sur du court terme, c’est surtout parce qu’il met de côté les produits laitiers et les céréales, ce qui soulage le corps de son travail de digestion sans pour autant mettre en route le vital nettoyage de l’organisme.
    • Toujours d’après les anthropologues, les premiers humains ont incorporé une part carnée dans leur alimentation il y a environ 2 millions d’années, puis les céréales (cuites) et les produits laitiers il y a environ 10 000 ans. Il est donc raisonnable de penser que des adaptations génétiques ont pu se manifester pour nous permettre, dans une certaine mesure, de consommer autre chose que des végétaux crus. Il n’en demeure pas moins que notre constitution fondamentale n’est pas vraiment conçue pour digérer autre chose. L’humain s’est montré opportuniste et innovant à un moment donné de son histoire pour trouver des calories dans un contexte tout autre que le nôtre aujourd’hui. Il est de nos jours possible de revenir à notre alimentation naturelle de base et c’est une chance. L’Univers nous met ses fruits à disposition partout sur notre planète.
    • Il n’y a rien de vital pour l’humain qui ne se trouve dans les végétaux. C’est un fait. Au passage : les protéines ne sont pas l’apanage des produits carnés (cf tableau ci-dessous) et la B12 dont nous avons besoin est produite par notre microbiote intestinale, sous réserve qu’il soit suffisamment sain. Pour en savoir plus à ce sujet lire : « Les protéines animales et la b12 ».
  • La consommation de produits d’origine animale, par les pollutions générées, est en train de menacer tout le vivant à la surface de notre planète, y compris notre propre espèce. En outre, au regard de l’empreinte carbone, il reste préférable de consommer des fruits arrivés par bateau que de consommer des produits d’origine animale (à ce sujet lire l’article : « L’impact de l’alimentation vivante sur l’environnement »).

Bien au-delà de ces considérations factuelles, ce qui m’a toujours motivé pour me diriger vers une alimentation 100% végétale crue c’est simplement l’esthétique qu’une telle manière de s’alimenter, pure et simple, représente.

Les purges pour se sevrer de la chair animale et de la nourriture cuite

Alors si, comme je le crois, la meilleure alimentation pour nous est de consommer des fruits et des légumes crus, pourquoi est-ce si difficile, même pour ceux qui sont convaincus ? Après 4 années d’alimentation vivante à 80% (d’un point de vue ratio calorique) je n’arrivais toujours pas à me passer de céréales et environ 2 fois par mois j’avais envie de pâtisseries et de fromages. Des envies récurrentes auxquelles je ne pouvais résister. J’en étais venu à la conclusion que soit j’étais faible de volonté, soit j’allais chercher dans les produits d’origine animale des nutriments dont j’avais besoin, comme la B12, puisque ces périodes étaient associées à de la fatigue. Bref, mon mental prenait le relais et me jouait des tours…

Mais en septembre 2018, après être revenu de La Marche Sans Faim, je me suis astreins à des purges régulières comme préconisées sur le plan de santé de mon naturopathe. Et depuis, comme par enchantement, je suis passé au 100% vivant (mon objectif) avec une facilité déconcertante, sans la moindre frustration. Désormais, on peut me mettre tous mes anciens pêchés mignons (qui n’avaient vraiment rien de mignons d’ailleurs) sous le nez sans qu’ils me tentent. Je ne les considère tout simplement plus comme des aliments…

J’ai donc une profonde gratitude pour ces purges dont l’origine étymologique de purification prend maintenant tout son sens pour moi. Et je remercie aussi ceux qui me les ont fait découvrir : Sarah Juhasz, Damien Artero, Miguel Barthéléry, et bien sûr, Irène Grosjean, qui est à l’origine d’une théorie qui explique pourquoi nous avons besoin de purger et comment elles procèdent. Ce n’est pas le lieu de la détailler et je vous enjoins à vous procurer le livre de Nelly Grosjean et Miguel Barthéléry, « La cure Zen détox aromatic tome 1 » si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, c’est une référence. Je préciserai simplement que, d’après ce livre :

  • Tous les aliments non physiologiques, c’est-à-dire les aliments cuits, transformés ou d’origine animale, produisent dans notre corps des résidus de digestion classés en deux catégories : les acides et les colles.
  • Les aliments qui génèrent des acides sont principalement : la viande, le poisson, les produits laitiers, le sucre raffiné et les conservateurs.
  • Les aliments qui génèrent des colles sont principalement : les produits laitiers chauffés et tous les féculents (céréales, légumineuses, tubercules, etc) cuits.
  • L’endroit où se déposent ces acides et ces colles dans l’organisme sont responsables de l’apparition des principaux dysfonctionnements dans notre organisme. Par exemple, si on a un excès d’acide dans le corps et qu’il se dépose dans les articulations elles nous font souffrir. Si on a un excès de colles dans le corps et qu’elles se déposent sous la peau, on peut développer des kystes. Etc.
 

« En plus de détruire les vitamines et les antioxydants, la cuisson réunit les conditions pour que les glucides puissent réagir avec des protéines, des lipides ou d’autres glucides. Ces réactions chimiques forment des produits complexes, visqueux, collants qui surchargent très vite les capacités du foie. L’excédent qui n’a pu être évacué par les selles va être lyophilisé et stocké dans la lymphe et les interstices de la matrice extra-cellulaire. »

Miguel Barthéléry, « La cure zen détox aromatic tome 1 »

Les purges sont-elles un outil de régénération sur tous les plans ?

J’ai cru pendant des années que l’on pouvait nettoyer son corps de ses acides et ses colles seulement par l’alimentation vivante et le jeûne, mais ça ne fonctionne pas. Je l’observe partout autour de moi chez ceux qui mangent vivant. Il y a 2 raisons à cela :

  • Les colles qui portent bien leur nom sortent difficilement de l’organisme même pendant un jeûne. Et il y a pire, elles freinent voir bloquent même l’élimination des autres poisons que le corps aimeraient expulser, comme les acides ou les métaux lourds. Notre corps, aussi incroyable et résilient soit-il, n’a pas été conçu pour avoir de telles éliminations (les colles ne sont pas naturelles) à faire et une aide via les purges n’est vraiment pas superflue.
  • Pendant des décennies nous avons accumulé dans nos tissus des acides et des colles et ce n’est pas en faisant 2 ou 3 jeûnes que l’on va tout nettoyer. C’est un travail de longue haleine, sur des années, qui se réalise couche après couche.

L’alimentation vivante booste nos défenses immunitaires pour éliminer ces multiples couches de résidus toxiques. Les organes et les émonctoires se retrouvent alors surchargés par le travail à accomplir et des problèmes peuvent apparaitre. Il arrive même que certains crudivores souffrent temporairement de problèmes de santé car ces acides et ces colles remis (en quantité) en circulation dans le sang et la lymphe s’accumulent sans pouvoir être évacués. C’est pourquoi manger à nouveau cuit ou des produits d’origine animale, en ré-enclenchant le mode assimilation de notre corps, permet à l’organisme d’atténuer la détox et de se sentir temporairement soulagé. L’inconfort vécu lors de la transition alimentaire vers plus de vivant est simplement celui d’un sevrage. C’est pourquoi, en temporisant la détox par la consommation ponctuelle d’aliments cuits ou d’origine animale, on obtient un équilibre. On peut se contenter de ce mode de fonctionnement qui marche tant qu’il n’y a pas de grosses crises d’élimination ou bien utiliser des purges régulièrement pour limiter les effets du sevrage et manger végétal et vivant plus facilement !

C’est pourquoi je dis que les purges sont la clé de voûte de l’alimentation vivante et du jeûne.

Je conclurai en rappelant que tout ce qui précède demeure au rang d’hypothèses et qu’il n’y a pas, à ma connaissance, de validations scientifiques qui viennent les cautionner. Toujours est-il que les purges sont d’une efficacité redoutable sous réserve d’avoir une vitalité suffisante et d’utiliser les purges qui conviennent, avec la bonne quantité et à la bonne fréquence. Pour cela il est important de consulter un thérapeute compétent sur le sujet pour vous accompagner.

Pour aller plus loin :

– Article sur les limites de l’hygiénisme

– Article sur les purges chamaniques

8 Responses

  1. Merci cher Florian !!!
    Traversons le purgatoire effectivement
    Qu’est-ce que l’on est bien après

    Amitiés Gael

  2. Bonjour,
    Très bien expliqué, j’ai aussi une appréhension quant aux purges à l’huile de ricin, tu m’as convaincue, j’ai déjà néanmoins pratiqué l’irrigation du côlon et je le conseille aussi pour ceux qui se sentent surchargés et fatigués (par exemple au début de la transition alimentaire) mais après tout si les purges donnent le même résultat, c’est super et moins onéreux.

  3. Et Désiré Mérien qui dit que les purges ne sont ni nécessaires, ni salutaires.
    Va falloir que j’expérimente pour me faire ma propre opinion !

  4. Bonjour Florian,
    Bien qu’ayant conscience que la nature, la fréquence et la quantité des purges soient propres à chaque individu, est-il possible que tu partages davantage d’informations sur ta méthode de base si tu en suis une, ou est-ce très variable ?
    Je suis curieux de savoir au vu de ton profil.
    Bien à toi,
    Guillaume

  5. Merci Florian pour cet article enrichissant qui exprime bien ce que je ressens vis à vis de l’alimentation humaine. Je suis en transition alimentaire actuellement. J’ai été vegan 3 ans, puis suis repasser par une alimentation avec quelques produits animaux (fromage et viande). Depuis 1 mois j’ai arrêté le café, depuis 3 mois l’alcool, et je ne mange pratiquement plus de gluten. Je me nourris de fruits et légumes (crus et cuits), graines, tofu lactofermenté, laits végétaux, salade essentiellement. Je pratique le jeûne intermittent pratiquement chaque jour depuis 2 semaines. Je me tâte à faire une purge à l’huile de ricin pour évacuer le plus gros mais je ne voudrais pas aller trop vite. Est-ce-que tu penses que je peux me tester avec une 1ère purge avec trois cuillerées à soupe d’huile de ricin ?
    Erwan

  6. Bonjour et merci pour toutes ces précisions, je ne suis qu’au début de ma transition alimentaire et souffrant de différentes pathologie chroniques qui me fatigue beaucoup j’ai bien sûr une appréhension pour les purges d’être fatiguée d’avantage !
    Bises à tous Cathy

  7. Bonjour Florian, peut-on considérer shankprakshalana comme une technique de purge?
    Merci pour tes partages de connaissances et d’expérimentations

  8. Bonjour Philippe, je n’ai encore pas testé cette technique. La définition que je donne à une purge (car c’est ce qui la distingue d’un laxatif et qui fait tout son intérêt), c’est une substance qui vidange la lymphe circulante. C’est facile à observer si le cas ou non car il y a un liquide jaunâtre doté d’une odeur caractéristique qui sort par le bas quand on prend une purge. Si shankprakshalana est simplement réalisé avec de l’eau salée je ne pense pas que ce soit une purge, mais si elle est fait avec de l’eau de mer (qui contient des sels comme l’Epsom et le Nigari) alors je pense qu’elle deviendra purgative et davantage bénéfique.

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