Hormèse : Frilosité & Alimentation Vivante

Une des difficultés saisonnières que l’on peut rencontrer en chemin vers l’alimentation vivante est la frilosité, principalement l’hiver. Dans cet article, nous allons voir d’où elle vient et comment y remédier en toute saison.

De manière purement thermodynamique, si l’on ne met plus d’aliments chauffés dans son corps, celui-ci reçoit moins de chaleur. Pour cette raison, on peut avoir le sentiment que l’alimentation vivante refroidit et qu’elle n’est réservée que pour l’été ou les régions chaudes de la planète, ou bien qu’elle est réservée à ceux qui ont des tempéraments “yang” ou “sanguins”. De là à conclure que l’alimentation vivante ne convient qu’à certaines saisons ou climats, et pour certaines constitutions, il n’y a qu’un pas… Ce serait aller un peu vite en besogne et nous allons voir pourquoi.

Tout d’abord, on peut observer que l’ensemble du règne animal mange cru et semble très bien s’en accommoder, y compris l’hiver, sauf chez les animaux domestiques à qui l’on donne des aliments cuits, transformés et non compatibles avec leur système digestif (exemple : les céréales et le lait de vache pour les chats) et qui, « étrangement », souffrent des mêmes maladies que les humains. Il est vrai qu’en fonction de notre terrain, notre tempérament et de notre constitution (termes pris dans leur sens naturopathiques), nous ne serons pas tous égaux face à la frilosité. La bonne nouvelle c’est que cela n’est pas une fatalité car le terrain peut se nettoyer, le tempérament (qui est une classification des pathologies et non des personnes) peut évoluer, et, dans une certaine mesure, la constitution peut se régénérer. 

Tentons de voir au-delà des poncifs pour comprendre les causes de la frilosité, comment booster sa thermogénèse (cette capacité innée du corps humain à produire de la chaleur) et, au passage, quelques astuces pour avoir chaud en mangeant vivant, même l’hiver.

Les causes de la frilosité

  1. Trop d’eau ! En effet, la présence trop importante d’eau dans l’alimentation entraîne la dilution du sang et refroidit le corps. Il convient donc de limiter la consommation de fruits aqueux, de certains légumes riches en eau (comme le céleri) et de jus de légumes, sauf, bien sûr, si vous les aimez et que les effets refroidissants ne vous dérangent pas. 
  2. Des excitants trompeurs ! L’absence de consommation d’excitants tels que le thé, café, cacao torréfié, alcool, soda, sucre raffiné, protéines animales, etc, nous met face à face avec notre véritable niveau d’énergie qui n’est potentiellement pas optimale si, par exemple, notre système nerveux et/ou glandulaire est épuisé. La consommation d’excitants (est un chèque sans provision comme dirait Irène Grosjean 😉 ) aide le corps à libérer de l’énergie en puisant dans des réserves qui ne sont pas éternelles. Et quand elles s’épuisent, c’est la dépression ou le burn-out !  
  3. Une digestion allégée ! Lorsque l’on mange de tout (aliments cuits, transformés, mélangés, omnivore, etc) les indigestions quotidiennes auquel le système digestif doit faire face coûte, selon les estimations, 50% de l’énergie quotidienne que nous dépensons. Lorsque l’on mange des aliments compatibles à notre physiologie, ce pourcentage baisse pour le plus grand bien de notre vitalité. Cette économie digestive a pour effet collatéral d’abaisser de manière significative la production de chaleur produite par le système digestif. Ceux qui ont expérimenté le jeûne ont pu observer ce phénomène.
  4. Un temps d’adaptation ! Il faut laisser le temps (un à deux ans en moyenne) à l’organisme de fonctionner l’hiver sans béquilles (les aliments chauffés et les excitants) afin qu’il retrouve une thermogénèse naturelle et efficace. En attendant, mettez une épaisseur de plus et suivez les conseils de cet article !

Bien que les animaux vivant dans les zones froides se contentent de manger cru, on pourrait objecter que, puisque nous sommes conçus pour vivre sous les tropiques, il est normal de consommer des aliments cuits et des produits animaux pour compenser un environnement qui n’est pas le nôtre. Alors attendez de lire la suite…

Comment booster sa thermogénèse au niveau corporel

  1. En améliorant le terrain ! Améliorer son hygiène de vie (cf l’article « Définitions de l’hygiénisme ») et nettoyer son “terrain” (cf l’article « Les purges, la clef de voûte de l’hygiénisme ») permet d’obtenir une meilleure circulation sanguine et lymphatique qui, à son tour, permet à la chaleur de mieux se diffuser dans le corps.
  2. S’exposer au froid ! Pour bien fonctionner notre corps a besoin d’être confronté régulièrement à des stress naturels : c’est ce que l’on appelle l’hormèse (cf l’article sur la loi de l’hormèse). Naturellement, plus on s’expose au froid (cf l’article sur l’hormèse par le froid) et moins on est frileux grâce à des mécanismes adaptatifs très intéressants tels que la production de graisses brunes et une amélioration du système vasculaire. On peut le faire de plusieurs manières : les bains froids, les douches froides, le bain dérivatif, moins s’habiller, éviter les sous-vêtements, mais aussi avec le brossage à sec de la peau, les massages, etc.
  3. Mieux respirer ! Une respiration nasale, lente (8 cycles par minute en moyenne), silencieuse et diaphragmatique au quotidien permet au sang de mieux circuler grâce aux effets vasodilatateurs de l’oxyde nitrique produite par la respiration nasale et grâce à une meilleure tolérance au C02 qui, lui aussi, est vasodilatateur. Pratiquer quotidiennement ou presque des exercices de respiration (comme ceux de cet article : « Méditer et respirer ») aide également à rééduquer sa respiration.
 

Sachez qu’être résistant au froid n’est pas nécessairement gage de bonne santé. Les personnes acidifiées, en état inflammatoire, nerveuses ou colériques trouveront dans l’exposition au froid un antidote salvateur. France Guillain (cf sa méthode) a d’ailleurs démontré que la température corporelle moyenne a augmenté d’environ 1°C ces 60 dernières années en raison d’un état inflammatoire généralisé, en lien notamment avec une alimentation industrielle et trop protéinée. D’ailleurs, sachez que la première cause des crevasses en hiver n’est pas le froid mais l’acidification de l’organisme (due en partie à un excès de protéines animales (cf l‘article « Vitamines B12 et protéines animales en alimentation vivante »dans la nourriture et un manque de minéraux (cf l’article « Combler ses carences avec l’alimentation vivante »)), comme pour les problèmes vasculaires. En effet, d’après le célèbre naturopathe Allemand Andréas Moritz, les protéines animales excédentaires que l’on ingère et que le corps n’arrive pas à éliminer sont en partie stockées dans la paroi des vaisseaux sanguins, ce qui entraîne leur durcissement et, par là, une circulation sanguine moins efficiente (cf son livre : « L’incroyable nettoyage du foie et de la vésicule biliaire »). Tout comme l’épaississement du sang dû à la consommation de mauvaises graisses (animales ou chauffées) ou à des humeurs surchargées.

“Aujourd’hui, la température corporelle moyenne est de 37° C à 37,2° C. Il y a soixante ans, elle oscillait entre 36° C et 36,6° C. Quand un enfant arrivait à l’école avec 37,2° C, on l’envoyait vite chez le médecin car on soupçonnait une primo-infection. Aujourd’hui, c’est la norme. Cherchez l’erreur… Le problème, c’est notre changement de mode de vie : les jeans serrés, les collants, l’épilation, l’alimentation industrielle, un mode de vie moins actif, sans compter les ondes électromagnétiques, etc. Tout cela fait monter la température interne. Nous sommes collectivement en état inflammatoire chronique. Et l’état inflammatoire déclenche les maladies dégénératives. Plusieurs universités en Russie, au Japon, aux Pays-Bas, en Allemagne et en Finlande ont publié des études sur l’importance de la température corporelle pour la santé. L’une d’entre elles, publiée en 2008, indique que l’on ne devrait pas dépasser 36,6° C.” France Guillain

Comment booster sa thermogénèse au niveau alimentaire

  1. Des aliments denses ! Sans se forcer et toujours en écoutant ses envies, on favorisera la consommation d’aliments denses tels que les oléagineux secs, l’avocat, la noix de coco, les olives, les huiles (bio et de première pression à froid, sauf le tournesol), les fruits sucrés et séchés, le miel et tous les superaliments frais ou déshydratés (comme la spiruline, l’herbe d’orge, etc).
  2. Des aliments yangs ! Sans se forcer et toujours en écoutant ses envies, on favorisera la consommation d’aliments yangs tels que le piment, les aromates, le curcuma, le gingembre, etc.
  3. Des aliments salés et minéralisants ! Sans se forcer et toujours en écoutant ses envies, on favorisera la consommation d’aliments salés et minéralisants tels que l’eau de mer (cf l’article « L’eau de mer et ses bienfaits »), les algues et la lacto fermentation (cf l’article « L’essentiel sur la lactofermentation »).
 

Plus généralement, n’oubliez pas de manger en quantité suffisante du sucre, du gras et du sel (sous leur forme naturelle bien sûr !), c’est souvent la première erreur que l’on fait en alimentation vivante. Un temps de rééducation est nécessaire à notre mental pour réévaluer ce qu’est une quantité normale de nourriture, en volume et en masse. Vous verrez ensuite que manger 2 kilos de fruits par jour n’a rien d’extraordinaire !

Quelques astuces pour éviter la frilosité

  1. Des aliments de saison ! Pour ne pas se priver des bienfaits des jus de légumes en hiver, on pourra orienter ses choix vers des légumes racines (patate douce, betterave, panais, carotte, etc).
  2. Une nourriture à température ambiante ! Pour les aliments qui sont stockés dans le frigo, prenez l’habitude de les sortir au moins une heure avant de les consommer.
  3. Cru ne rime pas avec froid ! Tant que vos aliments ne dépassent pas la barre des 42°C, leurs propriétés olfactives nutritionnelles et thérapeutiques ne se dégradent pas (cf l’article « Alimentation vivante VS alimentation sensorielle »). Vous pouvez donc vous faire des soupes crues (en mettant dans un blender vos légumes et de l’eau bouillante. Rassurez-vous, la soupe va vite refroidir une fois mixée même si l’eau introduite est portée à ébullition. Autre option : tout faire à froid et chauffer ensuite doucement.) Autres breuvages possibles : Les tisanes (celles dont vous avez besoin, à voir en radiesthésie, cf les accompagnements hygiénistes) avec du miel ; les boissons chaudes et nourrissantes comme cacao + dattes + oléagineux trempés (facultatif) + eau chaude, à mixer dans un blender et à filtrer (facultatif) dans une passoire.
  4. Pas que du local ! Notre corps, même s’il fait froid dehors, appréciera les fruits exotiques s’ils sont suffisamment denses (comme on l’a vu précédemment). Quid de la pollution ? Lisez ces articles : « L’impact de l’alimentation vivante sur l’environnement » et « Le local et le bio en alimentation vivante ».
 

Nous sommes conçus pour vivre sous un climat où nous n’avons pas besoin de chauffage l’hiver. Alors si ce n’est pas nous qui allons jusqu’aux fruits, ce sera aux fruits de venir jusqu’à nous ! Ceci-dit, vous vous demandez peut-être si c’est physiologique l’hiver de manger des fruits séchés ou, pis, des fruits exotiques frais qui poussent là où il fait chaud. Voici ce que disent la science et l’expérience que j’ai faite à ce sujet.

Ce que dit la science

Dans “L’enquête Campbell, ces aliments qui vous tuent et ceux qui peuvent vous sauver la vie” de Thomas Campbell, il est démontré scientifiquement que l’alimentation végétale est celle qui favorise le plus la thermogénèse. Manger des végétaux contribue donc, à terme, à une plus grande production de chaleur.

Ce que dit l’expérience

Lors de America Extrema, j’ai connu mon premier hiver canadien avec des températures de -40°C. J’ai notamment réalisé une première mondiale (la traversée des monts Mackenzie au Canada, seul et sans moyen motorisé en période hivernale) en mangeant végan et cela sans souffrir d’engelures, de crevasses ou de frilosité. Les locaux étaient même stupéfaits (cf cet article de presse) que je supporte globalement mieux le froid qu’eux avec mon alimentation exclusivement végétale. 

En conclusion

Personnellement, les principaux « outils » qui m’ont permis de mener à bien ma transition alimentaire, y compris en hiver, ce sont :

  1. Manger quotidiennement assez de gras végétal (cf cet article sur le gras végétal et les associations alimentaires en alimentation vivante) pour ne pas fondre comme neige au soleil.
  2. Manger des fruits séchés quand j’ai froid en journée et me faire des boissons chaudes nourrissantes (cf celles citées précédemment).
  3. Pratiquer l’hormèse avec le froid. 
 

Sans oublier de régulières périodes de jeûne et de détox (cf cet article « Les purges, la clef de voûte de l’hygiénisme »qui permettent, sur le long terme, d’assainir le terrain et d’aider le corps à opérer une progressive régénération. Sur ces considérations, je vous souhaite un bel et joyeux hiver à tous !!!

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Cette approche multidimensionnelle de l’être a pour objectif d’harmoniser les différents corps afin d’optimiser sa santé et son épanouissement.